HISTOIRE : à la découverte des Ondines de Reims

Saviez-vous que des Rémoises ont été parmi les premières en France à monter des spectacles de natation synchronisée ? Explications…

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La natation synchronisée, c’est une discipline de danse nautique qui a fait son apparition au 19e siècle, en Grandee-Bretagne. Elle est ensuite largement popularisée en 1907 par la championne australienne de natation, Annette Kellermann, qui se produit en spectacle aux Etats-Unis. Les ballets nautiques connaissent un grand succès et deviennent très en vogue dans les années 1930 aux Etats-Unis. La discipline apparaît en France au début des années 1940 et cartonne grâce à la sortie du film musical américain « Le Bal des Sirènes » en 1944. Cette production réalisée par Georges Sidney, raconte l’histoire d’amour entre un musicien et une nageuse. Plus que le scénario, le public admire surtout l’interprétation de la nageuse, jouée par la championne Esther Williams, dont la plastique, les plongeons et les gracieuses évolutions dans l’eau, font sensation.

Esther Williams a été championne du 100m nage libre aux Etats-Unis en 1939. Elle devait participer aux Jeux Olympiques de 1940, mais ils ont été annulés à cause du conflit mondial. Mais c’est à cette époque que des nageuses rémoises membres du Stade de Reims décident de mettre en place des spectacles de ballets nautiques. Mme Morgen prend la présidence du club baptisé « Les Ondines de Reims ». Mlle Horion-Vallée prend en charge quant à elle les chorégraphies. C’est une véritable sportive, avec 7 titres de championne de Champagne et 12 records à son actif. Elle a également remporté la traversée d’Epernay à la nage. Mme Morgen explique dans des interviews que les Ondines doivent être des nageuses émérites en plus d’être des artistes. Elles commencent vers 6-8 ans à apprendre la natation la plus parfaite, en même temps que les figures des ballets.

Esther Williams dans un de ses films.

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Le 12 décembre 1948, Mme Morgen organise une réunion de natation à la piscine municipale de Reims, rue Talleyrand. A cette occasion, Mlle Horion-Vallée présente son ballet nautique. Puis en mars 1949, de nouvelles présentations ont lieu avec de nouveaux ballets réalisés par 16 ondines. C’est un très grand succès. Toujours en mars 1949, les Rémoises sont invitées à Paris pour présenter leurs ballets. Les spectateurs sont très nombreux et les Rémoises, fortement applaudies. En août 1949, Les Ondines partent pour une tournée en Espagne où elles sont là aussi chaleureusement accueillies. Les piscines sont combles, que ce soit à Barcelone, Gérone, ou encore Palma de Majorque. Elles sont aussi invitées à des réceptions officielles dans les consulats et ont même droit à des promenades en voitures particulières.

Tournée mondiale

Durant l’été 1950, elles partent en tournée en Afrique du Nord, en Tunisie puis en Algérie, avant de revenir à Roubaix et Lille en novembre de la même année. Et pour terminer l’année 1950, une grande réunion de natation est organisée à la piscine Talleyrand, à Reims. La piscine est comble. Toutes les places étaient louées et il a fallu trouver des places pour de nombreux retardataires. Pour l’occasion, les nageuses présentent d’anciens spectacles, et des nouveaux, bénéficiant des nouveaux éclairages dans le bassin.

Les Ondines poursuivront leurs représentations en 1951, notamment à Lille, à Perpignan puis Bordeaux. A cette époque, les ballerines de l’eau comme elles sont communément appelées, sont invitées aux réunions nautiques avec pour objectif d’attirer un public plus large. Le souhait des organisateurs est de proposer non seulement un gala sportif mais aussi un spectacle gracieux. Toutes les représentations des Ondines sont décrites dans la presse, aux côtés des résultats sportifs des compétitions. Certains journalistes soulignent toutefois que ces spectacles, bien qu’ayant une grande valeur chorégraphique, demandent trop aux nageuses et même aux spectateurs. Les Ondines semblent
parfois épuisées à la fin de représentations qui peuvent durer plus de 30 minutes. C’est pourquoi, par la suite, les ballets nautiques ne se feront plus uniquement à la fin des réunions mais entre les différentes courses programmées.

Charles DE CARVALHO