L’ascension fulgurante du fondeur Florian Girard

Athlétisme — par Charles Hoffsess, le 30 mai 2021 (15:35)

Pour sa première sortie officielle sur la piste du Stade George Hebert après sept mois d’attente, l’athlète de l’Entente Family Stade Reims Athlétisme (Efsra) a réussi son retour en signant son record personnel sur 3000m (8’28″48). Une performance remarquable pour le protégé de Farouk Madaci, arrivé sur le tard à l’athlétisme et davantage spécialiste des plus longues distances (10.000 m et semi-marathon). Il y a 5 ans, conscient de ses prédispositions pour la course à pied, le fondeur, âgé de 24 ans à l’époque, se lance dans la discipline. Depuis, le natif de Château-Thierry ne cesse d’épater son monde, comme le week-end dernier lors du meeting organisé par son club. Portrait d’un homme pressé.

Si on lui avait prédit de telles performances il y a quelques années en arrière, Florian Girard (29 ans) ne l’aurait certainement pas imaginé. En 2016, l’actuel sociétaire de l’Efsra, alors âgé de 24 ans, raccroche les crampons et se dirige vers l’athlétisme. « J’ai joué au foot pendant presque 20 ans. Le sport collectif j’en avais un petit peu ras le bol. L’esprit du foot amateur ça m’a un peu dégoûté. J’ai voulu changer. J’avais fait 6 mois d’athlé quand j’étais au collège parce que j’étais quand même assez bon sur les cross. Et du coup je me suis dit pourquoi pas tenter un sport individuel. Je savais que dans l’athlétisme j’aurai des capacités mais je ne pensais pas arriver à ce niveau là », explique le fondeur.

Un choix qu’il est loin de regretter. En l’espace de 5 ans seulement, l’Axonais s’impose comme un redoutable coureur, et ne cesse d’améliorer ses chronos. Le week-end dernier encore, lors du meeting organisé par son club, l’athlète a brillé en réalisant son meilleur temps sur 3000m (8’28″48) pour son retour à la compétition après de longs mois d’arrêt. « C’est une satisfaction ! Avec l’entraînement on sait où on en est à peu près mais la compétition c’est toujours différent. On peut être très fort à l’entraînement et le jour de la compétition stresser, ne pas être en forme ou avoir un jour sans. Donc là ça confirme vraiment le travail qu’on a effectué depuis le début », se félicite-t-il. Pourtant, le Rémois d’adoption n’est pas un féru de la piste. Lui préfère les plus longues distances. « La piste ce n’est pas trop mon truc. Après il faut en faire pour pouvoir améliorer ses chronos sur la route donc j’en fais encore mais on va dire que je suis plus un spécialiste du 10 km et du semi marathon », indique le sportif.

L’athlétisme sur le tard

À ses débuts, le natif de Château-Thierry n’envisageait pas une telle réussite même si « au foot on avait déjà fait des tests et je savais que j’avais une grosse VMA (vitesse maximale aérobie) parce que je finissais dans les derniers à chaque fois ». Mais rapidement, il prend conscience de sa marge de progression suite à une série de tests effectuée au centre sportif innovant SSE (sport science expertise), tenu par des amis à lui, où il obtient de très bons résultats. « Quand j’ai commencé, je me suis dit que si je faisais 34 min au 10 km ça aurait été très bien. Au final, maintenant je fais déjà 30’30. Je prends beaucoup plus de plaisir qu’au foot », savoure le licencié de l’Efsra. Au fil des ans, les courses s’enchaînent et Florian Girard emmagasine de plus en plus d’expérience. Avec le recul, le désormais spécialiste de la course à pied mesure aujourd’hui le chemin parcouru. « Au début je ne savais pas trop courir. Je partais très rapidement et au fur et à mesure avec les années on se connaît de mieux en mieux », souligne l’Axonais.

Bien entouré, l’athlète doit également sa progression à son entraîneur, Farouk Madaci. « C’est plus qu’une relation entraîneur-athlète. On est amis à l’extérieur. Farouk c’est quelqu’un de très généreux qui a un grand cœur. Je suis arrivé dans le groupe, je ne connaissais pas trop le monde de l’athlétisme, on m’a dit d’aller vers lui. Il m’a accueilli à bras ouverts. Et depuis ça fait 4 ans et demi que je cours avec lui. C’est toujours un plaisir », sourit le responsable adjoint au drive d’une célèbre enseigne de grande distribution.

Un marathon dans l’année

En quête d’un nouveau challenge, Florian Girard veut désormais s’attaquer à plus coriace. Les 42,195 km d’un marathon. « J’ai pour objectif de faire un marathon avant mes 30 ans donc c’est-à-dire cette année. Je pense que j’irai au marathon de La Rochelle. Ce n’est pas encore décidé parce que c’est encore dans longtemps (fin novembre). Je veux connaitre cette épreuve parce que c’est quand même quelque chose de particulier vu ce qu’on en dit, la distance est assez difficile. Si je fais 2h30 à mon premier marathon ça serait très bien, c’est vraiment en visant large. Après objectivement je pense que je partirai sur des bases de 2h20 », glisse le pensionnaire de l’Efsra.

Outre courir le premier marathon de sa carrière, le fondeur espère continuer sa progression sur ses distances favorites. « Dans les années à venir, j’aimerais continuer à augmenter ma vitesse sur le court, ce qui permettra de diminuer mes chronos sur du plus long. Quand on est coureur de demi-fond, plus on va vite sur du court, plus on peut réduire son chrono sur du long. Je voudrais aussi valider mon semi-marathon en compétition officielle que j’ai fait en off en 1h06’07’’. Et faire moins de 30 min prochainement sur 10 km », conclut-il. À seulement 29 ans, Florian Girard a encore de belles années devant lui pour continuer d’améliorer ses chronos.