Stade de Reims – Monaco, le J+1 – L’intensité ne suffit pas
Football — par Fabien Moretto, le 9 octobre 2023 (14:10)
Deux jours après la défaite du Stade de Reims contre Monaco, retour entre belles ambitions des hommes de Will Still, manque de réalisme rémois et efficacité monégasque. Retrouvez notre analyse en J+1.
Le bulletin
- Yevhann Diouf ⭐⭐⭐
- Thibaut De Smet ⭐⭐⭐️
- Yunis Abdelhamid ⭐ ⭐⭐
- Joseph Okumu ⭐⭐⭐⭐️
- Ibrahim Diakite ⭐⭐⭐️⭐️
- Azor Matusiwa ⭐⭐⭐️
- Marshall Munetsi ⭐⭐⭐⭐️
- Teddy Teuma ⭐⭐⭐⭐️
- Keito Nakamura ⭐⭐⭐
- Junya Ito ⭐⭐⭐️⭐️
- Mohamed Daramy ⭐⭐
L’analyse
Le cœur ne suffit pas. Reims a montré un très beau visage samedi soir face au leader du championnat. Les Rouge et Blanc ont été impressionnants dans l’intensité et le pressing. Ils ont plusieurs fois mis en difficulté le bloc monégasque et produit un jeu agréable, incisif et rapide en transition mais ça n’a pas suffit. En face c’était le leader du championnat et la meilleur attaque. Le retour des vestiaires l’a rappelé à tout Delaune. Ils ont été cliniques dans leur efficacité. Monaco a mis les occasions que Reims a manqué.
Les clés du match
L’efficacité : froide et chirurgicale côté monégasque, en berne côté rémois. C’est la vraie clé de ce match, une équipe a été décisive sur ses occasions franches, l’autre n’y est pas parvenue. Le Stade a pourtant été plus dangereux que son adversaire, s’est offert davantage d’occasions. Mohamed Daramy est encore trop tendre physiquement pour un adversaire de ce calibre.
Le retour des vestiaires, une nouvelle fois, comme contre Brest, a été cauchemardesque. Il n’a fallu que 27 secondes pour que Folarin Balogun crucifie Yevhann Diouf et seulement trois minutes après ça pour que Wissam Ben Yedder tue le match. Difficile d’expliquer ce phénomène sans être dans la tête du groupe d’autant que Reims n’est pas du genre à laisser de l’espace à son adversaire, mais c’est un fait, les débuts de seconde période sont souvent difficiles et parfois fatales.
Nos impressions
ON A AIMÉ
- Le match, au delà du score, l’engagement mis par les Rémois contre une très belle et joueuse équipe monégasque, quel plaisir pour un spectateur ! Les quarante-cinq premières minutes ont été impressionnantes d’intensité et de vitesse. La fin ne sera pas toujours heureuse mais Delaune va s’amuser cette saison.
- L’ambiance ! 20.000 personnes dans le stade, un show son et lumière digne des grands soirs, et des supporters qui n’ont cessé de faire du bruit, même quand l’équipe était dans le dur sur le terrain. Pas de doute, Reims a aussi franchi un cap de ce côté-là.
- Ito, Teuma et Munetsi : Ils ont été les principaux artisans du beau jeu rémois. Teuma et Munetsi dans le milieu, physiquement, techniquement, ils ont montré une nouvelle fois leur qualité et surtout leur capacité à récupérer haut et projeter en un éclair le jeu rémois vers l’avant. Ito lui a été intenable durant 80 minutes, ses courses, ses centres ont porté un danger constant sur la défense du Rocher, malheureusement sans trouver la faille.
- Les ambitions, le jeu et l’intensité offert par Reims. Quelle énergie une nouvelle fois ! Le milieu monégasque n’a pas dû passer une si bonne soirée malgré le score. Chaque ballon est l’objet d’un combat et le trio Teuma, Matusiwa, Munetsi est à la pointe dans ce domaine. Vu d’écran ou des tribunes c’est impressionnant. Et en complément du pressing et de la récupération haute, la capacité à exploser immédiatement vers l’avant est une arme redoutable, il manque seulement un peu de justesse technique et dans les choix pour devenir durablement une des attaques les plus redoutables du championnat.
ON A MOINS AIME
- Le retour des vestiaires, nous en parlions plus haut, c’est la deuxième fois en huit matchs que Reims perd une rencontre en revenant sur le terrain. Naïveté, décompression après une première période très exigeante physiquement ? Difficile de savoir mais c’est six points perdus en à peine quinze minutes de jeu effectif.
- Le manque de réalisme, Balogun parti, Daramy peine encore à combler le vide. Le jeune attaquant danois est plein de talent c’est indéniable mais il doit encore muscler son jeu pour pouvoir figurer face à un défenseur expérimenté comme Maripan. Les duels physiques entre le monégasque et le rémois ont été frappant, Daramy a été incapable de réellement bouger le Chilien. Ajoutons à ça un manque de justesse dans le dernier geste hier, match compliqué pour lui. Il faut lui laisser le temps de s’adapter mais c’est difficile quand on doit palier le départ du meilleur buteur de la saison précédente.
- Le banc, hier, n’a pas apporté de plus value. Salama, Diakhon et Diakite ont permis de combler le manque physique à l’heure de jeu, quand le style exigeant de Will Still commençait à se faire sentir dans les jambes. Mais ils n’ont pas modifié le cours du match, Salama, un peu plus à l’aise mais c’est encore trop en dessous du onze titulaire pour vraiment influer sur une situation négative comme celle d’hier.
ON S’INTERROGE
- Reims peut-il tenir la saison à ce rythme ? La saison dernière Reims a connu un méchant trou d’air à partir du mois d’avril avec une victoire, deux nuls et si défaites en neuf matchs. Le dispositif de Still est très gourmand en énergie, les fins de matchs au forceps en attestent. Si l’ambition est de participer à la lutte pour les places européennes, le Stade ne peut pas se permettre de baisser le rythme dans la chasse aux points mais difficile d’imaginer les joueurs garder la même intensité jusque la 34e journée.
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