Le Stade de Reims reste sur sa faim

Football — par Julien Lampin, le 2 septembre 2018 (11:17)

Crédit photo : Julien LAMPIN

2 victoires, 2 défaites, six points au compteur, le bilan du promu rémois à l’heure de la première trêve internationale n’est pas ridicule, loin de là. Mais le match raté à Amiens et la courte défaite subie samedi soir contre Montpellier à Delaune contraste un bilan qui doit rester toutefois prometteur.

Tout était si bien parti… Vainqueurs à Nice et contre Lyon avec des valeurs propres à un promu (solidarité, combativité, discipline), les Rémois sont ensuite rentrés dans le rang. Passés à côté de leur match à Amiens, ils ont pourtant offert des éléments intéressants contre Montpellier, loin de l’image défensive et regroupée qu’on a pu leur coller après les deux premières journées. Un jeu engagé, avec l’intention d’aller vers l’avant, fait de percussion sur les côtés qui n’aura pas payé. Il faut dire que la défense à cinq proposé samedi soir par Michel Der Zakarian était difficile. Et après une première période fermée, où les occasions furent rares, la partie s’est décantée ensuite, à l’initiative des Rouge et Blanc.

Les occasions n’ont cette fois pas manqué. Pour une fois, la bande à Alaixys Romao ont pris la possession du ballon et ont plusieurs fois campé dans le camp adverse. Stérilement. Car face à des Héraultais maîtres dans le verrouillage de sa défense, les Marnais n’ont jamais trouvé la solution. Il s’en est fallu de peu. Une barre transversale, par exemple, peu après l’heure de jeu, de Pablo Chavarria suite à une reprise possible grâce à un gros travail du dynamiteur Moussa Doumbia. Le Stade de Reims se sera aussi heurté à un Benjamin Lecomte en forme. Plusieurs fois face à Xavier Chavalerin, Pablo Chavarria ou Hyun-Jun Suk, le gardien montpelliérain est resté solide et vigilant sur sa ligne. Edouard Mendy, lui, n’a pas eu grand chose à faire. Il sera pourtant le seul à chercher le ballon dans ses filets (77e). La faute à un Gaëtan Laborde encore lucide sur son côté droit, auteur d’un superbe débordement quelques minutes après avoir sauvé les siens sur sa ligne. La faute surtout à une reprise parfaite d’Ambroise Oyongo à la réception du centre et dont la demie-volée vient idéalement se loger dans le petit filet opposé du portier local. La suite est attendue. Le technicien pailladin a bétonné, renforçant chaque fois un peu plus une défense hermétique.

DES RAISONS D’ÊTRE OPTIMISTE

Un scénario cruel qui n’enlève pas la qualité rémoise. Jusque là plutôt sur le reculoir, l’équipe champenoise a montré sa capacité à faire du jeu, se créer des occasions, et mettre en difficulté la 2e meilleure défense de L1 la saison passée. Au sein d’un groupe désormais consistant, Mathieu Cafaro, d’abord timide et bien bas, s’est montré à son avantage après la pause. Le côté gauche (Konan – Doumbia) confirme ses promesses, tandis que le duo Romao – Chavalerin fut encore précieux au milieu. De là à parler de défaite encourageante ? Impossible tant le froid réalisme de la compétition rappelle que ce sont les points qui comptent. Et à ce jeu, Reims n’en a pas pris. Il aura manqué l’efficacité et le réalisme qu’a trouvé Montpellier. C’est ça le dur apprentissage de la Ligue 1.

Crédit photo : Julien LAMPIN

 

Rentrés bredouilles au soir de cette 4e journée, les Rémois ne doivent malgré tout pas tomber dans le doute ou le pessimisme. Joueurs et staff, bien que déçus à la sortie de Delaune samedi, demeuraient d’ailleurs sereins et sûrs des capacités à connaître un meilleur sort à l’avenir. Si l’on peut regretter un manque de justesse technique à certains moments, notamment dans la conservation du ballon, quelques mauvais choix dans l’avant-dernière passe, ou encore une légère carence dans la vitesse d’exécution, les ingrédients qui ont fait la force du club jusque là ont été retrouvés. Discipline, concentration, organisation, combativité… Les Rémois même dans les temps faibles, n’ont pas lâché. La lucidité et la maturité d’un effectif pourtant globalement peu expérimenté a aussi de quoi permettre d’imaginer des jours meilleurs. On le doit sûrement à David Guion qui a le mérite de guider des joueurs à l’écoute et qui ont fait preuve de patience et d’intelligence tactique.

DES OPTIONS ET DES QUESTIONS

De la tactique justement, il en sera question dans les jours et semaines qui viennent. Car les solutions sont nombreuses pour le coach marnais et les changements possibles également. Les arrivées de Björn Engels, Thomas Foket et Sheyi Ojo devraient considérablement changer le visage du Stade de Reims. Le retour de blessure de Tristan Dingomé également. A la place de qui ? Difficile de le dire. Les absences pourraient aider le staff rémois. Derrière, la suspension de Romain Métanire sur le côté droit devrait vite offrir sa première titularisation à l’international belge Thomas Foket. Yunis Abdelhamid demeurant le patron dans l’axe, Thomas Fontaine, pourtant gaucher, pourrait faire les frais de l’arrivée de Bjorn Engels. Au milieu, la blessure aux adducteurs de Marvin Martin a fait le bonheur de Mathieu Cafaro.
Des éléments nouveaux qui posent plusieurs questions. Dans quelles dispositions seront-ils ? Très porté sur les valeurs, sur le bloc équipe, sur l’organisation collective et la solidarité, David Guion a sûrement des garanties quant à la capacité d’intégration de ses recrues encore ignorées du grand public. Surtout, le système a plus que jamais la possibilité d’évoluer. Régulièrement attaché au 4-4-2 l’an passé, le coach rémois s’est attaché à évoluer principalement en 4-5-1 jusque là. Le jeu en pivot de Hyun-Jun Suk, la percussion et la prise d’espaces de Sheyi Ojo, le rôle de relayeur de Tristan Dingomé pourraient bouleverser ce dispositif. Autant de changements qu’il faudra vite intégrer. En cela la trêve internationale est une aubaine. La rencontre amicale contre Charleroi vendredi sera l’occasion de bons tests. Viendra ensuite l’heure des choix. Premiers enseignements à Nantes, le dimanche 16 septembre prochain.