Rouge et Blanche puissance 4

C’est un point arraché au forceps face à une grosse écurie de D1, que les Rémoises vivront comme une victoire. Menées 4-1 à 25 minutes de la fin de la rencontre, les joueuses du Stade de Reims ont fait preuve de caractère et d’envie pour revenir au score dans les dernières face à Bordeaux en ouverture de championnat de D1. Voilà les Rouge et Blanche lancées.

LA FEUILLE DE MATCH

STADE DE REIMS 4-4 BORDEAUX
MI-TEMPS : 1-4
ARBITRE : Mme Fournier
SPECTATEURS : 270 environ
BUTS – Gomes (1ère), Bruneau (68e, csc), Herrera (73e), Corboz (91e, sp) pour Reims ; Snoeijs (9e, 45e), Shaw (9e, 62e) pour Bordeaux
AVERTISSEMENTS – à la Rémoise Darya Kravets (65e) ; aux Bordelaises Inè Jaurena (67e), Ouleymata Sarr (75e), Ella Palis (90e).
REIMS : Tullis-Joyce (cap) – Doucouré, Kravets, Deslandes, Philippe, David (Joly, 63e), Van Der Linden, Ouchène (Rapp, 69e) – Herrera, Gomes (Corboz, 79e), Bussy. Entr. : Amandine Miquel
BORDEAUX : Bruneau – Perisset (Palis, 86e), Thibaud, Linari, Chatelin (Garbino, 65e) ; Bilbault (cap), Jaurena, Lavogez, Karchouni, Shaw, Snoeijs (Sarr, 73e). Entr. : Pedro Martinez Losa

RESUME DU MATCH

Invaincues lors de la préparation, les Rémoises se présentaient sur leur pelouse, face à Bordeaux, sans complexe et avec l’intime conviction de faire un coup. Les 3e du dernier championnat allaient vite comprendre l’engagement des locales. Tandis que les Girondines engagaient la rencontre, les Rémoises récupéraient haut le ballon après un bon premier pressing et Mélissa Herrera déjà échappée sur son côté droit, trouvait avec réussite Mélissa Gomes au 2e poteau. Après à peine 40 secondes de jeu, l’attaquante portugaise trouvait les filets et lançait une rencontre folle.

Un début en fanfare vite douché par des Bordelaises qui se mettaient vite à niveau. La Jamaïcaine Khadija Shaw prenait l’espace côté droit et centre pour la recrue néerlandaise Katja Snoeijs, qui dévit du plat du pied à bout portant. Une égalisation moins de dix minutes après qui laissait à penser que Bordeaux avait pris la mesure de l’opposition. Impression confirmée une dizaine de minutes plus tard (24e), lorsqu’un coup-franc d’Eve Perisset venu de la droite trouvait la tête victorieuse de Shaw, un peu trop seul à la retombée du ballon.

Défense friable, attaque en verve

A l’image de ce que Reims avait pu montrer durant sa préparation, le secteur défensif local demeurait fragile. Sur un nouveau dégagement approximatif, Charlotte Bilbault prenait le ballon dans le camp rémois et trouvait une nouvelle fois Snoeijs dans la surface. La néerlandaise se jouait facilement de Darya Kravets avant d’ajuster Phallon Tullis-Joyce. Menées 3-1 à la pause, les Rémoises ne lâchaient pas, mais subissaient une nouvelle banderille visiteuse. L’internationale Claire Lavogez trouvait Shaw en profondeur. La Jamaïcaine résistait au retour d’Océane Deslandes avant de tromper la gardienne rémoise d’un joli tir croisé à ras de terre (62e).

Avec audace, les Rémoises poursuivaient leurs efforts. Un joli coup-franc obtenu à 25m offre l’espoir aux Rémoises d’une possible remontada. Espoir validé par Mélissa Gomes dans la patte droite bottait le cuir sur le bas de la barre transversale. Le ballon retombait sur la gardienne Romane Bruneau avant d’entrer dans le but bordelais. A 4-2, les Rémoises décidaient de presser pour mettre la pression sur les Marine et Blanche. Bien leur en a pris. A harceler Thibaud, Mélissa Herrera chipait le ballon dans les pieds de sa vis-à-vis au milieu de terrain et filait seule au but. Sa frappe croisée trouve la cible (3-4, 73e). Les dernières minutes sont intenses et on pense alors que Reims va mourir avec des regrets. C’était sans compter une ultime offensive de Kessya Bussy dont la vitesse offrait bien des difficultés à la jeune Ella Pallis, rentrée en jeu un peu plus tôt. En accrochant du bras la jeune internationale française U19, la Bordelaise offrait un penalty aux Champenoises. Rachel Corboz ne se prive pas de le transformer pour arracher un incroyable match nul.

L’ANALYSE

Les +

La réussite offensive : avec un groupe fort d’une année d’expérience en D1, elle poursuivrait son jeu spectaculaire, tourné vers l’offensif, avec l’idée de vouloir marquer des buts. Message reçu dès la premières minute. Les qualités et la réussite de Mélissa Gomes autant que la vitesse de la recrue Kessya Bussy comblent pour l’instant largement l’absence longue durée de Naomie Feller (grave blessure au genou). L’activité de Mélissa Herrera, déjà connu depuis 2 ans, aide à la réussite des deux attaquantes. Son explosivité et son activité avec et sans ballon ont été précieux contre Bordeaux.
Le mental : malgré sa jeunesse, cette équipe a du caractère. Amandine Miquel aime à le répéter régulièrement, les filles veulent tout gagner, même sur un jeu anodin à l’entraînement. Et le retour de 1-4 à 4-4 n’est pas anodin. Il a été construit intelligemment à la force d’une intensité réévalué à la hausse à la sortie des vestiaires. Il doit offrir confiance, audace et aucun complexe face aux grosses écuries, rigueur et patience face aux équipes dite du même championnat (pour le maintien)
Fini l’apprentissage. Si les Rémoises avaient du s’acclimater à un niveau de compétition qu’elles découvraient la saison dernière, elles connaissent maintenant l’exigence qu’imposent 90mn à haut-niveau en D1. Plus de surprise, pas de découverte, les Rémoises ont un an de vécu supplémentaire et a retiré l’étiquette du petit promu fragile.

Les –

La défense : difficile de remplacer rapidement l’activité de Bénédicte Simon (désormais au PSG) et l’autorité de Giorgia Spinelli (partie au Milan AC). Sans ses deux cadres, la défense du Stade de Reims doit retrouver une souveraineté qui se fera lorsque les automatismes seront mieux rodés. Sur les 4 buts encaissés, les Rémoises ont montré des failles dans le jeu aérien et dans le placement. La passivité de Darya Kravets ne doit pas oublier quelques errances venues parfois des côtés.
La jeunesse : L »audace c’est bien, l’envie et la folie aussi. L’expérience est aussi utile. Si le vécu passé la saison dernière aide forcément, la fougue d’une jeunesse qui reste en apprentissage pourrait aussi amener une usure plus rapide ou quelques erreurs de jeunesse. Si elle n’enlève pas l’envie de bien faire, elle peut offrir quelques contrariétés qui se payent souvent cher à ce niveau.