Angelica Berriot : « viser aussi des championnats internationaux »

Athlétisme — par Julien Lampin, le 7 juin 2020 (11:45)

Crédit photo : Elodie SAINTE

Depuis la sortie de confinement, l’équipe de Sport Club prend régulièrement des nouvelles des membres de la #TeamSportClub. Cette semaine, on a retrouvé Angélica Berriot. Son confinement, sa reprise, ses objectifs, son enfance.. Entretien complice avec l’athlète de l’Efsra.

Angélica, dans quel état d’esprit tu t’es retrouvée après le confinement ?

C’est vrai que c’était assez compliqué pendant le confinement, parce que c’était dur de se motiver, comme beaucoup de monde. Mais là, d’avoir retrouvé la coach et le groupe, c’est vrai que ça fait du bien et que ça relance la motivation. Maintenant je suis prête à me préparer pour l’hiver prochain.

Comment tu as fais pour la maintenir au mieux cette motivation ? Est-ce une conscience personnelle ou le suivi était important ?

On va dire que c’est au fond de moi. même si ma coach me pousse toujours. J’ai toujours un minimum de motivation même si pendant le confinement ca a été dur, parce qu’on est seul. Mais au fond, j’avais toujours conscience des choses et qu’il fallait s’entretenir.

A quoi ressemblait ton quotidien pendant deux mois ?

Au début, c’était dur parce que j’ai pris un rythme, c’était juste n’importe quoi (rires). Je me couchais super tard et je me levais aussi très tard, j’étais vraiment décalée. J’ai passé beaucoup de temps sur la console de jeux et je faisais quelques entraînements assez tard. Ensuite j’ai réussi à me reprendre pour retrouver un rythme pendant deux semaines. C’était mieux ensuite.

« Au début du confinement, mon rythme, c’était n’importe quoi »

As-tu réussi à garder un entraînement spécifique au saut en longueur ?

C’est vrai qu’on a beaucoup travaillé la préparation physique et pas la technique, je n’ai pas de bac à sable chez moi (rires). Là on a repris quelques sauts, on a essayé de faire des ciseaux. Sans dire que j’ai perdu, la reprise était difficile. J’ai quand même fait des jolies choses en travaillant l’arrivée dans le sable.

Qu’est-ce que tu as retenu de cette période ?

Deux mois, c’est long, et c’est dur de bien rester concentré sur les entraînements. Mais ça fait du bien aussi de faire une pause et de se poser les bonnes questions et d’être prêt à reprendre quand il le faudra.

D’ailleurs comment tu imagines ta prochaine saison ? Est-ce que tu arrives à te projeter ?

Ma coach a dit que ça allait être une grosse saison l’année prochaine. Donc forcément, j’arrive à me projet, il n’y a pas de problème de ce côté-là. On va se préparer pour tenter de voir encore plus haut, et viser aussi des championnats internationaux.

« Je ne participerai pas aux championnats de France en septembre »

De ce fait, pendant cet été, comment s’envisage la reprise ?

Disons que je n’ai pas forcément perdu pendant cette longue pause, mais oui, ca va surtout être de l’entretien. Même s’il y aura des championnats de France en septembre, on a décidé de ne pas y participer parce qu’après, ça va décaler toute la saison prochaine. Donc ce sera de l’entretien jusque septembre, et puis on verra dans quel état je serai à ce moment-là. Il faudra que je sois prête physiquement en septembre.

Donc, c’est officiellement saison blanche pour ce qui te concerne ?

Oui, pour la saison estivale, je ne la ferai pas. D’ailleurs c’est tant mieux sachant que j’étais blessée. Ca me permet de reprendre tranquillement. A ce niveau-là, le confinement était presqu’une opportunité, ca m’a permis de revenir sans perdre trop de temps par rapport aux autres. J’ai pu vraiment me reposer, ne pas faire de gros appuis sur mon tibia et maintenant tout va bien.

Tu as ressenti une certaine appréhension au moment de reprendre les premiers sauts ?

Si, au tout début il y a quand même une appréhension au début, mais ça va.

Depuis toute petite, quel rapport tu avais avec le sport, la compétition ?

Depuis très jeune, j’aimais le sport en lui-même. Par exemple à l’école, là où les filles jouaient à des trucs dits de fille, moi je jouais au foot, je courais avec les garçons, donc j’ai ça en moi depuis toute petite. Et vouloir gagner, ça en fait partie.

« Quand j’étais petite, mes parents m’interdisaient d’aller aux anniversaires pour aller aux compétitions. Aujourd’hui je les remercie »

Et pourtant en compétition, le niveau de concentration est telle qu’on ne ressent pas chez toi, comme on peut le voir chez d’autres cette envie…

C’est vrai que j’intériorise beaucoup. Après, chacun fait comme il veut, mais moi pour me motiver, je sais que tout se passe dans ma tête et après j’ai aussi besoin de voir que les gens sont là pour m’encourager donc demander le clap, ce n’est pas un problème et ça fait du bien des fois mais sinon faut que je sorte le démon mais dans ma tête. Après j’écoute beaucoup de musique pendant l’échauffement mais après je prend sur moi, je travaille beaucoup par projection, j’imagine le résultat, et c’est aussi ça qui me motive.

On parle aussi souvent de l’importance de l’entourage dans la réussite des athlètes. Quelle importance il a pour toi ?

Oui, c’est vrai que je suis super famille. Et c’est vrai que dans les compétitions super importants, j’imagine leur ressenti si je gagne. Du coup, ça me motive. Surtout mes parents. C’est vrai qu’ils me poussent beaucoup c’est primordial pour moi. Par exemple, quand j’étais petite, mes compétitions c’était le samedi pendant que les autres fêtaient leur anniversaire et mes parents ils m’interdisaient d’aller aux anniversaires (rires). Ca a commencé comme ça, et je les remercie aujourd’hui.

La famille, tu vas la retrouver très vite, quelles sont les échéances à venir ?

Oui, là j’ai prévu de partir un peu pour me ressourcer. Niveau études, vu le contexte, j’ai validé mon BTS en contrôle continu. et niveau entraînement, je poursuis avec la coach. Et comme j’ai dis on va travailler la suite. Après même si j’ai Tokyo dans la tête, je ne veux pas me mettre dans la tête des rêves inaccessibles. A ce niveau, je pense plus à Paris 2024. Mais je vais tout faire pour.