Magou Doucouré : « la discrimination et le racisme ne devraient même plus exister »

La latérale du Stade de Reims Magou Doucouré était l’invitée de Sport Club ce lundi sur RJR. L’occasion pour la joueuse champenoise de revenir sur la saison qui va bientôt s’achever mais aussi de parler de son ressentiment sur les propos racistes dont elle a été victime en début d’année. Un vrai bel exemple d’engagement et de responsabilité qui va bien au-delà de l’image de l’athlète, encore trop souvent caricaturé.

LA VICTOIRE CONTRE ST-ETIENNE

Magou Doucouré et le Stade de Reims ont gagné contre Saint-Etienne samedi dernier à Bétheny, à l’arrachée, en marquant dans les arrêts de  jeu (1-0). « Elles jouaient leur survie, mais nous aussi on a des choses à jouer comme grapiller quelques places » a expliqué la latérale droite des Rouge et Blanches.

CETTE SAISON

Calées en milieu de tableau de D1 (7e), les féminines du Stade de Reims ont montré toute la force collective qui ont fait leur force cette saison, à l’image du déplacement à Montpellier. « On a subi mais on a eu la capacité de rebondir et d’aller chercher les trois points à l’extérieur ». Cette mentalité de « gagnante » a aussi permis à l’équipe rémoise de tenir tête contre Lyon et certaines grosses équipes du championnat.

LE REGRET, LA COUPE DE FRANCE

Le plus gros regret cette saison pour les stadistes reste la Coupe de France. Eliminées aux tirs au but contre Nantes (D2) en quart de finale, « cette défaite a un goût amer, on n’a pas fait le job et ça offre beaucoup de regrets surtout lorsqu’on voit le tirage, on aurait pu espérer aller en finale », admet déçue Magou Doucouré. Mais ses coéquipières sont déjà passées à autre chose « car dans le foot il faut vite s’y remettre pour aborder les nouveaux objectifs même après des déconvenues ».

SON AVENIR

La jeune joueuse de 21 ans arrive en fin de contrat à l’issue de cette saison mais elle est en pourparlers pour une prolongation. « On discute d’une prolongation, mais on ne sait jamais ce qu’il peut se passer » explique l’espoir française.

SON PARCOURS

Arrivée en 2017 en Champagne, à l’âge de 17 ans, Magou Doucouré  a vite été propulsée dans l’équipe qui évoluait à l’époque en D2. « Au début, c’était compliqué pour mes débuts en pro de s’adapter car je venais des U19. J’étais encore excentrée sur le côté ». C’est la coach Amandine Miquel qui a vu que Magou s’épanouissait le plus en latérale droite. Après trois années en D1, la latérale a pris confiance. « J’ai beaucoup travaillé sur moi, sur la gestion des émotions ». Le poste de latéral demande beaucoup d’efforts physiques. C’est pour cela que l’espoir de 21 ans essaie de travailler avec le préparateur physique. « Je prends vraiment du plaisir a jouer à ce poste ».

ENGAGEE CONTRE LE RACISME

La joueuse du Stade De Reims a vécu une situation difficile et scandaleuse lors du match de Coupe de France à Lens en janvier dernier. Victimes de propos raciste, la Rémoise a fait de cet acte discriminant une nouvelle force. « Ca m’a forgé. Je ne pense pas être quelqu’un de faible car ça ne m’a pas détruit. » Après le match, elle n’a pas hésité à écrire une lettre faisant part de son émotion. « Je n’accuse pas, je ne dénonce pas je ne fais juste pas de langue de bois, je fais juste un constat ». Elle souhaite désormais porter le message pour que le racisme et toutes les formes de discriminations encore trop nombreuses s’arrêtent. Un combat qui lui a permis de remporter le concours national de l’éloquence à Paris il y a quelques semaines (à égalité avec une autre Rémoise, Tanya Romanenko, ndlr). « C’est quelque chose sur lequel on devrait avancer, et aujourd’hui on devrait dire que ça n’existe plus ». Sur la scène de l’Olympia, la Rémoise a montré à ceux qui en doutaient encore que joueuses et joueurs demeuraient plus que des athlètes. A travers sa déclame, elle a confirmé que la citoyenne engagée était au moins aussi forte que l’athlète balle au pied. Un message à faire passer au maximum.

Théo LEBEGUE