Gilles Auzou : « On se rapproche du niveau professionnel »

Le Reims Métropole Volley est passé par bien des sentiments depuis un mois. Longtemps leader incontesté de sa poule de N2 masculine, le RMV a plié au plus mauvais moment, tandis que le championnat devait s’arrêter à cause de la crise liée au Covid-19. Alors 2e, le club pensait voir la promotion en Elite lui échapper. C’était sans compter un revirement de position au sein du bureau de la Fédération. Finalement considérés à la fin des phases aller, les classements profitent donc au club rémois. Les hommes de Gilles Auzou évolueront donc au 3e échelon national, le plus haut niveau amateur. L’entraîneur rémois est déjà en plein travail…

Gilles, d’abord félicitations pour la promotion en Elite, comment as-tu vécu l’ascenseur émotionnel ?

Ben disons que dans un premier temps, j’ai essayé de participer pour proposer des solutions. J’ai discuté avec plusieurs personnes hors du volley pour essayer de trouver la solution la plus éthique possible. J’avais même proposé à la FFVB de se rapprocher de celle d’échecs qui font des simulations de parties pour des classements nationaux. Sinon, la saison blanche me paraissait la plus logique sportivement, ce qu’avait demandé la commission sportive. Le comité directeur a décidé autrement en demandant à la sportive de proposer quelque chose. Dès lors, il restait deux solutions. Soit on arrête à la date de la dernière journée disputée, sachant que les configurations étaient différentes selon les poules, et là on est 2e, soit on prend les classements à la fin de la phase aller pour se dire que tout le monde s’est joué au moins une fois, et là on est premiers. Personnellement, je m’étais résolu à accepté la situation. Si on monte, c’est bien, et si on ne monte pas, tant pis, ça doit nous servir de leçon. Mais forcément très heureux de cette décision.

Une montée qui a forcément un goût d’inachevé ?

Tous les entraîneurs de la planète auraient préféré que tout ça se dispute sur un terrain jusqu’au bout. C’est vrai qu’on dira toujours, on est montés, mais ça a été discuté. On n’est pas les seuls dans cette situation. Moi je me réjouis juste d’avoir cette accession, parce que l’air de rien c’était le projet et je suis venu pour ça.

« La dimension physique sera plus importante. Les joueurs qui arriveront devront nous apporter une plue-value technique et aussi physique »

Reste maintenant à travailler la suite, y a t-il un gros niveau d’écart entre N2 et Elite ?

Je pense que le gap est plus grand entre N3 et N2 qu’entre N2 et Elite. Il y a forcément une exigence plus importante. Maintenant, on reste dans la continuité de ce qu’on fait depuis quelques temps maintenant. C’est-à-dire qu’on a déjà dans le groupe des joueurs qui ont intrinsèquement le niveau pour jouer en Elite. L’idée surtout c’est de compléter le groupe avec des joueurs qui vont apporter une plus-value. Après techniquement, il y a certains postes où c’est forcément plus fort, mais je pense que c’est surtout la dimension physique qui est importante. Et là-dessus aussi on avait déjà anticipé dans nos recrutement précédents. Les trois derniers arrivés au clubs sont autour de 2m. Ceux qui arriveront devront apporter une plus-value technique mais aussi physiquement.

Dans les conditions actuelles, est-ce plus difficile de travailler sur le recrutement ?

Pour moi, pas spécialement, non. C’est vrai qu’à Reims, on essaye de voir les gens en amont. Dans ce cas-là, l’idée, c’est de recruter des joueurs sûrs, qu’on connaît ou personnellement ou grâce au réseau, pour pas être dans l’inconnu complet. Parce que la vidéo, c’est une chose, mais la dimension humaine compte aussi, comme plein d’autres choses. Après, c’est vrai qu’il y a plein d’incertitudes. Ca a poussé beaucoup de clubs à signer rapidement les joueurs français. Parce qu’on ne sait pas quelle sera la situation pour l’ouverture des frontières.

Quel est le cahier des charges pour évoluer en Elite et quels seront les impacts au quotidien pour vous ?

Je pense qu’on aura au moins besoin de créneaux supplémentaires pour nous entraîner. On est en attente de réponses. Pourquoi pas le midi, sachant qu’une bonne partie des joueurs sera là plus pour le volley avec un emploi du temps plus souple. Idem pour la salle de pratique. On aimerait aussi pouvoir évoluer dans une autre salle, plus adaptée. On ne peut pas monter en Elite et penser qu’on peut continuer à faire comme en N2. Après plus concrètement, l’avantage, c’est qu’on a plus de latitude pour bosser avec désormais un groupe fermé de 24 joueurs à fournir à la Fédé en début de saison. On se rapproche du niveau professionnel

Quid de l’Open de Reims qui se tient habituellement en septembre ?

Pour l’instant, on ne se pose pas de questions tant qu’on sait qu’on n’aura pas de réponses. Pour l’instant, tout est fait comme si le tournoi aura lieu et si on doit l’annuler, on annulera. Pour l’instant, on est obligés de travailler comme si la saison allait reprendre, avec toutes les incertitudes qui demeurent.

2 ou 3 recrues si possible

En pleine période de recrutement, le groupe mené par Gilles Auzou ne devrait que peu évoluer. En tout cas pas dans le sens des départs. « Notre force, c’est de travailler dans la continuité » se félicite le coach rémois qui devrait par ailleurs pouvoir compter sur 2 ou 3 recrues. Objectif, doubler tous les postes à terme. Parmi les profils, un pointu étranger devrait s’engager dans les heures qui viennent. Un ou deux jeunes joueurs pourraient aussi rejoindre l’aventure dont un issu d’un centre de formation d’un club de Pro.