Stade de Reims – Brest . Le J+1 | Le trou d’air

Un trou d’air de dix minutes, au retour des vestiaires. Dix minutes durant lesquelles Brest a asphyxié le bloc rémois et profité de l’apathie des hommes de Will Still pour égaliser puis prendre l’avantage. Dix minutes qui coûtent une victoire qui semblait pourtant se dessiner après une bonne première mi-temps. Retrouvez les clés de la défaite à Delaune contre Brest dans notre traditionnel J+1.

Le bulletin

  • Yevhann Diouf ⭐⭐⭐
  • Thibaut De Smet ⭐⭐
  • Yunis Abdelhamid ⭐ ⭐⭐
  • Emmanuel Agbadou ⭐⭐⭐
  • Thomas Foket ⭐⭐
  • Azor Matusiwa ⭐⭐
  • Amir Richardson ⭐⭐⭐
  • Teddy Teuma ⭐⭐⭐
  • Keito Nakamura ⭐⭐⭐
  • Junya Ito ⭐⭐
  • Oumar Diakité ⭐⭐

L’analyse

Deux visages séparés seulement des quinze minutes, pendant la pause. Reims est bien rentré dans son match, le but d’Amir Richardson (2) est venue oblitérer la bonne maîtrise rémoise. Sans un très bon Marco Bizot dans les buts adverses, Reims serait même rentré aux vestiaires avec deux, voire trois buts d’écart. Mais le retour sur le pré au retour des vestiaires a été fatal. Un gouffre entre l’intensité brestoise et la léthargie des hommes de Will Still. 50e et 55e minutes, deux buts qui scellent le sort du match et notamment le deuxième de Lees-Melou qui s’enfonçait sans difficulté dans la défense rémoise avant d’ajuster Diouf. Les changements de Will Still feront illusion mais si Reims a remis le pied sur le ballon, il n’est jamais parvenu à renverser la situation.

Les clés du match

L’intensité. Eric Roy n’est pas venu pour faire danser le ballon comme aux plus belles heures du Brésil mais il a proposé un défi physique et une vraie lutte au milieu du terrain. Le talent de Pierre Lees-Melou et Romain Del Castillo, entre autres, vient appuyer cette volonté de ne pas laisser beaucoup d’espace à l’adversaire. Il a suffi d’une errance rémoise de 10 minutes pour faire la différence.

Bizot a été décisif ! 4 arrêts décisifs devant Ito, Richardson, Nakamura, ou la tête de Munetsi ont permis à Brest de conserver son avantage. Ces arrêts valent des buts.

L’inefficacité. Offensive, l’impossibilité de tromper Bizot dans le jeu, déjà, et de créer du danger après la 65e minute. Les remplaçants convoqués par Still n’ont pas eu l’impact espéré et Brest a su parfaitement gérer son match en ajoutant, en passant, une petite dose de vice qui manque encore aux Rémois.

Nos impressions

ON A AIME

  • Nakamura et Richardson (en première période pour le second). Le Japonais, très en jambe cet après-midi a ouvert plusieurs brèches dans le bloc brestois. Il doit encore gagner en justesse dans ses choix mais il a une force de percussion, à l’image de son action individuelle à la 8e minute, qui va faire beaucoup de bien dans l’animation offensive rémoise. Richardson, au delà de son but, a fourni une très belle première mi-temps, dans le jeu et dans son impact. L’international marocain va lui aussi éclairer le jeu rémois cette saison.
  • Agbadou. Dans la rivalité pour le poste de titulaire entre lui et Joseph Okumu, Emmanuel Agbadou a encore marqué des points. Certes il n’a pas tout bien fait. Il a même perdu un ballon dangereux en 2e mi-temps. Mais sa capacité à se rattraper avec autorité et proprement font de lui un défenseur qui reste solide.
  • Delaune. On sait qu’un lien s’est créé la saison dernière entre le groupe de Will Still et son public, ça se confirme cette saison et Delaune résonne. C’est agréable de voir ce stade prendre en intensité lui aussi.

ON A MOINS AIME

  • Ce trou d’air fatal évidemment. Will Still et ses joueurs ont la clé de ce qu’il s’est passé. Mais, en position de spectateur, il est difficilement compréhensible de voir le Stade prendre un tel bouillon après une première période globalement bien maîtrisée. Alors c’est à mettre également au crédit de Brest qui est revenu le couteau entre les dents mais la passivité rémoise sur le but de Lees-Melou est frappante.
  • La difficulté a venir créer du danger. Still a tenté de redynamiser son jeu après le deuxième but brestois. Reims a sorti la tête de l’eau, a joué plus haut mais, sauf la tête de Munetsi arrêté miraculeusement par Bizot, nous n’avons pas senti Reims réellement capable de venir renverser la vapeur.

ON S’INTERROGE

  • L’apport du banc. Les rentrants de la 60e minute ont fait illusion. Ils ont permis à Reims de sortir la tête de l’eau mais pas de changer le cours du match. En réalité cette analyse est trompeuse : sans l’arrêt miracle de Bizot devant Munetsi à la 63e, on crie au génie du coaching et on loue la valeur du banc rémois. Mais le but n’a pas été marqué et peu d’étincelles sont venues éclairer la fin de match rémoise.
  • Combien de temps faudra-t-il à Munetsi pour se remettre de sa paternité. Apparaissant emprunté depuis plusieurs semaines, Marshall Munetsi était surtout préoccupé par la grossesse de sa compagne. Fatigué par les courtes nuits de la naissance de son fils dans la semaine, le Zimbabwéen n’a pas réalisé une entrée transcendante bien que volontaire et presque décisif si sa tête n’avait pas été repoussée par le gardien adverse
  • Trois points perdus face à un adversaire largement sa portée. Le Stade à de l’ambition mais il n’est pas le seul dans cette ligue 1. Au delà d’accéder au podium, anecdotique à la 5e journée, ce sont des points précieux qui ont été lâchés aujourd’hui. Avant un déplacement toujours difficile à Lille, il eût été bon de les prendre pour conserver une bonne dynamique.
  • Quel est le vrai visage/niveau de ce Stade de Reims ? Enthousiastes après trois journées, les observateurs du Stade de Reims avaient déjà pointé quelques axes d’interrogation à Metz avant la trêve. Concentration, solidité, régularité, les mêmes lacunes ont été retrouvées contre Brest. Sont-ce les limites du club ? Ou de simples faits de jeu et erreurs isolées ? Seul l’avenir le dira…