Yacinn Bouakaz : « transmettre tout de suite la culture de la gagne »
Handball — par Julien Lampin, le 2 mai 2020 (15:25)
C’est le nouvel homme fort du sportif à l’AS Saint-Brice Courcelles Handball… Yacinn Bouakaz, séduit par le projet brico, se posera sur le banc de l’équipe de N2 dès que cela sera possible. En attendant, il a accepté de donner ses premiers mots à Sport Club. L’occasion de découvrir son parcours (plus en détail ici), sa personnalité, et ses ambitions. Entretien…
Yacinn, bienvenue à St-Brice. D’ailleurs explique-nous comment cela s’est fait ?
Je suis ravi de rejoindre le club des Bricos. En fait, j’ai été contacté par un membre du club fin mars. A l’époque, ils attendaient peut-être un autre entraîneur. Les échanges se sont très vite bien passés. Rapidement on s’est orientés vers un poste.
Tu jouais encore la saison dernière à Annecy. Est-ce que ton rôle est clair à ce niveau ?
C’est vrai que j’avais déjà arrêté ma carrière en 2015. J’étais rentré sur Montpellier et j’avais envie de m’amuser. J’ai fait du foot pendant un an, j’ai rejoué et entraîné en Pré-National, tout ça en parallèle. Et à un moment, l’envie m’a repris de retourner sur les terrains et j’ai dit à ma femme « on s’en va de Montpellier et je vais chercher un nouveau club ». C’est parti comme ça. Là cette année, j’approche 40 ans, physiquement ça va très bien, mais j’ai le besoin de passer de l’autre côté, de transmettre tout ce que j’ai appris, mon savoir et mes idées.
Cette expérience, tu en parlais, elle a débuté dans l’Hérault.
Oui, j’ai grandi et fait toutes mes classes là-bas. Je suis passé par le centre de formation de Montpellier. Quand on passe par là, on sait que si on n’est pas conservé par le club, on trouvera ailleurs. Et on arrivera à s’adapter parce qu’on apprend vraiment à jouer au handball. Et c’est vraiment dans cette idée que je suis. J’avais déjà cet état d’esprit quand j’ai commencé à entraîner des U18. Je leur apprenais non seulement à utiliser le ballon et aussi leur faire comprendre comment on l’utilise.
« Vivre une compétition internationale, ça transcende, c’est assez magique. On n’est plus le même »
Et le Yacinn Bouakaz joueur, c’était qui finalement ?
C’était un joueur qui ne lâchait rien, qui voulait toujours tout gagner. A l’entraînement, en match, tout le temps… Le moindre petit jeu, je voulais gagner et être le meilleur. Je n’étais jamais satisfait de ce que je produisais, donc je voulais toujours faire plus. Après, j’étais aussi assez blagueur.
Le joueur et l’entraîneur que tu es sont différents ?
Je pense qu’il y a une différence, parce que maintenant, je ne joue plus. Donc c’est à moi de transmettre mon envie, mon désir et mon savoir. Et je n’aurai pas toujours en face de moi des joueurs qui ont la même mentalité ou le même tempérament. J’ai beaucoup travaillé sur cette capacité à m’adapter au public que j’ai en face de moi et au niveau, parce que je suis très exigeant envers moi-même donc je le suis envers les autres. Mais je veux tout de suite leur transmettre la culture de la gagne. Vouloir gagner à tout prix.
L’INTERVIEW EN AUDIO ICI
Une exigence apportée notamment par une expérience internationale. Tu as disputé un championnat d’Afrique (une médaille de bronze) et deux championnats du Monde. Qu’est-ce que ça t’as apporté ?
Ca a commencé en 2005 lorsque le Secrétaire National de la sélection algérienne m’a contacté. J’étais à Tremblay. Il m’a demandé si j’étais intéressé de rejoindre la sélection. Evidemment que ça m’a plu et j’ai pu vivre des moments qui sont vraiment magiques. Quand ça se termine, on veut y retourner. Ca transcende, c’est assez magique. On n’est plus le même. Je me souviens d’une discussion que j’avais eu avec le sélectionneur à l’époque après un match où j’avais très peu joué, et il avait voulu expliquer ses choix. Je lui avais dit : « non mais coach, c’est un plaisir pour moi d’être là donc je n’ai pas à faire la tête si tu ne me fais pas jouer, au contraire. » Même sans jouer, je savais que j’allais transmettre mon envie à ceux qui étaient sur le terrain pour qu’ils se donnent. En club, c’est différent, on doit être prêts, parce que la performance, les stats, c’est notre gagne-pain.
Une expérience supplémentaire à mettre au profit du groupe…
Disons qu’une expérience internationale, ca permet un autre regard, un respect et une crédibilité. Maintenant, ce sont des univers différents donc je ne peux pas avoir la même attitude. Je serai plus dans l’accompagnement, l’explication. Certains bossent à côté, on ne peut pas demander la même chose à un groupe de N2 et à des internationaux. Ca j’ai appris à l’intégrer et le travailler. C’était compliqué au début pour moi, plus maintenant. C’était très dur quand j’ai commencé à entraîner en PNM, parce que je n’arrivais pas à comprendre. Il s’est quand même passé 5 ans depuis, j’ai remis les baskets, j’ai joué avec ces partenaires, et j’ai entendu, écouté, conseillé, j’ai essayé de me mettre dans tous les cas de figure pour essayer de comprendre. Maintenant, j’ai une autre approche.
« On a tous envie de voir Saint-Brice Courcelles en N1 dans un avenir plus ou moins proche »
Comment s’est réalisée la construction de l’équipe ?
Je connaissais déjà Morgan Staigre que j’ai croisé à ses débuts à Ivry, et Hamdi Habacha que j’ai croisé il me semble, quand il était à Caen. J’ai aussi vu des vidéos pour mettre un visage sur les noms que j’ai et voir comment joue cette équipe. J’ai aussi échangé avec tous les joueurs. Ca m’a permis d’analyser les besoins de l’équipe et ensuite j’ai activé les réseaux, tout simplement. J’avais demandé à St-Brice quels étaient les possibilités de recrutement. J’ai proposé des joueurs et ça a été validé.
Parles-nous des deux recrues déjà annoncées ?
Théo Barchietto c’est un jeune joueur qui était encore en centre de formation à Tremblay, qui veut être prof d’EPS. Comme Tremblay ne lui proposait pas un contrat pro, il s’est orienté vers un club qui pouvait l’accompagner dans ses études. St-Brice a bien répondu à sa demande. C’est un joueur intéressant, de 21 ans, qui est passé par le pôle de Reims. Il va bien grandir, je pense, sur un poste que je connais. Je pourrais l’accompagner pour qu’il ait un rôle majeur dans l’équipe. Et puis Lucas Mascot, c’est un arrière qui a été plusieurs fois blessé. Je l’ai croisé lorsqu’il était à Lyon-Caluire l’année dernière. Il s’est fait une déchirure musculaire longue à résorber. C’est un joueur qu’on n’a pas bien utilisé dans ses qualités intrinsèques, je suis sûr qu’il va se relancer chez nous. Il va beaucoup aider sur son tir de loin. Il a tir puissant, qui part assez vite. C’est un besoin pour l’équipe.
Quelles sont ambitions avec cette équipe ?
Je n’ai pas d’épée de Damoclès au-dessus de la tête, mais on a tous envie de voir St-Brice Courcelles en N1 dans un avenir plus ou moins proche. Staff et joueurs feront le mieux possible dans ce sens.
-
08/09/2024 Résultats📅 RESULTATS – Week-end du 6 au 8 septembre 2024
-
07/09/2024 Handball📄 Les filles du Reims CH renversées par Villemomble en entame de saison
-
07/09/2024 Handball📄 Saint-Brice Courcelles, si près, si loin face à Rouen pour sa première en N1
-
06/09/2024 Football📄 Le Stade de Reims féminin renforce son milieu de terrain avec Kayla Adamek
-
06/09/2024 Agenda📆 AGENDA – Week-end du 6 au 8 septembre 2024
- 🎙️ PODCAST – Sport Club, le mag’ du 5 septembre 2024
-
04/09/2024 Sports de raquette📄 Déception pour Lucas Créange aux Jeux Paralympiques
-
04/09/2024 Football📄 Le programme des internationaux du Stade de Reims pour la trêve de septembre