Aurélie Lopez : « il faut construire la bonne alchimie »

Basket — par Julien Lampin, le 18 août 2022 (18:52)

Crédit photo : Martin SCHUESTER

De retour à Reims après une carrière mise en parenthèse durant cinq ans, Aurélie Lopez a vite retrouvé ses marques à René Tys. Choisie par Philippe Sauret pour mener les Pétillantes le plus haut possible, la Béarnaise se trouve à la tête d’une équipe jeune et ambitieuse. Une aventure qu’elle entame avec un enthousiasme non dissimulé.

Aurélie, les retrouvailles sont un peu particulières cette année, après une longue pause…

Oui, ça fait du bien de se retrouver dans l’ambiance de la salle, avec le groupe au complet. Quand les joueuses landaises du groupes sont descendues en mai, on a déjà fait quelques entraînements. Cela m’a permis de remettre le pied à l’étrier. Le premier ressenti, c’est que je suis bien, là où je suis, et c’est ce que j’aime faire. Au final, tout revient assez naturellement. On a repris un peu la semaine dernière sur des entraînements en demi groupe donc il nous tardait de retrouver le groupe au complet pour démarrer cette pré-saison, avec le sourire et beaucoup d’enthousiasme. Ça augure de bonnes choses dans le travail.

Justement, quelles étaient les premières impressions dans l’état d’esprit et l’envie de travailler collectivement ?

C’est ce que l’on a recherché dans le recrutement : des filles qui ont envie de progresser, de travailler, et qui correspondent aux valeurs qu’on essaie de mettre en place. Elles sont arrivées plutôt toutes en forme. Elles ont vraiment fait des efforts pour être prêtes à la reprise. On va aussi gérer Rosanne Le Seyec qui a tenu à être ici après son championnat d’Europe U18. C’est elle qui a souhaité être là. Je trouve que pour le groupe c’est une vraie bonne chose. Elle aura quelques jours de vacances la semaine prochaine. On va construire petit à petit.

« La première chose, c’est de créer le groupe. Pour moi c’est important de poser les premières pierres »

Comment s’est réalisé le contact avec celles qui ont joué (Rosanne aux Europe, et celles qui ont joué en 3×3) ?

On a échangé pas mal de messages en fonction des championnats 3×3 et des sélections nationales parce que Maja était elle aussi en entraînement avec l’Estonie pendant trois semaines. Donc il a fallut prendre des nouvelles sur la gestion physique et on s’adaptera en
fonction de ce qu’elles ont fait cet été. Par exemple, Evita va repartir en septembre pour la Coupe d’Europe 3×3 avec la Suisse. On a tout ça à gérer mais les filles sont au courant de tout, des filles qui vont être un peu absentes. On a essayé de faire la planification en fonction de tout
ça.

Quels sont les premiers axes de travail, prioritairement ?

La première chose, c’est de créer le groupe. Pour moi c’est important de poser les premières pierres. Et puis aussi de poser les cadres du travail. Pour l’instant, l’idée est de modérer l’intensité. On s’aperçoit que les filles ont envie et on doit leur demander de baisser le rythme. Ce sont les premiers entraînements, mais c’est intéressant, ça prouve qu’elles ont envie de bien faire. Et puis on va parler un peu tactique aussi mais tranquillement.

Vous découvrez aussi un nouvel assistant adjoint, pouvez-vous nous le présenter ?

Germain Soulier arrive de Lyon. On a beaucoup communiqué par téléphone pendant l’intersaison. Depuis deux semaines, on travaille enfin directement. On a la même vision du basket. Je pense aussi qu’on a envie de travailler, lui avec le centre de formation, sur la même ligne parce qu’on va essayer d’intégrer des jeunes joueuses. Pour l’instant, cela se passe très bien et cette longue préparation va aussi permettre à tout le monde de se connaître, staff et groupe.

Crédit photo : Julien LAMPIN

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Tactiquement, est-ce la philosophie de jeu a évolué par rapport à la Aurélie Lopez d’il y a quelques années ?

Sur les premiers entraînements, on travaille sur le jeu rapide et de transition parce qu’on a construit un groupe qui peut aller vite, qui peut jouer sur de la première intention. C’est une équipe qui aura de la qualité offensive. Mais il ne faudra pas oublier qu’il faudra aussi une
vraie base défensive pour permettre de développer ce jeu-là. On aura, je l’espère, un jeu un peu plus offensif qu’il y a 5 ans.

Si on parle objectifs, quels sont-ils pour cette nouvelle saison ?

L’objectif clair c’est le top 4. On a construit une équipe pour ça. Nous sommes plusieurs clubs à ambitionner la Ligue Féminine sur les deux-trois ans. On sait que ce n’est pas facile de le faire parce qu’il n’y a qu’une seule montée. Toulouse a mis 6 ans à atteindre son objectif. Il faudra prendre les matchs les uns après les autres. On a construit une équipe jeune mais qui a déjà de l’expérience, et qui doit construire l’avenir. Pas mal de joueuses ont moins de 23 ans donc on travaille au moins sur du moyen terme.

Aurélie, vous retrouvez un championnat dont l’intensité grandit chaque année, comment vous voyez la LF2 ?

Les effectifs sont de plus en plus conséquents, les clubs s’entraînent de plus en plus. Finalement, on a quasiment le même rythme qu’en Ligue Féminine. Ce n’était pas forcément le cas il y a cinq ans. Il y avait 4 ou 5 équipes qui avaient vraiment un rythme professionnel et d’autres équipes où les joueuses travaillaient à côté. Aujourd’hui ça s’est professionnalisé ce qui fait que le niveau est plus dense, meilleur. Tactiquement aussi il y a beaucoup de choses qui sont proposées, différentes et variées, et c’est ce qui rend le championnat intéressant. On sait que tous les week-ends, tout le monde peut battre tout le monde. C’est là-dessus qu’il faut qu’on se prépare. Il faut qu’on soit prêtes psychologiquement et pas seulement tactiquement.

« Les joueuses savent que le temps de jeu et les responsabilités seront partagées. C’est le travail qui primera avant tout »

Vous avez repris avec un groupe assez élargi par des partenaires d’entraînement, notamment Jenny Fouasseau. Même dans l’incertitude, son expérience et son vécu sont une opportunité..

Oui complètement ! Elle avait commencé à s’entraîner en fin de saison dernière. Aujourd’hui, on lui donne l’opportunité de voir si elle peut reprendre le basket. Ça fait quasiment trois ans qu’elle s’est arrêtée. Pour nous c’est un plus parce qu’effectivement, on cherchait des partenaires d’expérience parce que l’équipe est jeune. Cela peut nous servir. Et si tout fonctionne peut-être qu’elle pourra intégrer le groupe. Pour l’instant il n’y a aucune pression ni de notre côté, ni du sien. On a un groupe élargi, des jeunes du centre de formation qui vont aussi intégrer le groupe pour qu’on voit un effectif conséquent aux entraînements. Cela pourrait être utile en cas de blessures.

Un mot sur l’effectif, comment a-t-il été construit ?

Pour moi, l’idée était d’anticiper sur la règle des moins de 23 la saison prochaine. Je voulais construire une équipe avec de jeunes joueuses
qui ambitionnent d’aller au-dessus. Au moins, on a toutes le même objectif. Nous avons aussi du talent offensif, avec quelques shooteuses, du poste 1 ou poste 5. Il faudra construire la bonne alchimie pour avoir une équipe complète et homogène et en nombre parce que si on
veut aller au bout il nous faut un effectif conséquent aussi. On ne sait pas ce qui peut arriver, le championnat sera long. Donc, les joueuses savent que le temps de jeu et les responsabilités seront partagées. C’est le travail qui primera avant tout. L’idée c’est de s’engager sur un cycle de deux ans pour essayer de garder une continuité et des habitudes de travail, et d’ajouter ce qui aura peut-être manqué cette année. Cela permet d’avoir une vision à moyen terme.

Comment a été conçue la programmation des matchs amicaux ?

J’ai souhaité jouer pas mal de matchs amicaux parce que je trouve que c’est intéressant et en plus, on n’oublie pas qu’Evita va manquer une partie de la prépa. Donc ces matchs permettront de mettre en place des choses tactiquement et voir le maximum de choses en
opposition. Il y aura des matchs amicaux, un tournoi… Cela permettra de voir des situations différentes pour gérer la préparation.