Nicolas Missy : « l’impression que c’est l’heure de défendre autre chose »

Chaque lundi soir jusqu’à la fin du mois de juin, dans le talk de Sport Club, sur RJR, l’équipe prend des nouvelles des athlètes de la #TeamSportClub. Ce lundi, Nicolas, Missy, le capitaine du Stade de Reims Natation est revenu lui aussi sur l’étrange période de confinement, évoqué ses ambitions avec les Bleus et fait part d’une réflexion sur son avenir. Verdict dans quelques jours, confidences ici…

Nicolas, maintenant que la saison est officiellement terminée depuis plusieurs semaines, quel bilan tu tires de cette saison 2019/2020 ?

Ca a été une bonne saison, j’ai confirmé mon retour en Equipe de France, c’était l’objectif après avoir réintégré l’équipe en janvier dernier. Après, collectivement, je pense qu’on est bien montés en pression tout au long de la saison, on a fait un bon début, ce qui nous a permis de prendre de la confiance, et c’est vrai que la fin laisse un petit goût amer, mais dans l’ensemble la saison était bonne et on est à la place où on devait être, même si j’aurais bien aimé une ou deux places de mieux, mais ça n’aurait pas changé grand chose. C’était un championnat assez serré et passionnant à vivre, de l’intérieur comme je pense de l’extérieur.

Il y a eu ensuite ta blessure et le confinement au moment de la fin de ta rééducation. Dans ce sens, cet arrêt, ca a été plutôt cool ou problématique pour la rééducation ?

C’est vrai qu’au final, vu comme ça, c’était plutôt cool parce qu’en tant que sportif, j’avais envie de revenir le plus vite possible, et donc il y a toujours plus de risques à revenir vite. La rééducation se passait bien, j’avais commencé à retrouver un peu de temps de jeu à Douai donc ça allait dans le bon sens, mais c’est vrai qu’avec le confinement, j’ai eu le temps de bien finir ma rééducation à la maison et de reconsolider encore plus. Dans ce sens-là, c’était un mal pour un bien.

Comment tu les as vécu ces deux mois de confinement ?

Au début, très bien. Les quatre premières semaines, je trouvais ça cool, en faisant un peu de sport à la maison. Mais au bout d’un mois, d’être enfermé et ne pas pouvoir faire le sport qu’on aime et de faire des séances sur du dur, ca devient compliqué. On tourne en rond et on a hâte de reprendre. Mais il fallait le faire et c’était important donc au fond, c’était aussi normal qu’on n’ait pas de dérogation.

Au niveau physique, tu en es où ?

J’ai pu aller à Strasbourg où les piscines ont rouvert un peu avant Reims, et ce que je peux dire, c’est que la reprise était dure, mais au bout d’une semaine, ca va déjà mieux au niveau du souffle et musculaire, mais je suis passé par une grosse semaine de courbatures. Mais ça fait du bien, parce que j’avais du mal à me coucher tôt, là c’est plus facile (rires).

« Dans l’ensemble la saison était bonne et on est à la place où on devait être, même si j’aurais bien aimé une ou deux places de mieux, mais ça n’aurait pas changé grand chose »

Comment tu vois la saison prochaine personnellement ?

A l’heure où se parle, c’est encore incertain. Je suis en discussions avec Strasbourg. Je me dis que j’ai 27 ans, ça ne me laisse pas tant d’années que ça à jouer. Le projet de Reims m’intéresse toujours, ça fait maintenant 11 ans que je suis là, mais je me dis que c’est peut-être aussi le moment de penser à moi. Et de jouer le titre de champion de France et une Coupe d’Europe, ca me titille beaucoup aussi. Il y a de fortes possibilités que ça se fasse.

Ce serait un coup dur pour Reims…

C’est sûr que c’est difficile. Dans ces moments-là, on aimerait pouvoir se partager en deux et pouvoir vivre deux saisons en une, surtout avec le nouveau complexe qui arrive à Reims. Mais j’ai l’impression que c’est l’heure de défendre d’autres objectifs que le maintien. Jusqu’ici je vivais quelque chose de tellement fort à Reims avec des joueurs comme Sasa Krivokapic, Marko Milas et tous les joueurs qui sont passés à Reims, dans un bon environnement, et je ne voyais pas l’intérêt de partir. Mais maintenant que le club est bien ancré en première division, je pense qu’il est sur de bons rails, avec un nouvel entraîneur avec qui ça s’est bien passé cette année, ça va continuer à aller de l’avant.

L’Equipe de France aussi, on imagine que c’est une source de motivation.

Oui, c’est une des raisons de ma réflexion. Ce serait la suite logique de la lancée. On est restés longtemps en Nationale 1 avec Reims, j’aurais pu partir quand on est descendus, ça m’a fait perdre ma place en Equipe de France. Là, on est remontés, ca fait 2 ans qu’on arrive à se maintenir, et le fait d’avoir été rappelé en Equipe de France, ca motive encore plus. Dans un sens, j’ai la chance que le tournoi de qualification olympique ait été reporté, donc c’est une chance supplémentaire pour se battre pour disputer les JO de Tokyo.

« Jusqu’ici je vivais quelque chose de tellement fort à Reims, j’étais dans un bon environnement, et je ne voyais pas l’intérêt de partir »

On assiste en ce moment à une sorte de course à l’armement entre quelques clubs qui viseront le haut de classement. Ca risque de créer un championnat à 2 vitesses. Quelle est ta lecture de cette situation ?

Forcément, il y aura un écart vu les effectifs qui sont en train de se mettre en place en France. Je pense que c’est bénéfique pour notre championnat. Faut aussi savoir que le règlement limitera les effectifs à 4 étrangers l’année prochaine, donc les clubs devront faire attention. Mais ça fait quand même plaisir que le championnat, malgré la crise annoncée, sera encore plus impressionnant. Le parcours de Marseille il y a deux ans a déclenché quelque chose. Notre championnat est mieux suivi en Europe, les clubs travaillent correctement et tout le monde se bat bien avec ses moyens, comme Reims.

Il faudrait que ça suive avec l’Equipe Nationale. On ne peut pas imaginer que le pays qui a des équipes très compétitives en coupe d’Europe, ne fasse pas les Jeux Olympiques…

C’est ce que tous les étrangers nous disent, ils nous posent souvent la question. On continue de travailler, on essaye de se poser les bonnes questions et on fera tout pour aller chercher cette place.

TOUTE L’INTERVIEW ICI (à partir de 33’30) ⤵