Le Rémois Sami Smaili, sélectionneur des féminines de Djibouti

Jamais exilé à plus de 200km de la région, Sami Smaili vient de faire le grand saut dans une nouvelle aventure. Après s’être occupé de la sélection féminine du Luxembourg, l’ancien pensionnaire du Stade de Reims et Reims Sainte-Anne, également passé par la coordination du pôle sport des maisons de quartiers à Reims, vient de signer une année à Djibouti avec pour mission l’accompagnement de la sélection féminine et le développement du foot féminin.

Commençons par un peu de géographie. Djibouti est un pays de l’Afrique de l’est, sur la Corne de l’Afrique, limitrophe de la Somalie, l’Ethiopie et l’Erythrée, ainsi qu’une partie du Yémen. Avec un peu plus de 900.000 habitants, classé 184e au ranking FIFA chez les garçons, non classé chez les filles, Djibouti est loin d’être une place forte du football mondial. S’y engager, c’est un peu débuter Football Manager avec une équipe de 6e division. C’est vite enterrer le potentiel de ce « petit pays, avec une petite fédération mais dont les ambitions et les projets sont grands », affirmait hier le président de la fédération djiboutienne Souleiman Hassan Waberi.

Un potentiel qu’a accepté de développer Sami Smaili, bien connu des prés verdoyants de la région. Ancien du Stade de Reims et de Sainte-Anne, le célèbre entraîneur champardennais est passé par Villeneuve Saint-Germain (dans l’Aisne), Sedan, Charleville, Prix-les-Mézières (dans les Ardennes). Mais depuis 2017, il s’était investi dans le développement du foot féminin au Luxembourg. En fin de parcours avec la fédération frontalière, il s’apprêtait à étudier quelques pistes, quand tout a basculé fin juillet. « Les premiers contacts se sont réalisés sur LinkedIn », se souvient le nouvel entraîneur djiboutien. Une démarche originale qu’il n’a pas pris tout de suite au sérieux. « J’ai ensuite échangé avec le DTN, là je me suis dit que c’était pas pipeau », sourit-il. Un sourire plus large encore lorsqu’il évoque l’enthousiasme à l’idée d’engager rapidement l’entraîneur marnais.

Un an et plus si affinités

Quelques semaines de réflexions, et Sami Smaili décidait de partir à l’aventure, emmenant dans ses bagages sont fils aîné de 17 ans. A Djibouti, le Rémois remplace une autre Française, Sarah M’Barek, ancienne internationale, et qui avait débuté sa carrière de coach chez les féminines de Montpellier puis Guingamp. Une année de structuration difficile tant sur le terrain (défaites contre Ouganda 13-0 puis le Kenya 12-0 en novembre dernier) que personnel. « Elle a connu des soucis médicaux avant de venir à Djibouti et avec le Covid, elle a préféré ne pas poursuivre », précise Sami Smaili. Revenue en France, Sarah M’Barek s’est elle, engagée avec le RC Lens, nouvelle équipe féminine qui a repris les droits d’Arras.

Avec son aide, Sami Smaili s’installe donc au moins pour une année à Djibouti, même si un contrat de 3 ans lui a été proposé. Plus que de coacher la sélection féminine, le coach rémois sera aussi chargé de la formation des entraîneurs, et de développer et organiser des actions sociales et éducatives pour que le foot féminin soit un support de citoyenneté. Un vaste projet pour lequel Sami Smaili se dit enthousiaste. « J’ai été étonné du respect et de l’engouement vis à vis du foot féminin ici. Il y a du travail de structuration à faire et beaucoup d’efforts à fournir, mais la pratique du foot féminin à Djibouti n’est pas anodine. C’est un beau projet. » Que Sport Club suivra de loin…