Rennes – Reims (0-1) : le jour d’après

Hier après-midi, dans l’enfer du Roazhon Park, les Rémois affrontaient les hommes de Julien Stéphan dans un match où le vainqueur pouvait se repositionner en haut de la première partie de tableau. Après une première période aboutie, Reims a décoché la première flèche par le biais de Boulaye Dia dès le début de la seconde. Un but qui a réveillé les Rennais, pourtant émoussés par leur déplacement à Rome jeudi dernier. Insufisant pour inverser leur spirale négative. Reims s’impose à l’extérieur. Un match qui fera peut être référence sur de nombreux points.

On a aimé :

• La relance collective après le match face à Dijon. On avait quitté les Rémois amorphes face à des Dijonnais plus conquérants, on a retrouvé des joueurs plus agressifs, plus concernés et plus à même de mettre les ingrédients inhérents à une victoire en Ligue 1.
• Le clean-sheet. Celui-ci doit en partie à Predrag Rajkovic et ses montants. Le gardien serbe a une nouvelle fois repoussé plusieurs tentatives rennaises et a eu le brin de chance du gardien qui provoque sa réussite. 6e clean-sheet de la saison. Quelle performance collective !
• Rémi Oudin. 45 ballons touchés, de son poteau de corner aux 18m adverses, il a fait preuve d’une activité remarquable. Mieux, il offre magnifiquement l’ouverture du score à Dia. A confirmer mais Rémi semble revenir en forme et surtout avec moins de fardeaux psychologiques. Et forcément, quand la tête va, tout va.
• Stéphanie Frappart. Au sifflet de la rencontre, elle a fait régner une atmosphère cordiale en laissant le jeu se poursuivre quand il fallait et en sifflant à bon escient. Surtout, dans son body language, elle ne dégage ni suffisance ni agressivité. Quel bonheur.

On a moins aimé :

• Anastasios Donis. Il a démarré à droite avant de finir en pointe. Il a beaucoup dézoné. Il a touché très peu de ballons (19). Et il a surtout cruellement manqué de justesse. Pas de panique ! Il n’est là que depuis un mois et doit s’accommoder sur de nombreux facteurs. Mais sa prestation était terriblement terne.
• Le jeu rennais. Les Rémois refusant d’avoir la gonfle, il fallait donc bien que les hommes de Stephan se dévouent pour faire le jeu. Et ce fut laborieux. Alors oui, Rennes sortait d’un match européen à Rome. Oui, Rennes est dans une spirale négative avec 8 matchs sans victoire. Mais où est le Rennes du début de saison et de la saison dernière ? Allez, parions que ce n’est qu’une histoire de confiance et de dynamique …

On s’interroge :

• Le côté droit rémois. La fameuse madeleine de Proust. Encore une fois, il y a eu un côté fort et un côté … moins fort. Symbolisé par la prestation de Donis, le Stade peine toujours à se montrer dangereux des deux côtés du terrain. Ca se ressent aussi dans la data, Reims passe deux fois plus à gauche qu’à droite. Et Konan et Doumbia ont touché quasiment trois fois plus de ballons que le duo Donis-Foket (131 contre 55).
• Les Rémois vont-ils pouvoir résister à chaque fois ? C’est devenu un gage de réussite, notamment à l’extérieur, cette manie de laisser l’équipe adverse développer son jeu est risquée. Aujourd’hui, par exemple, un brin de réussite rennais et le score aurait été tout autre. Le Stade ne doit-il pas refuser parfois de subir afin de s’éviter quelques frousses ? A l’image d’une paire de 6 positionnés très bas sur le terrain, Reims semble condamner à s’en remettre à sa solidité défensive. Risqué selon vous ?