Le Reims Champagne Handball promu en N1

Handball — par Julien Lampin, le 1 avril 2020 (10:42)

Comme nous vous l’annoncions dans notre article du 24 mars dernier, le Reims Champagne Handball profite de sa régularité en N2 pour monter en N1 malgré l’arrêt précoce des championnats de hand du à la crise sanitaire que connaît le pays. Une première dans la Marne savourée avec humilité. 

C’est un sobre mail parvenu dans les boîtes mail du RCH lundi soir qui a confirmé ce que le club attendait depuis plusieurs jours. La rumeur était de plus en plus forte en effet depuis que la Fédération Française de Handball avait annoncé l’arrêt définitif de tous ses championnats. Dans une telle situation, la Fédé avait annoncé que les classements étaient bloqués à date et que plusieurs championnats pouvaient être réformés pour récompenser le travail des meilleurs. Deuxièmes de leur poule de N2, les Panthères rémoises attendaient donc la nouvelle sereinement. Il a fallu scruter les tableaux des Procès-Verbaux des décisions de la Commission d’Organisation des Compétitions pour se voir confirmer l’heureuse nouvelle. Au bout de la liste des 56 clubs annoncés en Nationale 1, le Reims CH apparaissait bien en 55e position. Ce qui confirme qu’au lieu de faire monter les 1er ainsi que les 4 meilleurs 2e de N2, tous les 1er et 2e de poules sont montés. La N1 comptera donc 14 clubs dans chaque poules la saison prochaine.

Une montée bienvenue et récompensant un travail entamé il y désormais 4 ans. De quoi permettre au Président Jean-Patrick Laggia de céder sa place sur un bilan bien plus que positif. De quoi surtout accepter la nouvelle avec humilité. « On revient de loin« , concède Maxime Martin, le manager du club. Mais la récompense est de l’aveu de beaucoup, méritée. Les joueuses les premières comptent bien fêter cela dignement. « Ce serait presque frustrant de monter dans ces conditions, avouait Anne-Sophie Claude avant que la nouvelle ne soit officielle. On aurait bien aimé fêter ça avec le public, les partenaires. Il va falloir songer à un grand barbecue à la fin du confinement » disait-elle sourire dans la voix. »

Le RCH déjà au travail pour préparer la suite

Si l’entourage et les joueuses peuvent retrouver le sourire en plein confinement, la direction du club, elle, n’a pas tardé à se mettre au travail. Car une montée en N1, ça s’anticipe. « L’idée, déjà, c’est qu’on attendra les autorisations du ministère des sports à la fin du confinement pour savoir quand on pourra retrouver les gymnases. A ce moment là, on pourra préparer déjà la saison prochaine. C’est à dire que les jeunes qui changent de catégories s’entraîneront tout de suite avec celles de la catégorie du dessus. Et si on peut organiser des matchs amicaux par exemple, on le fera » avance Maxime Martin. Au-delà de ces espoirs de fin de printemps, c’est tout un travail que le club commence à effectuer à toutes les échelles

  • UNE STRUCTURATION A SOLIDIFIER

Si le cahier des charges devient surtout exigeant à partir de la D2, « la N1 impose une réalité qui nous oblige à être un minimum structuré » rappelle Maxime Martin. Pour exister à ce niveau, le Reims Champagne Handball devra disposer de suffisamment de ressources économiques et humaines. « Pour nous, le vrai challenge est là. Ca ne doit pas juste être un one shot, une sorte de cadeau empoisonné qui mette tout le monde en difficulté. » Côté partenaires, l’inquiétude vis à vis de la crise sanitaire et économique actuelle est relativisée. Les impacts semblent pour le moment limités pour certains et « ils se sont globalement engagés au moins à la hauteur de la saison passée et on les remercie pour ça. » Côté subventions publiques, le département et la région devraient augmenter leur participation compte tenu du niveau d’engagement. « On attend aussi de pouvoir rencontrer la municipalité sur les questions logistiques, pour bénéficier des conditions de jeu nécessaires pour évoluer à ce niveau« .

  • ASSURER SPORTIVEMENT

D’emblée, le manager général du club s’alignait sur les propos de son coach, Axel Carlier. « Les filles n’ont rien volé sur le terrain. Elles ont fait une belle saison et fait preuve de régularité. » Mais la difficulté sera d’autant plus grande en N1, surtout dans le cas, très probable, de 3 à 4 descentes de N1 en N2 à la fin de la saison 2020-2021. Sportivement, le club avait déjà pris depuis cet hiver des contacts pour anticiper le recrutement à travers 2 schémas : une montée qui était l’objectif de début de saison et un maintien en N2. « On avait pris un peu d’avance sur certains dossiers, qui vont pouvoir se finaliser plus tôt » se félicite Maxime Martin. Dans les faits, le club a ciblé les postes où il était nécessaire de se renforcer. Il veut laisser 1/3 de joueuses venues de l’extérieur, 1/3 d’anciennes « qui sont le socle et les garantes des valeurs du club » et 1/3 de joueuses formées au club. De quoi imaginer, 4 à 5 arrivées durant ce long intersaison. Les premiers noms pourraient être officialisés dans une quinzaine de jours.

  • REORGANISER LE CENTRE DE FORMATION

La section U18 nationale arrivait à la fin d’un cycle. La génération 2002 est donc prête à évoluer pour certaines en N3 voire, donc, en N1. Maxime Martin pense toutefois à la génération 2003 « un peu sacrifiée du fait d’une réforme de la Fédé qui transforme le championnat en U17 pour s’adapter au Parcours de Perfectionnement Fédéral, donc les filles qui entrent en Pôle. » De fait, les demoiselles du centre de formation évolueront désormais avec la N3 ou dans l’équipe réserve U18 qui évolue en championnat Grand Est. « Ca nous permettra de renforcer et accompagner les joueuses déjà présentes cette année en équipe réserve. » Avec des règlements que le club devrait pouvoir de fait respecter : en N3, on ne peut aligner plus de 4 joueuses de plus de 22 ans.