Reims Sainte-Anne devient un club omnisports

On connaît l’EF Reims Sainte-Anne jusqu’ici comme un club de foot, affilié à la FFF, dont l’équipe fanion était toute proche cette saison d’accéder à l’échelon national. Ce sera sûrement pour plus tard. En parallèle, le club rémois a d’autres ambitions, dans un nouveau secteur d’activité. En se lançant dans l’eSport, Sainte-Anne se veut ouvert vers un club omnisport. Explications avec Hervé Papavero, le directeur général du club depuis quelques mois.

Hervé, un club de foot amateur qui crée une secteur eSport, c’est une première ?

Dans le Grand Est, en tout cas, c’est une certitude, nous sommes les premiers, et peut-être effectivement à l’échelle nationale. C’est une véritable section qui accueillera des adhérents, donc double projet, avec un service spécifique pour nos licenciés, mais on veut aussi faire de l’élite avec la section eSport.

D’où elle vient cette idée ?

C’est la première étape d’un projet plus globale. Bientôt Reims Sainte-Anne deviendra un club omnisport, on y travaille depuis plusieurs mois, avec aussi une section futsal et une section eSport avec l’objectif de développer une stratégie de marque. Aujourd’hui Sainte-Anne est connu dans la région comme un bon club de football, et on s’est demandé, comment attirer un nouveau public ? Créer une nouvelle dynamique ? L’eSport va dans ce sens.

Encore plus durant cette période de confinement… C’est un hasard que de communiquer durant cette période ?

C’est vrai qu’on avancé légèrement l’annoncer de quelques semaines, parce qu’on s’est aperçu que le district, notamment mettait en place de l’eSport, avec Fifa 20, la Ligue également, et on ne voulait pas passer pour des opportunistes alors que le projet était lancé depuis bien longtemps.

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Dans votre fonctionnement, peut-on faire partie de la section foot et eSport ?

Oui, ca vaudra une double tarification, avec un tarif préférentiel pour celles et ceux qui sont déjà licenciés au Reims Sainte-Anne football. Et puis d’autres seront uniquement adhérents de la section eSport. Pour des gens non encore licenciés ce sera 150€ à l’année, avec 3 inscriptions sur des tournois Fifa 20 puis sans doute Fifa 21, avec un entraîneur à leur disposition une fois par semaine.

Les entraînements se dérouleront à distance ?

En fait, il y aura un créneau en présentiel, sur Reims Sainte-Anne, ce qui demande un investissement notamment en matériel pour disposer des consoles, manettes, etc. Le créneau sera vraisemblablement de deux heures, certainement le mercredi.

« L’idée de développer une marque, et que Reims Sainte-Anne soit connu d’une nouvelle communauté »

La stratégie, c’est quoi ? C’est d’accroître licenciés et partenaires ?

Oui, c’est ça. L’idée c’est que la section eSport soit le plus autonome possible, avec une nouvelle communauté et donc pour Sainte-Anne, un nouveau public à séduire, et aussi effectivement des nouveaux partenaires puisqu’on pourra offrir une nouvelle visibilité plus importante qu’on n’a pas encore forcément avec le football.

Structurellement, comment tout ça va s’articuler ?

On travaille classiquement sur le fonctionnement d’un club omnisport avec chaque section qui restera sous la tutelle de l’entité Reims sainte-Anne. C’est vrai que c’est beaucoup de travail mais c’est intéressant de travailler sur l’expansion de la structure, ça coûtera sans doute un peu au début mais intéressant et complètement innovant.

Y a t-il des objectifs chiffrés qui sont établis ?

Dans un premier temps, on part cette année sur un objectif de 20 à 25 licenciés. Mais on ne se fixe pas de limite particulièrement, sachant qu’on n’est pas forcément sur du présentiel, c’est aussi le principe de l’eSport. Pour l’instant, nous sommes axés sur Fifa, mais à terme, nous ouvrirons 3 divisions d’ici 2 ou 3 ans : Fifa, Rocket League et League of Legends, avec des entraîneurs respectifs. C’est là la seconde partie du projet : développer une équipe de haut-niveau qui représenterait les couleurs de Sainte-Anne, à terme sur les 5 ou 10 gros tournois qui existent en France, toujours avec l’idée de développer une marque, et que Reims Sainte-Anne soit connu d’une nouvelle communauté. Donc on aurait une partie plus prestataire de service, loisir, pour les adhérents qui le souhaitent, et une partie plus « élite », ouverte à la compétition sur les trois divisions dont je vous ai parlé.

On pourra prendre une licence n’importe quand dans l’année ?

En général, Fifa sort ses opus à l’automne, souvent en octobre. donc les saisons se déroulent surtout de décembre à août. C’est durant cette période que les plus gros tournois sont organisés. Reims Sainte-Anne a d’ailleurs prévu d’organiser un grand tournoi en présentiel, peut-être en octobre. Pour l’instant nous lançons des petits tournois gratuits, mais cet événement devrait véritablement lancer la section dans une enceinte sportive rémoise de renommée.

On s’est rendu compte durant ce confinement que les entreprises continuaient d’investir dans les environnements sectoriels qu’elles connaissaient. Les plus traditionnels restaient dans le sport classique et ceux qui ont l’habitude d’accompagner l’eSport restaient sur ce secteur d’activité. Comment pensez-vous attirer vos partenaires vers l’eSport ?

On y réfléchit. L’idée c’est d’ouvrir un nouveau panel, une nouvelle fenêtre à nos partenaires dans le pack d’offres que l’on peut proposer. Cette transversalité dans le club doit être une force.

Crédit photo : Reims Sainte-Anne