Le Stade de Reims prêt à en découdre ?

Ils paraissent déjà loin ces moments uniques de fête et de communion à l’issue d’une saison record. Deux mois après son titre historique de Ligue 2, le Stade de Reims retrouve donc l’Elite dans un contexte différent de 2012, tant la montée avait alors suscité une excitation particulière, presqu’inattendue après 33 ans d’absence au plus haut niveau du championnat français. Un retour aux affaires programmé que le club rémois aurait peut-être voulu plus serein. Car si la dynamique profite toujours aux promus, c’est sans sa colonne vertébrale de la saison passée que le Stade de Reims va retrouver la Ligue 1.

Exit Julian Jeanvier le solide défenseur, Danilson Da Cruz le capitaine emblématique, Diego, le Brésilien élu meilleur joueur de Ligue 2 et Jordan Siebatcheu, le meilleur buteur local (17 buts). Quatre joueurs qui avaient grandement participé au 28 victoires et 88 points cumulés en Ligue 2 l’an passé, portant le club champenois sur le toit d’un championnat survolé, avec 15pts d’avance sur son dauphin nîmois. Une dynamique incroyable, une réussite insolente, une confiance à toute épreuve et une qualité au-dessus du lot. Une avance telle que le board rémois pouvait anticiper la campagne suivante, en Ligue 1.

Nouvelle équipe, même recette

Mais l’été fut chaud, très chaud, et pas qu’au niveau du thermomètre. Sur le marché des transferts, le Stade de Reims a peiné à se faire respecter. Ainsi ni Adrien Thomasson, ni Yusupha Njie pas plus que Stefan Mitrovic ne porteront le maillot rouge et blanc cette saison. Des volte-face difficiles à encaisser, des absences pas encore tout à fait compensées, mais quelques coups réalisés. Car si Moussa Doumbia et Ghislain Konan débarquent à Reims en anonymes, leurs potentiels, à l’image de l’activité montrée contre Dijon samedi, pourraient en surprendre plus d’un en Ligue 1. La venue de l’ancien joueur de l’OM Alaixys Romao n’est pas non plus passée inaperçue dans les médias. Sur le terrain, son expérience et son impact physique devraient aussi bien aider le milieu rémois.

Si 3 joueurs sont encore attendus/espérés dans la Cité des Sacres, notamment en défense (malgré la venue de Thomas Fontaine), le Stade de Reims a par moment montré des qualités dans le jeu en préparation. La forme de Marvin Martin, revenu à son meilleur niveau, et de Pablo Chavarria, leader d’attaque incontesté (4 buts en 7 matchs), offrent des espoirs. Des espoirs qui ne doivent pas faire oublier un nombre de buts encaissés inhabituellement élevé. Le temps peut-être que les automatismes se créent dans une nouvelle ossature qui plus est pas encore définitive.

Le maintien possible ?

Incontesté la saison dernière, le Stade de Reims débute finalement une campagne 2018-19 avec moins de certitudes qu’espérées. Il faudra peut-être un peu plus de temps que prévu pour que la « mayonnaise » prenne. Car en plus des recrues encore attendues, il faudra faire avec les retours tardifs d’Edouard Mendy et Tristan Dingomé, tous deux sortis de l’infirmerie. Si le premier connaît bien la maison, il devra combiner avec une défense remaniée à au moins 50%. Le second devra travailler pour s’intégrer à un nouvel environnement. Le temps est pourtant compté. Car il est de coutume de dire que les promus glanent souvent de précieux points durant la première partie de saison. D’autant que le calendrier semble délicat pour les Rémois. Après un premier déplacement à Nice, les protégés de David Guion devront enchaîner avec Lyon, Amiens, Montpellier, Dijon et le PSG. De quoi être dans le bain rapidement.

Si les doutes sont permis, David Guion et son staff connaissent la recette. Etat d’esprit et cohésion dans le vestiaire, discipline et organisation sur le terrain, voilà qui pourrait bien surprendre quelques effectifs cette saison. Des éléments aperçus par moment durant les sept matchs de préparation disputés cet été, et qui ont déjà bousculé Lille (4-2), Strasbourg (3-3) et Dijon (2-1), voire Guingamp (1-4) durant 60 minutes. D’abord fébrile, le Stade de Reims a peu à peu gagné en solidité durant la préparation, et le fond de jeu est resté agréable à observer, avec un côté gauche prometteur, un milieu bien plus technique et capable de garder le ballon et une attaque qui si elle doit encore gagner en efficacité, est capable de belles différences. A confirmer dès samedi, à Nice..

David Guion : « on doit encore gagner en quantité et en qualité »

Crédit photo : Elodie SAINTE

David le dernier match contre Dijon a offert de nouveaux enseignements…

Oui, d’abord on se fait encore surprendre sur un coup de pied arrêté après 4 minutes, qui est vraiment dommageable. Mais j’ai aimé la réaction de mon équipe, tout en calme et en sérénité. On est restés centrés sur notre jeu pour déséquilibrer notre adversaire. Ensuite on restés très lucides et il m’a semblé logique de mener au score. En 2e mi-temps, j’ai apprécié l’organisation et la discipline de mon équipe, avec toujours l’idée de faire mal à l’adversaire avec quelques occasion très nettes. On a été solidaires et on a vu des choses vraiment intéressantes. Les entrants ont tout de suite été dans le bain, c’est ce qui va nous attendre en Ligue 1. C’est une victoire que je souhaitais. Pour la confiance, c’est toujours bien de battre le 11e de l’an passé.

Une victoire avec une recette connue, basée sur les forces de l’an passé comme la générosité

Je l’avais dis dès le début, cet état d’esprit, ca doit être notre ADN et qu’il soit véhiculé dans tout le club. Le staff et les anciens joueurs ont un rôle important là-dedans pour les nouveaux. Et on s’est aperçu que ces valeurs sont restées pendant la préparation. A nous de le conserver aussi, notamment pendant les moments difficiles que l’on aura. C’est indispensable si on veut remplir les objectifs.

« Les garçons prennent confiance dans leur capacité à bien défendre tous ensemble »

On a l’impression que peu à peu, vous retrouvez une solidité défensive…

Oui, malgré le but en début de match. On a aussi été mis en difficulté sur trois coups de pieds arrêtés, mais c’est vrai que c’est une satisfaction. Les garçons continuent à prendre confiance dans leur capacité à bien défendre tous ensemble. La discipline a commencé dès Pablo Chavarria et Marvin Martin.

On a l’impression que l’incorporation des recrues est positive, comme s’ils avaient été toujours là…

Ce sont des bons mecs. L’état d’esprit est aussi déterminant dans le recrutement. Ils se sont très bien adaptés. Le mérite leur revient mais aussi aux anciens qui les ont bien intégrés. On l’a bien vu notamment sur notre côté gauche qui m’a semblé performant. L’expérience d’Alaixys Romao et le calme de Thomas Fontaine sont aussi intéressants.

Vous connaissez votre capitaine ?

C’est vrai que j’ai souhaité comme l’année dernière donner le brassard à plusieurs joueurs (Martin, Abdelhamid, Chavarria, Romao). J’ai la chance d’avoir des garçons responsables, consciencieux, investis. Je ferai mon choix cette semaine.

Qu’est-ce qui manque à cette équipe pour monter encore d’un cran ?

On est encore trop juste en quantité et on doit encore monter en qualité. On sait que des renforts doivent encore arriver (défenseur central, attaquant et un joueur de couloir). C’est ça l’étape supplémentaire pour faire encore progresser cette équipe. Les joueurs sont identifiés, mais il y a de la concurrence. J’espère que ca va bouger dans les jours qui viennent.