Lucas Créange : « Les Jeux, j’en aurai des souvenirs toute ma vie »

Quelques jours après la belle victoire de l’Olympique Rémois Tennis de Table en N2 face à Fontenay (8-5), Lucas Créange, récent médaillé aux derniers Jeux Paralympiques de Tokyo l’été dernier et son coach, Christophe Canat, ont rendu visite aux journalistes de Sport Club, pour revenir sur la place de leaders qu’ils occupent désormais.

Lucas, quel plaisir cette victoire, quel est ton ressenti face au match face à Fontenay ? 

C’était un match très difficile sur le plan émotionnel puisque c’était un gros match, très serré. C’était un concurrent direct pour la montée en N1 donc beaucoup de tensions, il a fallu être solide mentalement. C’est souvent le mental qui l’emporte à la fin d’un match. La victoire de ce match nous permet de prendre de l’avance mais il n’y a encore rien de joué.

Peux-tu rappeler le fonctionnement d’une saison de tennis de table ?

De septembre à décembre il y a la première phase, à l’issue de laquelle nous avons des relégations et des promotions. Et la deuxième phase en championnat par équipe qui vient du mois de janvier au mois de mai. Et là aussi, il y a montées et des relégations.

Est-ce que c’est un regret pour toi le fait qu’il n’y a pas grand monde pour vous encourager durant vos matchs ? 

Oui c’est sûr, car je connais des salles de ping ou il y a des sacrées ambiances alors qu’à Reims il n’y en a pas assez. Même si il n’y a pas beaucoup de spectateurs il y a quand même de l’ambiance et des spectateurs, même si c’est différent d’ailleurs. Mais c’est vrai que le tennis de table est un sport difficile mentalement car il faut sans cesse rester concentré et que l’on soit focus sur notre jeu.

« Les Jeux Paralympiques, c’est une très belle aventure sportive et humaine. J’ai toujours des souvenirs en tête, je pense que les aurai toute ma vie »

Justement, Christophe, quel est le style de jeu de Lucas, qui est connu pour être atypique ? 

Il a un coté revers avec des picots qui renvoient la balle d’une façon différente d’un jeu classique. Son jeu inverse les effets. Et il a un gros coup droit donc l’adversaire n’a pas trop le droit à l’erreur, c’est un jeu très embêtant.

Lucas, qu’est ce que tu retiens des Jeux Paralympiques ? 

C’était une très belle aventure sportive et humaine à la fois, malgré les restrictions sanitaires. La médaille était l’objectif, c’est ma première médaille paralympique, j’ai beaucoup travailler et fais de sacrifices pour. J’ai toujours les souvenirs en tête, je pense que je les aurai toute ma vie, mais je suis concentré sur la saison sportive en cours.

Tu as eu un très bel accueil à ton retour, qu’en penses tu ? 

C’est vrai que j’ai été très bien accueilli, le Maire est même venu me rendre visite pour me féliciter. A la gare, il y avait mon entraineur, le président du club, ma famille, Stéphane Lang (adjoint au Maire de Reims), Raphael Blanchard (adjoint aux Sports de la Ville de Reims), je m’y attendais pas et c’était une belle surprise qui m’a marqué. Maintenant mon objectif est d’aller jusqu’en final aux JOP de Paris 2024 et d’aller chercher la médaille d’or. Je vais tout mettre en oeuvre pendant les 2 ans et demi qui reste pour réussir.

La compétition aux Jeux, c’est sur un rythme différent, tu préfères des matchs étalés sur plusieurs jours ou très dense avec tous les matchs regroupés sur la même journée ?

C’est vrai que c’est pas facile mais il faut s’adapter. Lorsque l’on est par équipe, le temps que l’on est pas en train de jouer le match, on le passe à encourager le reste de ses coéquipiers, ce qui libère tout de même de l’influx mental.

Christophe, Lucas reste toujours une vitrine du club ? 

En effet, depuis la médaille il y a eu une effervescence autour de Lucas, même de la part des jeunes. C’est vrai, qu’avant les jeunes ne côtoyaient pas Lucas et ne savait même pas qui il était. Du fait de la médaille, certaines personnes commencent à s’identifier à Lucas, au club. On commence vraiment à avoir une identification ORTT sur le bassin rémois.