Benjamin André, au service des filles du Stade de Reims

Football — par Julien Lampin, le 1 septembre 2018 (13:54)

Crédit photo : Elodie SAINTE

A la veille de la reprise du championnat de D2 pour les féminines du Stade de Reims, les protégées d’Amandine Miquel semblent prêtes. A l’issue d’une avant-saison quasi-parfaite (victoires aisées contre Brest et Vendenheim et match nul contre Lille et le Standard de Liège), les Rouge et Blanc aborde la saison avec le statut de favorites, fortes d’un groupe renforcé de joueuses prometteuses et dont quelques unes ont l’expérience international. Contre la VGA St-Maur ce dimanche à Bétheny (15h), le Stade de Reims féminin entame une longue saison. Pour tenir la distance, Benjamin André, préparateur physique, accompagne désormais les Marnaises. Rencontre d’avant-saison.

Benjamin, comment s’est réalisé votre arrivée au Stade de Reims ?

Amandine Miquel m’a appelé. Elle m’a proposé le projet, j’ai trouvé que c’était un très beau projet. Quand elle me l’a exposé, elle m’a expliqué que c’était un staff en construction avec l’ambition de monter en D1. Un futur centre pour les filles au Stade de Reims doit suivre. On démarre bien la saison, c’est motivant. Nous avons fait un stage à Lorient qui s’est super bien passé. La cohésion a bien pris, même entre nous, les membres du staff.

A-t-il fallu répondre à un cahier des charges ? Ou c’était à vous de préparer la séance selon votre expertise ?

Je travaille dans la continuité de ce qui a été fait avec Benjamin Lebrun, qui est maintenant avec la réserve. J’ai passé mon entretien avec Amandine et lui. Amandine voulait que l’on continue sur la même lancée que le travail déjà effectué par Benjamin. Du coup j’ai adapté les choses à ma manière tout en gardant ce qu’ils ont fait l’année
dernière. J’ai un cahier des charges mais je suis libre de faire les choses à ma manière en en discutant avec Amaury et Amandine. Pour le moment ça se passe très bien.

L’objectif d’une préparation comme celle-là, c’est plus de prévenir une blessure qui pourrait arriver dans la saison ou de permettre au corps de répéter les efforts ?

C’est un mélange des deux. Avant les 5 semaines de préparation, les filles ont eu un programme à respecter pendant les vacances. La première semaine, on remet tout doucement les choses en place. Les charges d’entraînement ne sont pas fortes, mais on en profite pour faire des tests. On prend la température de toutes les joueuses. Ensuite, on monte en intensité, en commençant à placer des charges d’entraînement un peu plus longues. A la fin de la prépa, on est sur de l’affûtage, en rajoutant des moments de repos et des entraînements plus intensifs, avec plus de vivacité et d’explosivité.

Les séquences se divisent en semaine donc ?

Oui c’est ça. On voit semaine après semaine. On a des outils qui nous permettent de voir où nous en sommes et quel est le ressenti de chaque joueuse. Il y a des joueuses qui ont eu des petits problèmes physiques. Je pense à Lisa Fragoli qui a eu les croisés l’année dernière. J’ai fait un programme pour pallier à ces défaillances. On a aussi des joueuses internationales qui auront des demandes pour un complément de séance. Elles ont l’habitude de s’entraîner un peu plus fort. Nous avons besoin de ne pas trop les laisser au repos.

Crédit photo : Elodie SAINTE

 

En sport collectif, les profils des athlètes sont différents. Est-ce qu’il faut individualiser les séances ?

L’entraînement est collectif. On individualise seulement pour l’aérobic et ce genre de choses. J’ai fait des groupes de niveau. En revanche, pour tout ce qui est complément musculaire, ce sont des programmes qu’elles reçoivent de façon individuelle, en dehors du collectif. Donc ça sera des entraînements en plus. On individualise surtout quand il y a une demande.

C’est possible de rendre les séances ludiques ?

Je suis un peu du genre à dire qu’il faut bosser. Il faut passer par là pour bien préparer la saison. Mais ce que j’ai appris des filles, c’est effectivement qu’il faut garder le côté ludique sinon on les perd un peu. Des fois je fais un peu plus de ballon qu’avec les mecs. Quand on peut, on intègre des petits jeux et on oublie le travail. Les mettre en rivalité, c’est par exemple une façon d’oublier le travail. On a fait ça à Lorient pendant le stage sur le travail de proprioception et c’était sympa.

Le préparation physique d’avant-saison, c’est 70% de la réussite d’une saison

Vous suivrez l’équipe aussi durant les matchs, qu’est ce que ça change ?

J’ai un peu le rôle de celui qui fais le lien entre les joueuses et les entraîneurs. Ma relation n’est pas la même. Le
fait d’être présent sur les matches me permet de faire le lien entre ce que j’ai vu dans la semaine et ce qui se passe sur le terrain. Les filles sont dans leur routine d’entraînement, mais je sers de repère. Ca peut les rassurer en cas de problème. Mais ce n’est pas à moi d’avoir une incidence sur les changements éventuels pendant le match. Amandine voit assez vite si une joueuse est fatiguée ou pas. Après si jamais on me pose, la question, je donnerai mon avis.

Vous intervenez aussi sur le côté nutritionnel et mode de vie, qui sont des éléments importants aussi dans une préparation ?

Disons que je leur rappelle de bien s’étirer, de bien s’hydrater. Je les sensibilise au maximum, je te donne des conseils et je leur fais profiter de mon expérience d’athlète. Sur le côté nutritionnel, pour la plupart elles sont sérieuses.

Dans la réussite d’une saison, à quelle pourcentage jugez-vous l’importance de la préparation d’avant-saison ?

Je pense que c’est au moins 70% de la réussite d’une saison. Parce que ça va vraiment former la base de comment tu vas travailler toute l’année. Donc de faire un bon stage, de bien se préparer, c’est hyper important. Après dans une préparation, il y a aussi le travail de cohésion, surtout quand tu as huit joueuses qui intègrent le groupe.

Une fois la saison entamée, le travail porte sur quoi ?

Les semaines vont se ressembler, mais individuellement, on travaillera l’intensité en fonction de la forme des joueuses. Ce sera à moi de réguler et continuer à travailler à raison de 4 fois par semaines. Il faudra gérer aussi les périodes plus creuses, quand il y aura moins de compétitions, ou en fonction de la saison (températures…). Le programme est adapté dans les grandes lignes, mais on pourra modifier des choses.