Gilles Auzou : « La concurrence commencera dès l’entraînement »

Volley — par Julien Lampin, le 28 juin 2020 (11:46)

Promu en Elite à l’issue d’une saison tronquée par l’épidémie du nouveau coronavirus, le Reims Métropole Volley prépare la prochaine saison avec sérieux et sérénité malgré quelques incertitudes. Gilles Auzou, le coach de cette équipe masculine a fait un point de situation cette semaine sur RJR. Entretien…

Gilles, le cahier des charges de N2 et d’Elite ne sont pas les mêmes. Où allez-vous jouer la saison prochaine ?

Pour l’instant ce sujet là ne m’appartient pas totalement puisque ce sont des discussions entre le bureau du club et la municipalité. Si jamais ça n’aboutissait pas et qu’on devrait rester au gymnase Saint-Thierry, la problématique c’est qu’on serait sous le coup d’une dérogation car en terme d’homologation, la salle elle ne rentre pas dans les normes. Ni au niveau des lignes, ni de l’aire de jeu hors terrain. Nos tribunes sont trop près de l’aire de jeu. Il y a pas mal de petites choses comme ça qui font qu’on serait hors réglementation au niveau de la Ligue.

Sportivement, comment se prépare la reprise de l’entraînement ?

Déjà, même à distance, la théorie voudrait qu’aucun des joueurs ne soit resté sans s’entraîner. Ça reste de la théorie. Certains étaient plus assidus que d’autres. Ils ont tous eu de la préparation physique pendant le confinement. Maintenant comme tous athlètes en sport collectif qui sont remis en situation individuelle je ne peux pas garantir la qualité.

« Il faut absolument que les tendons de chaque joueur se remettent à accepter les charges de travail qu’on va leur proposer. Tous les entraîneurs sont dans l’incertitude sur ces questions »

Y avait-il le risque d’une perdition technique pendant le confinement ? Malgré les petits challenges sur les réseaux…

Oui mais c’est un peu comme le vélo, ça ne se perd pas. On ne s’est pas arrêté pendant 6 mois non plus. L’habileté va revenir très vite. Le vrai risque sera tendineux, pas technique. Il faudra faire attention, parce qu’on a arrêté de sauter et de faire des trucs comme ça. C’est traumatisant pour les tendons. Il faut absolument que les tendons de chaque joueur se remettent à accepter les charges de travail qu’on va leur proposer. Tous les entraîneurs sont dans l’incertitude sur ces questions. Voilà, c’est arrivé et là on va presque reprendre avec des joueurs qui n’auront pas perdu en qualité puisqu’ils n’auront pas été blessés. Mais c’est presque une reprise d’après blessure au vu de la longueur de l’arrêt.

Par rapport aux préparations d’avant saison habituelles, est ce que cette intersaison sera de fait différente, compte tenu de la crise sanitaire et de la montée en Elite ?  

Globalement, le programme ne va pas changer énormément de la N2 à l’élite. Si ce n’est qu’on va reprendre un peu plus tôt. Mais la progression de la charge de travail sera la même pour les joueurs qui ont l’habitude de travailler avec moi. Je ne commence jamais comme un fou. Je limite toujours les sauts, je fais toujours de la prévention après l’arrêt même si j’ai toujours cette incertitude de savoir à quelle intensité ils ont fait la préparation. On est obligé de partir sur du 50/50. On se dit ils en sont là à peu près. On se donne une moyenne, ils en sont à 50% de leurs capacités. J’ai 50% pour arriver à 100% et je me donne 10 semaines pour y arriver.

En ce sens, la reprise de l’entraînement est prévue quand ?

Entre le 15 et le 23 août, mais j’attends la réponse pour les salles. Tant que je n’ai pas la réponse officielle j’ai toujours cette incertitude, mais ça se jouera à une semaine. D’habitude on a une rentrée échelonnée. Là, on va voir pour les joueurs qui sont hors France mais pour tous les joueurs français, j’ai demandé à ce que tout le monde soit là à la date de reprise.

« Il va falloir qu’on compte nos sous et qu’on les place au bon endroit »

Mentalement, pour les joueurs, comment ça se passe ? Y aura une préparation mentale ?

Non, parce que le groupe ne va pas non énormément changer. Je maintiens tous les joueurs de cette saison. J’en connais 11 sur les 14. Et puis il y a aussi l’aspect financier. Un préparateur mental, ça coûte de l’argent. Et suite à la crise Covid, il va falloir qu’on compte nos sous et qu’on les place au bon endroit. Pour l’instant, ce n’est pas une priorité.

Qu’en est-il du mercato ?

On est allé chercher de jeunes joueurs. Jean-Charles Desmedt (22 ans, 1m93) qui était dans un club qui était en pro A l’année dernière et qui descend en pro B. Il était remplaçant mais titulaire de l’équipe du centre de formation. C’est un joueur en devenir sur lequel on compte vraiment. L’avenir nous le dira. Et Julien Siecker (23 ans, 1m90) est un joueur de la région puisque sa famille habite Epernay. Il a fait plusieurs centres de formation et plusieurs clubs pro. On a longtemps échangé, déjà l’an passé. Et on en a conclu que s’il revenait, il serait sur un poste de central. Un poste qu’il n’occupait plus depuis deux, trois saisons dans les clubs qu’il fréquentait alors que c’est son poste de formation. Il restera un pointu pour doubler le poste. L’objectif était de doubler tous les postes. C’est ce que l’on a fait.

D’autant que les possibilités en match seront plus nombreuses…

Oui, là on sera 14 au total, et on aura encore l’opportunité de recruter un joueur supplémentaire si on le souhaite. Ça veut dire qu’on pourrait faire monter le groupe à 15. 14 joueurs dont 12 sur une feuille de match ça veut dire qu’ils savent tous que la concurrence se fera dès l’entraînement. La concurrence sera déjà d’être sur la feuille de match.

Open de Reims

L’information a été officialisée le week-end dernier, le RMV effectuera une partie de sa préparation à domicile, à l’occasion d’un traditionnel tournoi de pré-saison. Cette année, l’Open de Reims est confirmé aux 5 et 6 septembre. Une 13e édition avec 16 équipes, et un plateau Elite-N2 pour les garçons et Elite -N2 – N3 chez les filles. « Pour l’instant on n’est pas complet parce que c’est un peu compliqué de faire revenir des gens et l’Open de Reims est assez tôt. Les gens peuvent avoir certaines craintes. »

Un club de supporters en création

Appelez-les les Gold & Blue. Créée à l’initiative du club, cette structure doit permettre de rassembler tous les fans de volley, initiés ou pas. A terme, les futurs adhérents pourront profiter de quelques avantages au cours de la saison. Ils auront surtout pour mission d’encourager les Rémois sur le terrain.