Crédit photo : Jean-Baptiste DELERUE / Stade de Reims

📄 J+1 | Stade de Reims – Lille (J1) · entre stupeur et fragilité

Pour la première fois depuis 2014, le Stade de Reims débutait la saison à domicile ce samedi, face à Lille. Une entame de championnat marquée par l’énorme frayeur autour de la blessure du Lillois Angel Gomes et provoqué l’interruption du match pendant 30 minutes. Sur le terrain, le Stade de Reims vite réduit à 10 a montré ses fragilités malgré une belle résistance, mais avec des attaquants inoffensifs. Retour sur les éléments clés de la rencontre. 

ON A AIMÉ

  • Angel Gomes et la solidarité du public rémois. Le football donne lieu à des rivalités, parfois à des débordements. Mais hier : Lillois et Rémois n’ont fait qu’un lorsque le joueur nordiste était pris en charge par les secours. Les chants et applaudissements repris à la sortie du joueur ont démontré que la rivalité pouvait être mises de côté pour laisser place à la solidarité et à la synergie entre les supporters. Un hommage qui a continué en fin de match, entre les joueurs rémois et lillois qui ont posé devant le parcage visiteurs, avec un maillot floqué au nom de Gomes. En espérant désormais, une récupération rapide et sans séquelles pour le jeune milieu anglais.
  • La solidité Yehvann Diouf. Même si le score est défavorable, le portier rémois a encore été grandement mobilisé. Dans une rencontre perturbée, le Rémois n’est jamais sorti de son match et a réalisé plusieurs parades importantes avant de s’incliner devant Diakité à la suite d’un cafouillage sur corner. En maîtrise sur les sorties aériennes et les lectures de balle, le gardien stadiste a largement contribué à maintenir son équipe dans le match.
  • Emmanuel Agbadou, le retentissant bloc. Contraint de rapidement évoluer en infériorité numérique, les Rémois ont été contraints à, bien souvent, défendre dans leur moitié de terrain. Et comme souvent, Emmanuel Agbadou a été un dernier rempart de grande qualité. De la projection vers l’avant, aux duels remportés, et aux retours défensifs sur de longues courses, l’Ivoirien s’est montré en forme. Malgré tout, une intervention trop courte sur Diakité, a permis l’ouverture du score lilloise. Le joueur n’a pas fléchi dans le second acte.
  • Un nouveau record d’abonnés. Présenté en début de match dans l’esprit olympique qui a charmé l’Hexagone pendant deux semaines, le Stade de Reims a lui aussi, battu un record. Avec 8714 abonnés pour cette saison 2023-2024, le club marnais établi un nouveau record après avoir fidélisé autour de 8000 supporters la saison passée. La campagne étant toujours ouverte, le cap des 9000 pourrait même être atteint…

ON A MOINS AIMÉ

  • La peur de jouer. Si les premières minutes rémoises ont étés d’une réussite partielle, la reprise du jeu avec un élément en moins dans le milieu a contraint les plans de Luka Elsner. Avec une possession autour des 30%, un jeu dans le camp adversaire rare et des pertes de balles à répétition proche du rond central, les Rémois n’ont jamais eu le momentum dans leur match. Vite débordés, les ailiers ont du redoubler d’efforts au milieu pour pallier à la sortie de Koné, et forcément, cela s’est ressenti. Globalement, le bloc rémois s’est reposé sur un bloc bien trop bas compte tenu de la qualité lilloise pour imaginer un meilleur sort.
  • Ailes muselées, peu de danger. Entre un Junya Ito vaillant mais maladroit et Keito Nakamura, dont les choix étaient malheureux et les dribbles souvent manqués, l’attaque rémoise n’a jamais été réellement dangereuse pour la défense de Lucas Chevalier. Pris à deux, voir à trois, les Japonais ont constamment été mis sous pression et ne sont jamais parvenus à faire le relais avec un Oumar Diakité, bien trop discret dans la surface adversaire…
  • Junya Ito, un dernier cap à franchir ? : Volontaire dans son couloir droit face à Lille, le Japonais semble faire avec ses armes face à une équipe qui a retenu les erreurs du passé en appuyant son marquage sur l’international nippon. Néanmoins, on ne peut s’empêcher de comparer l’ailier en match, avec ce pourquoi, il a été recruté à Reims. Quand l’équipe développe son jeu dans le milieu de terrain, le Rémois est souvent une pièce maitresse dont la régularité et la technicité prime sur ses homologues. Mais dans les moments plus compliqués, on sent Junya Ito moins en vogue. Hier encore, le Japonais n’est jamais parvenu à bonifier les ballons qu’il a reçus. Par des doubles décalages, centres, passes en profondeur ou en retrait, on attend du Japonais un peu plus de créativité pour s’extirper des situations difficiles.

ON S’INTERROGE

  • Bric à brac au milieu. Dans l’attente de la suspension d’Amadou Koné (sans doute sévère), la densité du milieu de terrain pose question. Si Luka Elsner pourra compter sur le retour de suspension de Teddy Teuma à Marseille, les solutions restent encore limitées. Le jeune Martin Adeline sort de plusieurs bons matchs en prépa, lui qui a renforcé son expérience lors de prêts concluants en Ligue 2. Reda Khadra, entré en cours de jeu hier, a apporté un nouveau souffle à l’équipe en fin de rencontre grâce à sa vitesse et une meilleure justesse technique. Difficile de savoir comment Amadou Koné va digérer mentalement sa sortie hier. Le possible prêt du jeune brésilien Gabriel Moscardo pourrait permettre plus de créativité et de liant au milieu.
  • Un Luka Elsner relativement neutre. D’un Will Still intenable depuis sa surface technique à un Luka Elsner, plus calme et aux émotions maîtrisées, le ton a changé sur le banc du Stade de Reims. Si la motivation passe par plusieurs facteurs, le langage corporel est celui compris par le plus grand nombre. Or, tandis que les deux équipes repartaient à l’échauffement pour reprendre le match, on n’a pas senti l’entraineur slovène aussi engageant que son homologue lillois, Bruno Génésio, qui n’a pas hésité à haranguer ses joueurs. Avec un groupe jeune et peu expérimenté, difficile de trouver le juste équilibre pour pousser le groupe dans ses retranchements.
  • Teuma nouveau capitaine, quel impact ? Après le départ cet été de Yunis Abdelhamid, c’est Teddy Teuma qui portera le brassard. Arrivé il y a un an à Reims, l’international maltais est, pour sûr, un leader technique de l’équipe. Saura-t-il porter un groupe jeune et en quête de repères dans les moments difficiles ? Son retour de suspension pour le déplacement à Marseille dimanche prochain pourrait donner des premières réponses.