Savez-vous qui est Jean-Claude-Henry Defrançois ? C’est le précurseur de la gymnastique à Reims. Il est né à Lyon en 1826. Mais grâce à la gym, il rejoint Joinville puis Reims au début des années 1850. Il y enseigne la gym, fonde la Société de Gymnastique de Reims en 1868 et publie plusieurs ouvrages.
Par Charles DE CARVALHO
Voici une personnalité qui a eu un rôle très important en faveur de l’émergence de la pratique sportive à Reims, au 19e siècle. Jean-Claude-Henry Defrançois est le précurseur de la gym à Reims. Né à Lyon en 1826, il commence la pratique de la gymnastique à l’âge de 12 ans. Il intègre ensuite l’école normale de gymnastique de Joinville, en région parisienne. Une école qui forme les moniteurs militaires de gymnastique. Quelques années plus tard, sa carrière militaire le conduit à Reims au début des années 1850. Après avoir décidé de quitter l’arme, il devient maître de gymnastique. Il commence par enseigner sa discipline au lycée impérial de Reims, rue de l’Université, avant d’ouvrir sa propre salle de gym dans le centre-ville.
La localisation de sa salle va évoluer au fil des années, jusqu’à compter près de 250 inscrits quand elle sera située rue Hincmar, en 1868. Entre temps, il a écrit et publié plusieurs ouvrages, dont des manuels de gymnastique, d’orthopédie et de natation. Il y promulgue ses conseils pour faire des exercices physiques, apprendre à nager et aussi pour présenter des appareils de salon, véritables appareils de musculation dont il est l’inventeur. De manière à inciter toujours plus de jeunes Rémois à pratiquer la gymnastique, Defrançois fonde l’une des toutes premières sociétés de gymnastique à Reims en 1868.
Un tournant après la guerre de 1870
Baptisée tout simplement société de gymnastique de Reims, cette société prendra le nom de l’ancienne après 1870, de manière à marquer son antériorité au moment où beaucoup d’autres sociétés sont créées à Reims. D’ailleurs, pendant la guerre franco-prussienne de 1870, Defrançois s’engage pour défendre la France. La défaite française est mise sur le compte d’un manque de préparation physique des soldat. De quoi susciter une forte mobilisation des politiques pour inciter les jeunes hommes à s’exercer au sport. D’où la création de nombreuses sociétés sportives, principalement dans le nord est où un esprit de revanche s’est imposé.
C’est d’ailleurs dans cet esprit que la pratique de la gymnastique est rendue obligatoire dans les écoles de garçons, par une loi de janvier 1880, puis dans les écoles de filles en 1882. Dans les années 1880, la municipalité rémoise sollicite Jean-Claude-Henry Defrançois pour dispenser des cours dans les écoles. Il poursuit sa carrière de professeur jusqu’à sa retraite en juin 1889. Le président de la République de l’époque Sadi Carnot, le fait alors chevalier de l’ordre national de la Légion d’honneur. Defrançois décède dans la pauvreté en décembre 1893. La ville de Reims lui doit beaucoup. C’est notamment grâce à son impact qu’elle dispos du titre honorifique de berceau de la gymnastique. Ses multiples action en faveur du développement de la pratique à Reims ont permis la création de nombreuses sociétés sportives, mais aussi l’organisation de plusieurs événements marquants à Reims, telles les fêtes fédérales de gymnastique de 1875 et 1882, au cours desquelles plusieurs centaines de gymnastes venus de toute la France se sont donnés rendez-vous pour des démonstrations.