Reims – Angers (0-0) : le jour d’après

Football — par Paulin Jovanovic, le 10 novembre 2019 (14:40)

Au lendemain du nul entre le Stade de Reims et le SCO Angers, retour plus en détails sur un match dans lequel le Stade Delaune s’est encore ennuyé mais a quand même vu certaines bonnes choses.

Privés de Dia, Doumbia, Chavalerin et Konan, David Guion a choisi de titulariser Anastasios Donis en pointe d’un 4-2-3-1 classique avec Oudin en soutien de l’attaquant et Munetsi qui épaule Romao au milieu. Derrière c’est l’inusable Hassane Kamara qui a tenu le côté gauche.
Dès le début de match on se rend compte que le match fermé que l’on attendait va bien avoir lieu. Un match nul qui reflète parfaitement la physionomie du match et permet au Stade de Reims de prendre un point. C’est toujours un de plus que ses concurrents Nîmois, Dijonnais ou Brestois.

On a aimé :

  • Le changement tactique de David Guion. En première mi-temps le Stade de Reims n’a rien montré, mais après ce changement, les Rémois ont gardé le ballon et ont été plus sereins dans la conservation. Si l’animation offensive et la justesse technique n’étaient pas au rendez-vous, le coach aura tout de même réussi à donner à son équipe plus de confiance.
  • Encore une fois la défense. On se répète de semaines en semaines mais la charnière Disasi-Abdelhamid a encore été parfaite. Que ce soit dans le placement, la communication ou les duels, ce duo fonctionne très bien, d’autant plus qu’il est accompagné d’un Foket solide dans son couloir et d’un Kamara qui ne rechigne jamais à la tâche (son retour défensif de 80m en fin de match en est la preuve). Le tout devant un gardien solide, concentré et appliqué, ce qui nous donne la meilleure défense du championnat.
  • Le coaching. Les deux entraîneurs ont semblé vouloir jouer la gagne jusqu’à la fin du match. Stéphane Moulin, même réduit à 10 n’a non seulement pas cherché à bétonner mais il a même joué le coup à fond en faisant rentrer 2 attaquants après l’exclusion.

On a moins aimé :

  • Le manque d’idées devant. Là encore, on se répète.. Si le changement tactique a permis un peu plus de soutien des milieux aux joueurs offensifs, le manque d’idée était criant. Quelques combinaisons ont fonctionné lorsque Rémi Oudin était trouvé entre les lignes mais dès que l’on s’approche de la surface c’est comme si la lucidité s’envolait. Les centres ne trouvent personne, le jeu se stéréotype dès l’entrée de Suk, et même les frappes lointaines n’inquiètent personne.
  • L’apport des joueurs qui ont moins de temps de jeu. Que ce soit Munetsi, Kutesa ou Donis, aucun n’a su saisir l’opportunité d’être titulaire dans une équipe qui tourne rarement. Le Zimbabwéen était comme perdu au milieu de terrain, trop frileux dans ses passes et rarement bien placé. Il a même forcé Romao à devoir prendre le jeu en main, ce qui n’est pas son rôle. Pour le Suisse, on a pas vu de percussion comme il a pu nous laisser voir sur les matchs précédents, et n’a pas pesé devant. Enfin, Donis a été beaucoup trop faible dans les duels pour exister, il n’est sûrement pas fait pour être une pointe seule.

On s’interroge :

  • Sur la complémentarité des joueurs devant. Ils ne semblent pas être très complices dans les mouvements ou dans les appels. Si le travail défensif est bien fait par tous, l’animation offensive va devoir être plus efficace car le problème n’est pas de la mettre au fond mais de se créer l’occasion.
  • La confiance ! 9 buts en 3 matchs de championnat (dont des buts marqués par Abdelhamid, Kamara et Chavalerin). C’est peu. Et vue la difficulté à se créer des occasions et de les convertir, le mental va devenir une donnée importante.
  • Si Mathieu Cafaro n’est pas meilleur dans l’axe. Lorsqu’il a été replacé au milieu de terrain en deuxième mi-temps, l’ancien toulousain a été beaucoup plus en vue. Son gros volume de jeu lui permet d’être souvent au bon endroit même si cette débauche physique lui fait surement perdre un peu de lucidité dans les gestes techniques. L’idée de l’associer avec Chavalerin devant Romao peut-être une vraie solution quand on connait les capacités des deux joueurs à parcourir du terrain, ils pourraient permettre de monter le bloc et d’être plus proches des attaquants trop souvent seuls et condamnés à l’exploit individuel.