Pauline Ferrand-Prévôt championne du Monde

Cyclisme — par Julien Lampin, le 31 août 2019 (20:10)

Montée en puissance tout au long de la saison de VTT, la Rémoise Pauline Ferrand-Prévôt a ponctué sa saison par le titre mondial ce samedi à Mont-Saint-Anne, au Canada. Un retour au plus haut niveau impressionnant après avoir été éloigné du vélo après une grosse opération cet hiver. Il s’agit de son 2e titre mondial après 2015.

On l’avait un temps pensé perdue pour le vélo. Des Jeux de Rio ratés en 2016 à sa dernière opération l’enfodibrose iliaque en début d’année, Pauline Ferrand-Prévôt a connu bien des galères. Des soucis surtout physiques qui l’ont empêché de confirmer le talent qui lui avait permis de connaître une année 2015 record. A 27 ans, PFP a depuis le printemps retrouvé plaisir et sourire. Elle a accompagné tout ça de victoires. D’abord en s’approchant des podiums, puis en s’imposant en Italie au début de l’été, enchaînant avec un énième titre de championne de France. De quoi engranger de la confiance et bousculer une hiérarchie qui se méfiait terriblement d’une PFP en pleine possession de ses moyens. Bien lui en a pris.

Car à l’heure où les concurrentes arrivaient au Canada usées par une saison éprouvante, la Rémoise, elle, n’a pas caché sa forme et sa détermination, comme une jeune première qui voulait montrer son niveau au plus grand monde. Et ce n’est pas un départ en 3e ligne, derrière les favorites, qui effrayait la cycliste tricolore. Bien au contraire. Encore 20e après le premier tour, la Marnaise était plus forte que ses concurrentes, qui ne pouvaient empêcher sa remontada. Si bien qu’on la retrouvait vite dans le top 10 (8e) après 2 tours. Un come-back construit telle une démonstration, qui la faisait fondre petite à petit sur la Suissesse Jolanda Neff et l’Australienne Rebecca McConnell. Il ne fallait pas longtemps pour qu’elle laisse sur place la première citée. Si l’Australienne était celle qui résistait le plus, elle ne pouvait éviter le retour de la sextuple championne de France à l’aube du 5e tour.

En route vers Tokyo 2020

Euphorique, PFP ne donnait pas plus de chances à McConnell qu’aux autres. En poursuivant son effort, elle déposait sa dernière rivale pour conclure finalement en solitaire avec 43 secondes d’avance sur la ligne d’arrivée sur Jolanda Neff qui a mieux fini. Une ligne qu’elle franchit tout sourire, drapeau tricolore dans les mains et avec une émotion non dissimulée. Une joie qu’elle n’avait plus connue si intense depuis son premier titre en 2015. Preuve que sans douleurs, la Rémoise fait bien partie du gratin mondial. De quoi rêver à nouveau d’une médaille olympique. Il lui reste un an pour aller chercher la dernière médaille qu’il lui manque.