Reims Terre d’Histoire – Quand Reims accueillait un match de gala en 1939

Saviez-vous que Jean Gabin et Marcel Thil, notamment, ont disputé un match de foot de gala à Reims en avril 1939 ? Au stade municipal (ex-Delaune). En lever de rideau d’une rencontre de championnat du Stade de Reims face à Toulouse, un match de gala était organisé avec quelques stars du cinéma et du sport dans une équipe appelée “les Tordus”. C’est Charles qui nous raconte…

CHARLES DE CARVALHO

Nous sommes le 16 avril 1939. Le Stade de Reims reçoit l’équipe du FC Toulouse en championnat de France professionnel. Les Rémois sont 3e et ils doivent impérativement gagner pour conserver leur place et creuser un peu plus l’écart avec leurs poursuivants toulousains. Le match se joue au stade municipal, futur Delaune, devant 6000 spectateurs et se termine sur le score 1-1. Le buteur rémois et l’avant-centre autrichien Franz Chloupek, sur un centre de Lucien Perpère. Pour l’anecdote, le Stade de Reims a terminé la saison à la 6e place, un point derrière Toulouse.

Mais le 16 avril 1939, ce match contre Toulouse n’était certainement pas le match le plus attendu de l’après midi. Car en lever de rideau du match professionnel, un match de gala était proposé aux spectateurs. Il a mis aux prises les anciens du Stade de Reims et une équipe de célébrités composée de vedettes de l’écran, de la boxe ou de la course à pied. Ces stars de l’époque, footballeurs d’un jour, se faisaient appeler “les tordus”. La presse soulignait que les tordus pratiquaient le football pour s’amuser et amuser les autres.

“Marcel Thil ne manquait pas d’allure, Jean Gabin fut très encouragé”

Parmi les plus célèbres, on retrouvait l’ancien boxeur rémois Marcel Thil, âgé de 35 ans, et qui avait arrêté sa carrière l’année précédente. La vedette de l’écran, Jean Gabin, 35 ans également, fut également présent l’acteur, chanteur et réalisateur Albert Préjean. Les autres joueurs étaient des artistes ou des sportifs, comme Maurice Maillot, né à Rethel, qui joua au rugby à la Société sportive du Parc Pommery avant de devenir acteur. Selon un journaliste de l’époque, il aurait même été international de rugby, aujourd’hui enterré au cimetière du Nord, à Reims.

Quant aux anciens Stade de Reims ou de la Société sportive du Parc Pommery, on peut citer le gardien Vals, Louis Hatzfeld ou encore Dietrich. Le journal L’Éclaireur de l’Est écrit : “Voilà une attraction que le public saura apprécier. Le match débute à 13h30 et les Rémois battent les célébrités sur le score de 2 buts à zéro. Les buts sont inscrits par Berto et Delvaux. Il faut bien dire que les Rémois n’ont pas eu à forcer leur talent”. Le journaliste du petit Champenois écrit : “A vrai dire, malgré quelques actions d’éclat, nous les préférons derrière la caméra ou sur le ring, mais ils ne mirent pas moins dans leurs actes un enthousiasme et une conviction qui raillèrent tous les suffrages. Marcel Thil ne manquait pas d’allure, mais il parut craintif. Jean Gabin fut très encouragé.

L’international Poirier sauva bien des situations compromises. Le président du Stade de Reims, Henri Germain, joua le rôle de l’arbitre. Aucune de ces décisions ne fut contestée. Même pas les deux penalties accordés aux tordus, penaltys que les artistes ne sont pas parvenus à mettre au fond des filets. Le public a bien ri et à l’issue du match, les vedettes se prêtent au jeu des chasseurs d’autographes. La journée se termine par une réception, bien sûr, accompagnée de champagne.”