Reims – Strasbourg · Le J+1

Football — par Antoine Pate, le 24 avril 2023 (13:36)

Défaits par Strasbourg à domicile, les Rémois doivent se ressaisir afin de ne pas tout perdre. Et ce, à quelques semaines d’une fin de championnat encore indécise à plusieurs niveaux. Retour sur les éléments de la rencontre d’hier.

ON A AIMÉ

  • La dernière demi-heure avec notamment les changements insufflés par Will Still. Son équipe menée 2-0 au retour des vestiaires, le coach belge a accordé dix minutes de plus aux cadres alignés d’entrée de jeu espérant un nouveau souffle. En vain. Les changements ont été payants dans le jeu puisque les Rémois ont posé davantage de problèmes aux Alsaciens. Des efforts stériles, tant Matz Sels et sa défense sont parvenus à rester solides durant l’intégralité du match.
  • Kaj Sierhuis & Kamory Doumbia. Beaucoup critiqué lors de la réception de Brest pour son occasion sabordée, l’attaquant néerlandais s’est davantage illustré ce dimanche en proposant un jeu de passes intéressant. Souvent excentré sur les ailes, le Néerlandais est parvenu à construire avec ses partenaires, de nombreuses phases de jeu sur les côtés comme avec Kamory Doumbia, lui aussi auteur d’une bonne rentrée en jeu. Des éléments qu’il faudra rééditer pour tenter d’inverser la dynamique à Clermont dimanche prochain.
  • Junya Ito. Certes il n’a pas le rendement attendu. Mais est-il le seul responsable. Oui sur certains centres plusieurs fois trop longs ou mal ajustés. Non compte tenu de la façon où il est servi, ou à contre-temps ou au mauvais endroit. Pour autant, le Japonais reste précieux dans ses déplacements et sa percussion. Dans des moments où l’équipe semble buter indéfiniment face à des défenses bien en place, il est un des rares à être capable de faire des différences.
  • Ca fait mal au coeur de l’écrire, mais l’animation en tribunes des visiteurs. Strasbourg a toujours conservé cette identité propre à celle du club alsacien. Même lors de la relégation administrative du club, les supporters ont été un élément indissociable de cette équipe, qu’importent les moments traversés. Hier, dans la cité des sacres, les Alsaciens ont garni un parcage à la manière de Lens, Paris, Marseille… obligeant Delaune à hausser la voix pour prendre le dessus dans les tribunes. Un joli match dans le match dirons-nous.

ON A MOINS AIMÉ

  • Deux buts concédés sur des moments de flottement. C’était l’un des éléments à surveiller dans ce match tant les Rémois ont montré des lacunes en matière d’entrée dans les rencontres et une nouvelle fois, cela s’est très vite remarqué. Dès la 17e seconde, sur une perte de balle de Maxime Busi, Habib Diallo profite du travail de récupération et du centre d’Habib Diarra pour ouvrir la marque de la tête. Le second arrive juste après le but de Folarin Balogun refusé pour une position de hors-jeu d’Ito. Encore une fois, la défense rémoise est prise dans la profondeur. Busi encore dépassé, ne peut empêcher Diarra de servir Diallo sur un plateau qui double la mise. Loin de nous l’idée de stigmatiser un joueur plus qu’un autre, mais depuis le debut de saison, le SDR a bâti sa reussite sur une solidité défensive qu’il faut vite retrouver.
  • Le côté gauche. Totalement remanié par rapport à Rennes, le duo Busi-Van Bergen n’a pas fait mieux que De Smet – Flips en Bretagne. Des changements qui ont confirmé qu’il faudra se renforcer durant l’intersaison.
  • Van Bergen et les ailes : des latéraux à la peine. Si à l’arrière, les Rémois étaient en train d’évacuer l’eau des Bas-Rhinois, devant, c’était la sécheresse en terme d’opportunités. Mitchell Van Bergen a rencontré une nouvelle fois de nombreuses difficultés à servir les centraux. Volontaire, le Néerlandais peut courir mais ses efforts, notables, sont souvent gâchés par des mauvais choix ou une technique approximative. Une aubaine pour Delaine et Guilbert aidés par Djiku pour faire vivre un cauchemar aux ailiers. De l’autre côté, rares sont les fois où Thomas Foket, bousculé sur son côté également, n’a pu servir Junya Ito devant lui et a préféré jouer avec le triangle central composé de Lopy, Matusiwa et Munetsi.

ON S’INTERROGE

  • Les arrières latéraux. Nombreux sont les mois où les supporters rémois déplorent le manque de profils de qualité aux postes actuellement occupés par De Smet/Busi et Thomas Foket. Tandis que Bradley Locko a été prêté cet hiver à Brest et que les profils s’essoufflent à ces postes, les yeux sont rivés vers la cellule de recrutement pour trouver des profils qui répondraient enfin aux attentes placées en eux.
  • Quand la gauche et la droite ne s’entendent plus avec le centre. Si l’équipe rémoise a reconnu être divisée entre sa ligne d’attaque et de rotation à Rennes, contre Strasbourg, il a davantage été question d’une fracture entre les ailes et l’axe. Entre un Dion Lopy très vite averti dans la rencontre, d’un Maxime Busi souvent pris au marquage et d’un Van Bergen transparent sur les phases offensives, Folarin Balogun, surveillé comme le lait sur le feu et bien pris il faut le dire par la défense alsacienne, s’est très vite retrouvé esseulé. Il est pourtant parvenu à proposer quelques lueurs d’espoir en étant bien aidé par la colonne vertébrale rémoise. Des jokers ont sûrement été grillés pour bon nombre d’entre eux après ce match.
  • Quelle fin de saison ? Alors qu’il ne reste désormais plus que 6 journées dans cette dernière édition d’un championnat à 20 équipes, le Stade de Reims resté cramponné à cette 8e place, grâce aux faux-pas des poursuivants directs. Si le prochain match se disputera contre un adversaire n’ayant plus rien à jouer, les suivants seront synonymes d’enjeux comme l’Europe pour Lille (J34), Lens (J35) ou encore Lyon (J37). Tandis que d’autres tenteront de redorer une dernière fois leur blason comme avec Angers (J36) et Montpellier (J38) dans le cadre des deux dernières réceptions de la saison pour le Stade de Reims. L’équipe de Will Still ne semble s’être jamais remise de la déconvenue marseillaise et affiche des signes de résignation. Il s’agit d’un vrai challenge, un de plus, pour Will Still : sa capacité à redresser une dynamique défavorable, pour « ne pas tout gâcher », dixit l’entraineur belge après le match dimanche.