Strasbourg – Reims (3-0) : le débrief à J+1

Football — par Paulin Jovanovic, le 10 février 2020 (0:57)

Parfois moqué pour son attitude ou ses commentaires, Thierry Laurey reste un fin connaisseur du Football. Hier son équipe a réussi à faire déjouer le Stade en lui laissant la possession. Les joueurs de David Guion, dont l’intention est à féliciter et à encourager, ont tenté désespérément de repartir de derrière en amenant le ballon par les côtés. Ils ont été bloqués par un bon pressing alsacien, mais aussi été victimes de maux récurrents et d’une fébrilité défensive rare. Alors que Rennes, Saint-Etienne et Monaco se profilent, le Stade de Reims n’a pris que 5 points sur 6 matchs de L1 en 2020. Mais l’heure n’est pas à tirer la sonnette d’alarme, débrief : 

On a aimé :

  • La volonté de jeu. Certes elles ont été rares mais les occasions rémoises ont toutes vues débarquer 4 à 5 joueurs aux abords de la surface (même Romao…). Une vraie volonté affichée par David Guion depuis son banc de faire monter son bloc. On avait pu apercevoir de très belles choses en début de match face à Nice, on espère en revoir très vite.
  • Le tifo des Ultrem ! Joyeux anniversaire des 25 ans au groupe de supporter qui essaye de réveiller le bon vieux Auguste Delaune !

    Crédit photo : FB Ultrem 1995

On a moins aimé :

  • Le match pépère de Sels, le gardien strasbourgeois. Sur les 5 tirs rémois aucun n’était cadré, il a juste eu le temps de prendre Yunis Abdelhamid dans le buffet et de profiter de l’ambiance de La Meinau.
  • La lecture tactique facile de Strasbourg. Les Strasbourgeois ont pris un malin plaisir à mettre les Rémois face à leurs démons. Ils laissaient les deux centraux avec le ballon, conscients que les occasions ne viendraient pas d’eux, puis ont pressé les latéraux. Sans le ballon, Reims défend très recentré derrière et les milieux n’ont pas eu la couverture qu’on leur connaissait auparavant. Résultat : Dimitri Liénard a distribué des ballons longs tout le match, ce qui a eu pour effet de faire redescendre le bloc rémois en permanence. Difficile dans cette situation de produire le jeu souhaité.
  • Les changements de David Guion, qui a empilé des joueurs offensifs qui semblaient perdus. Aucun n’avait vraiment de poste et les efforts défensifs n’étaient pas fait. Le bloc s’est donc vite retrouvé coupé en deux.
  • La première en Ligue 1 de Nicolas Lemaître. Là encore, pas de sonnette d’alarme. Il a été plusieurs fois fébriles avec quelques hésitations et ballons relâchés à la main. En revanche, son jeu au pied a trop souvent mis en difficulté ses coéquipiers. De quoi instaurer une certaine fébrilité au sein de la défense. Là encore, les Strasbourgeois ont su en profiter. Une première à oublier.
  • La gestion des coups de pied arrêtés défensifs. Certains joueurs se retrouvent à trois pour marquer Ludovic Ajorque sur le premier but strasbourgeois, sur d’autres phases il s’était retrouvé tout seul, ce n’est pas la première fois que le Stade est confronté à ces problèmes.

On s’interroge :

  • Si le Stade de Reims ne doit pas passer par ces matchs ou la défaite peut être pleine d’enseignements. Hier les Rémois ont perdu mais cela ne doit pas les freiner dans la quête du jeu. On l’a trop réclamé pour maintenant se plaindre qu’ils n’essayent pas. Le matelas sur les équipes qui jouent le maintien est encore solide, à voir maintenant si il ne faut pas adapter le style en fonction de l’adversaire.
  • Sur Axel Disasi. Le rémois n’est pas toujours de tout reproche dans la relance mais pas non plus sur ses prestations défensives. Il est parfois mal placé et est donc dépassé. Sa qualité de tacleur l’aide à s’en sortir mais cela fragilise toujours la confiance lorsque la défense se fait dépasser.
  • Le jeu stéréotypé de l’équipe. Entre effet de surprise et réussite maximale, la première partie de saison avait permis aux Rémois de prendre un maximum de points. Mais incapable de changer réellement de système, le Stade de Reims est désormais attendu. Il va falloir trouver de l’efficacité dans l’animation pour faire douter un peu plus les adversaires.