Retour J+1 sur la défaite du Stade de Reims contre Clermont

Football — par Julien Lampin, le 15 août 2022 (13:14)

Crédit photo : Julien LAMPIN

Au lendemain de l’après-midi cauchemar vécue par le Stade de Reims face à des Clermontois opportunistes, retour à froid sur cette déroute avec notre J+1.

On a aimé :

  • La première mi-temps. Elle n’était pas parfaite, loin de là. Mais à choisir, tout le monde préfèrera la première mi-temps. Même stériles, les intentions étaient bonnes et d’entrée de match. Oscar Garcia avait demandé de ne pas jouer à réaction, alors les Rémois n’ont pas tardé pour tenter. Dès les premières secondes, Mitchell Van Bergen effectuait un premier centre en débordement.
  • Attitude positive également lorsqu’à 2-0 à la demi-heure de jeu, les Rémois ont poursuivi leurs efforts. Sans y parvenir, les protégés d’Oscar Garcia ont tenté d’accroître encore leur avance. Fatale gourmandise ou légitime ambition ?
  • L’activité de Maxime Busi en première mi-temps. Titularisé sur le couloir droit, le belge a bien combiné avec Mitchell Van Bergen.
  • Folarin Balogun. En confiance après son premier but sous ses nouvelles couleurs la semaine passée à Marseille, le jeune attaquant anglais a montré sa science du placement, la qualité de ses appels et sa capacité de percussion. Souvent en mouvement, il a été le seul à créer du danger dans la surface adverse. Pour preuve le penalty qu’il provoque. Il est aussi à l’origine du second penalty, après une belle talonnade.

On a moins aimé :

  • Les Rémois ont perdu tous leurs repères et leur sérénité dès l’expulsion d’Emmanuel Agbadou. Evidemment à un de moins, la tâche est plus difficile. Mais les Rémois n’ont pas réagi en équipe ou alors de façon très déséquilibrée.
  • La réponse tactique. Si Reims a maîtrisé les débats face à de pâles clermontois aux passes courtes et imprécises, il a été plus en difficulté sur le jeu plus long proposé dès le retour des vestiaires. Pire, à dix contre onze, les Rémois ont coulé. La première réponse venue du banc fut de faire rentrer Dion Lopy et remettre Marshall Munetsi un cran plus bas. Une proposition qui a eu pour effet de fragiliser le milieu plus que de consolider la défense. Les autres changements furent moins lisibles et n’ont pas aidé à retrouver de la sérénité.
  • La faillite mentale. Comment l’équipe peut-elle s’écrouler si soudainement, même avec un carton rouge ? Encore plus en menant de deux buts. Dès lors qu’Agbadou a vu rouge, le reste de l’équipe, elle a vu noir. La lumière complètement éteinte, sans qu’aucune révolte ne se fasse sentir. Même à 2-2 ou 2-3, les Rémois semblaient abattus, sans être capables de réagir. Inquiétant.
  • La gestion défensive des coups de pied arrêtés. Le Stade de Reims a pris trois buts dans ce cas (un penalty, deux coup-franc). Si dans le jeu, une infériorité numérique peut effectivement se sentir, il est difficile de l’expliquer sur une situation arrêtée. Pourtant les Clermontois, à défaut de gagner les duels, étaient souvent sur les seconds ballons, voire en capacité de décaler un joueur sans marquage.
  • La faute et le carton rouge d’Emmanuel Agbadou. Etait-il utile de faire faute dans pareille situation, quand bien même le Clermontois partait seul au but ? Le club aurait peut-être encaissé un but, mais serait resté à onze contre onze, et se serait certainement évité une panique organisationnelle. L’expérience, encore…
  • Les errements défensifs. Difficile de ne pas accabler Maxime Busi sur le but de l’égalisation, lui qui a laissé Ogier remiser de la tête un bon coup-franc. Difficile aussi de ne pas accuser le milieu de terrain, trop fragile à l’idée de sortir sur le porteur de balle sur le but de Cham.

On s’interroge :

  • Patrick Pentz. Pas facile pour un nouveau gardien de prendre confiance dans son nouvel environnement lorsqu’on encaisse huit buts en deux matchs et qu’on n’est pas décisif. Le gardien autrichien n’a rien eu à faire en première mi-temps, et n’a rien pu faire en seconde. Trop tôt pour juger, mais à surveiller
  • Ito. Certes ce n’était pas un cadeau de le faire entrer dans pareille situation ce dimanche à Delaune. Mais à connaître la Ligue 1, son profil assez frêle physiquement pourrait mettre en péril son aisance technique et sa capacité de percussion. Ilan Kebbal et Mitchell Van Bergen l’ont déjà vécu à leurs dépens. La Ligue 1 est un championnat à l’intensité telle qu’il ne faut pas retrouver Ito au sol plus souvent qu’à dribbler. Cela a été fatal à bien d’autres joueurs du même style.
  • le côté gauche. L’idée n’est pas d’accabler Bradley Locko. Mais la comparaison avec Ghislain Konan la saison dernière lui porte préjudice. Si défensivement, le jeune latéral reste plutôt correct, on attend d’un piston en 3-5-2 qu’il soit en capacité de percuter et de déborder puis centrer. Or Bradley Locko n’a pas osé ce dimanche prendre son couloir jusqu’au bout et a fait des choix qui ont trop souvent ralenti ou cassé la dynamique de son équipe.
  • l’expérience VS la performance. Telle est la question. On connaît la philosophie du club, sans tomber dans le jeunisme. Les déclarations de Yunis Abdelhamid et Oscar Garcia après le match disent clairement la même chose. Les jeunes sont nombreux et ils doivent apprendre. Mais comme la saison dernière, le club pourra-t-il compter sur quelques individualités et scénarios favorables pour lancer la dynamique ?
  • L’unité du groupe. Quid de la gestion d’Ilan Kebbal ? Quel message envoyé à Alexis Flips tandis que Martin Adeline entrait au poste de latéral droit en 2e mi-temps ? Attention de garder tous les joueurs concernés. Le Stade de Reims en aura besoin.