Eve Dubecq : « le niveau est de plus en plus relevé »

Sports de glace — par Julien Lampin, le 9 février 2023 (11:50)

Crédit photo : CNOSF

Après avoir pris la 9e place des FOJE 2023 en Italie, la jeune Eve Dubecq s’est emparée du bonze lors des championnats de France juniors le week-end dernier à Bordeaux. Passée par RJR, elle a répondu à nos questions. La tête sur les épaules, la Rémoise du CPAR continue d’avancer sans griller les étapes.

Eve, le rythme était intense, mais quel bilan tu tires des dernières semaines ?

Je suis très heureuse d’avoir pu participer au Festival Olympique de la Jeunesse Européenne. C’est une chance pour un patineur dans sa carrière de pouvoir participer à cet événement qui se déroule tous les deux ans. On ne peut y participer qu’une fois, sur des critères d’âge. Nous étions deux patineuses sélectionnables, et au final, c’était en fonction des différents résultats en compétition. J’avais connu un début de saison assez difficile. Il a déjà fallu travailler pour être sélectionnée et c’était un peu inattendu. J’ai fait de mon mieux et je suis tout de même satisfaite de ce qui en est ressorti.

Et la récupération devait être rapide avant les France juniors la semaine suivante…

Oui, je me suis entraînée toute la semaine entre les deux compétitions. On a travaillé le cardio, le physique. Mais on se prépare comme ça toute l’année. Je m’entraîne deux fois par jour et je fais 18h sur glace par semaine, plus les à-côtés.

Ca paye, puisque tu obtiens une bonne médaille de bronze. Est-ce qu’en fin de saison tu adaptes ton programme à celui des adversaires ?

Non, on travaille la chorégraphie en début de saison et sur quelques mois et ensuite on garde la même pendant toute la saison. On fait attention. Quand on est plus jeune, souvent, on se bat seulement sur les notes techniques. Mais on se rend compte en atteignant le haut-niveau que la note artistique compte énormément, donc tout est vraiment important.

« Quand on est plus jeune, on voit les grands, mais on ne se dit pas qu’on va y arriver. On réalise au fur et à mesure. Maintenant, le rêve de tout athlète, ce sont les Jeux Olympiques »

A quel moment tu t’es dis que le patinage ca pourrait offrir autant d’émotions ?

Au début, on est surtout poussés par nos coachs. Et quand on est plus jeunes, on n’a pas tout ça en tête. On voit les grands, mais on ne se dit pas qu’on va y arriver. On réalise au fur et à mesure. Maintenant, le rêve de tout athlète, ce sont les Jeux Olympiques.

C’est un sport où le mental est important. Parce que ca arrive de rater une figure ou un enchaînement

Oui, quand on chute, il faut savoir continuer et finir le programme, on ne sait jamais. Il faut se relever très rapidement pour rester dans le rythme et focus tout de suite. On sait que les combinaisons de sauts rapportent le plus de points, avec des triples sauts notamment. Mais on doit rester concentré sur nous. Par exemple, je ne regarde jamais les passages de mes concurrentes.

« En club, nous avons un titre à défendre »

Le patinage artistique féminin est d’ailleurs de plus en plus fort, tu confirmes ?

Oui, on sait qu’il y a des nations fortes, mais tout le monde progresse. Après à l’international, on retrouve souvent les mêmes filles. A l’échelle nationale aussi, donc on se connaît. Et l’écart n’est pas si grand. Lorine a un niveau plus élevé. Mais avec Clémence, qui a fini deuxième, il n’y avait que trois points d’écart. Avec du travail, tout est possible.

Le plaisir reste le même à mesure que l’enjeu d’une compétition augmente ?

C’est vrai que plus on monte dans les compétitions, certes, il y a toujours cette part de plaisir, mais il y a aussi la réalisation de ce que c’est comme compétition. Et donc, c’est sur que la pression augmente aussi, donc il faut savoir gérer.

D’autant qu’il faut gérer, à ton âge, avec le scolaire..

Oui, je suis aujourd’hui en Première. J’étais en cours jusqu’en Troisième, au collège, et ensuite, j’ai décidé de passer de suivre les cours à distance au CNED, parce que l’entraînement, les compétitions, les cours, ça compensait à faire beaucoup. Mais je suis soutenu par mes parentes et toute ma famille, donc aucune pression de ce côté-là.

Les prochaines échéances, c’est quoi ?

Je serai à Charleville ce week-end pour les sélections France clubs. En février, il restera ensuite les championnats de Ligue et en avril les championnats de France des clubs. Nous avons un titre à défendre.