Le J+1 · Stade de Reims – Montpellier

Comme lors de son premier match de championnat, le Stade de Reims termine cette nouvelle saison en Ligue 1 sur une défaite. Alors que Folarin Balogun marquait son 21e but pour son dernier match, l’eau s’est à nouveau infiltrée dans la défense rémoise, dépassée par la fulgurance des joueurs de Montpellier. Retour sur les éléments de la dernière opposition de la saison.

ON A AIMÉ

• Folarin Balogun, un dernier pour la route : L’attaquant américain ne pouvait laisser Delaune avec le ventre vide pour sa dernière sous sa tunique rouge et blanche. Sur corner, Junya Ito centre à destination de Thomas Foket placé au premier poteau. Le Belge dévie le ballon de la tête pour le remettre en arrière, et sert Balogun qui ajuste Lecomte sans difficulté. Un dernier match pour celui qui retrouvera l’Angleterre et Arsenal la saison prochaine.
• Junya Ito. Le Japonais aura eu un creux logique post-Coupe du Monde. Mais lui aura réussi à retrouver son niveau de jeu en cette fin de saison. Son pressing incessant dans sa zone et ses percussions côté droit ont considérablement fait pencher le jeu à droite. Et il est un des rares à avoir donné de vraies sueurs froides aux Montpelliérains samedi soir. Du talent et une combativité qui seront de vrais atouts pour la prochaine saison.
• Yunis Abdelhamid. Le capitaine a été exemplaire, comme souvent. Autoritaire défensivement (si on excepte son carton pour un tacle appuyé et en retard), il a aussi usé de son dépassement de fonction qui a plusieurs fois apporté le surnombre en attaque ou au milieu. Sans réussite toutefois.
• Le public rémois. Plus de 15.000 supporters pour une dernière à domicile, forcément ça fait grand bruit. Tandis que les Rémois restaient frileux sur le terrain, les tribunes de Delaune ont donné de la voix et du rythme dans une rencontre globalement marquée par les égarements et les lacunes techniques. Il faudra capitaliser pour la suite.

ON A MOINS AIMÉ

• La 2e période samedi soir. Et notamment la défense désordonnée. Pourtant convaincante durant les 45 premières minutes, la charnière rémoise a de nouveau pris l’eau en quelques minutes. Elye Wahi a ainsi pu profiter de la naïveté du malheureux Cheick Keita, tandis que Thibault de Smet offrait le second but sur une terrible erreur. L’arrière rémois redonnait le ballon à Nordin qui armait sa frappe pour donner l’avantage aux siens. Il y aura eu trop d’erreurs individuelles et de cadeaux pour espérer le top 10 cette saison.
• Alexis Flips. Volontaire mais brouillon, il est le symbole d’une fin de saison en demi-teinte. Le jeune milieu de terrain rémois n’a jamais réussi à trouver sa place et à réellement exister durant la rencontre. Souvent en retard, devancé dans les duels et rarement présent sur les phases offensives, Alexis Flips n’est pas parvenu à faire parler son toucher de balle samedi soir. Dommage dans une rencontre ouverte et dont la qualité de passe aurait permis davantage d’ouverture dans la surface montpelliéraine.
• Manque de réalisme, de lucidité, de concentration, de jus. Alors même que les Rémois semblaient avoir les cartes en main, ils n’ont pas été en capacité de maintenir leur niveau d’intensité, la faute à une usure qui s’est confirmée à mesure que les matchs avancaient depuis six semaines. Il était temps que la saison se termine.

ON S’INTERROGE

• L’après Balogun. Le jeune Américain va manquer. Auteur de 21 buts, le joueur d’Arsenal a souvent porté les Rémois, rapportant 17 points au Stade de Reims cette saison. Jamais depuis Carlos Bianchi, Reims n’avait connu pareille efficacité. Alors forcément, les supporters s’inquiètent de son départ. La direction, elle, est sereine. Comme après Pablo Chavarria, comme après Boulaye Dia, comme après Hugo Ekitiké. Reste à savoir qui sera le successeur à la pointe de l’attaque rémoise.

• Le nouveau cycle. Will Still, reconduit, a promis quelques évolutions pour la saison prochaine. Difficile d’imaginer un remodelage en très grande profondeur. Mais si le coach belge a accepté de rester à Reims, c’est que le board lui a promis la matière nécessaire pour être ambitieux. Exit ceux qui n’ont pas été conformes aux attentes. Les Van Bergen, Zeneli, Sierhuis, Busi voire Lopy pourraient quitter la Champagne. D’autres suivront, parmi les joueurs prêtés. Hors Balogun, la colonne vertébrale rémoise ne devrait pas beaucoup bouger. A l’inverse, quelques investissement ont été promis pour apporter un peu d’expérience à une jeunesse qui, sur la durée, en a cruellement manquer. Objectif, accompagner les progrès des jeunes joueurs pour gagner encore en consistance, régularité et profondeur de banc la saison prochaine. Ambition affichée, entre la 7e et la 10e place.