Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo repoussés

Divers — par Julien Lampin, le 24 mars 2020 (16:44)

La pression était devenue trop forte, et l’inéluctable est donc arrivé. Dans un communiqué publié ce mardi, le CIO, le Comité International Olympique, a annoncé que les Jeux de Tokyo n’auront pas lieu cet été. Ils seront décalés au plus tard à l’été 2021. Le coronavirus aura donc eu raison, aussi, des Jeux Olympiques et Paralympiques…

C’était devenu une évidence. Initialement prévus du 24 juillet au 9 août, les Jeux de Tokyo n’auront pas lieu avant 2021. La décision a été officialisée ce mardi après-midi par le président du CIO, Thomas Bach, après qu’il se soit entretenu avec Shinzo Abe, le Premier Ministre du Japon. « Dans les circonstances actuelles et sur la base des informations fournies par l’OMS (…) les Jeux de la XXXIIe Olympiade à Tokyo doivent être reprogrammés (…) pour protéger la santé des athlètes, de toutes les personnes impliquées dans les Jeux olympiques et de la communauté internationale », est-il précisé dans le communiqué.

Une décision applaudie par la majorité des athlètes tant la pandémie provoquée par le coronavirus a fait des dégâts dans le monde entier. Depuis plusieurs jours, les fédérations sportives se multipliaient pour demander ce report. Derrière les délégations canadiennes, australiennes, américaines et polonaises qui avaient annoncé qu’elles n’enverraient pas d’athlètes si l’événement restait maintenu, ce sont de nombreux athlètes qui ont milité pour un report inéluctable.

Les athlètes rémois satisfaits et soulagés

Aussitôt la nouvelle officialisée, les athlètes ont fait savoir leur soulagement, pour la plupart sur les réseaux sociaux. Parmi les plus réactifs, Yohann Diniz, un de ceux qui avaient très tôt milité pour un report. « Le bon sens l’a emporté, affirme le marcheur rémois sur son compte Instagram. Il était normal de reporter les Jeux Olympiques à l’année prochaine car la première urgence est d’éradiquer cette pandémie. Nous avons maintenant des certitudes quand à la tenue des JO (…) J’attends la date du 50 km olympique pour pouvoir planifier au mieux la préparation et tenter de terminer ma carrière en beauté !!!« .

« Le CIO voulait attendre 4 semaines, pour nous, c’est intenable. On subissait la situation, on ne savait pas où on allait. Les gens du CIO étaient déconnectés. Ce n’est pas le moment de parler des Jeux en 2020. La priorité, c’est qu’on se débarrasse du coronavirus, et après on voit. On passe obstacle après obstacle ». Mahiedine MEKHISSI sur L’EQUIPE

« Tant qu’il y a la santé, le rêve olympique peut attendre » a pour sa part déclaré Pascal Martinot-Lagarde sur ses réseaux. « Je suis satisfait, ça reste la meilleure décision pour tout le monde » indiquait sobrement François Barrer ajoutant qu’à l’entraînement, « ca va changer certaines choses forcément« . Car au-delà des soucis sanitaires, la question de l’équité de préparation était aussi avancée. Voilà de quoi rebattre les cartes. Quid désormais des qualifications déjà acquises, et de celles qui ne se sont pas encore déroulées ?

Les Paralympiques également logiquement reportés

Dans la foulée, le CIP, le Comité International Paralympique a logiquement suivi la décision du CIO. « A une époque où de nombreuses grandes communautés du monde entier sont en situation de verrouillage, avec des lieux de travail et des magasins fermés et des personnes exhortées à ne pas quitter leur domicile, poursuivre le rêve des Jeux de Tokyo 2020 cette année n’a pas de sens ; le report est la seule option logique », a assuré Andrew Parsons, le président du Comité. « L’an prochain, ces Jeux seront une célébration mondiale spectaculaire de l’humanité qui se réunira à nouveau en un seul et même lieu« .

Une décision qui peut pousser plusieurs athlètes à se poser des questions. Parmi les premières qualifiées pour Tokyo, Gloria Agblemagnon, qui vient de battre son record personnel au lancer du poids il y a peu, a réagi avec perplexité, au-delà de l’urgence sanitaire « D’un côté je suis dégoûtée et d’un autre, ça me laissera le temps d’être bien plus forte pour l’année prochaine. Mais ça sera aussi le cas de mes adversaires« .

A noter qu’il s’agit là d’une première pour des Jeux post-seconde guerre mondiale. Jusqu’ici, seules les deux guerres mondiales avaient entraîné le report technique puis l’annulation d’olympiades. L’Histoire voudra que c’était déjà à Tokyo, en 1940 que les XIIe Jeux Olympiques étaient prévus. Ils avaient finalement été complètement annulés.