Reims – Lille (2-0) : Le jour d’après

Football — par Maxime Masson, le 2 septembre 2019 (9:24)

Une nuit s’est écoulée depuis le succès de Reims face à Lille (2-0) à Delaune. Une nuit durant laquelle une question n’a cessé de nous travailler : peut-on être heureux de gagner sans bien jouer ? Les pragmatiques diront oui, sans hésiter. D’autres seront plus modérés, prétextant que la vérité comptable à court terme n’exclut pas les problématiques de jeu à moyen terme. Tous auront un peu raison. La vérité, c’est qu’il n’en existe pas qu’une seule, et que chaque match a la sienne. Hier, les rémois ont triomphé sans briller, face à une équipe lilloise diminuée qui n’a jamais véritablement cherché mieux que le nul. Est ce le bloc rémois qui a fait déjouer l’adversaire ? Est ce le contre coup du match en semaine face à Sainté ? Sans doute un peu des deux. Toujours est-il que sur le papier, une victoire face au LOSC, qualifié pour la prochaine Ligue des Champions, ça a de la gueule. Alors, plutôt #TeamContentDuScore ou plutôt #TeamPasConvaincuDuContenu ? Tentative de réponse, tout en nuance.

ON A AIME :

  • L’armada lilloise n’a pas existé. Alors certes, les hommes de Galtier ont laissé des forces lors de leur belle (mais un peu flatteuse) victoire 3-0 contre Saint-Etienne, en semaine. Toujours est-il que la charnière Disasi-Abdelhamid a encore très bien fait le taff, que Konan retrouve son niveau d’avant blessure et que Foket a livré une prestation honorable. Meilleure défense de Ligue 1, messieurs dames.
  • Le clean-sheet. Il va de pair avec le point précédant. Trois matchs sans encaisser de buts pour les hommes de David Guion. Une performance qui tient aussi au pénalty stoppé par Predrag Rajkovic dans les dernières minutes. Excellent pour sa confiance et son intégration.
  • Le pragmatisme. Pas toujours au rendez-vous, ce côté tueur fait du bien aux rémois. Sans véritablement dominer, avec une légère ambition supérieure à leur adversaire, Reims a inscrit deux buts. Un penalty, un coup-franc rentrant. C’est pas terrible, mais on prend. D’autant que respectivement, ils récompensent la prestation de Doumbia et relancent un Oudin encore en dedans.
  • Moussa Doumbia justement. Meilleur élément offensif depuis le début de la saison, Chico a fait de ce match, son match. Les trois points, c’est en grande partie grâce à lui.

ON A MOINS AIME :

  • Les 70 premières minutes. Hormis une tête de Disasi, rares ont été les occasions de s’enflammer. D’ailleurs, on s’est endormi à un moment donné.
  • Si on s’est endormi, ce ne sont pas les supporters présents au stade qui nous ont réveillé. Ambiance encore et toujours morose à Delaune, où ça s’enflamme en fin de match ou lorsque la tension est à son comble. Mais c’est à peu près tout. Dommage, avec plus de 14 000 spectateurs et un bel après-midi …
  • Le fond de jeu. Si la solidité du Stade, récurrente depuis maintenant de très longs mois, n’est plus à prouver, quid du jeu ? Encore aujourd’hui, la question mérite d’être posée. Dingomé pas fringuant, Oudin brouillon, Dia globalement cerné … Les raisons de s’enthousiasmer devant le spectacle proposé sont peu nombreuses. Face à un LOSC pas dans son assiette, il a fallu attendre un penalty pour voir le Stade devant au score. Et même l’exclusion de Yazici, vingt minutes avant l’ouverture du score, n’a pas sembler enhardir les rémois.

ON S’INTERROGE :

  • Nous revoilà à notre problématique de départ. Le Stade a gagné. C’est bien ! S’est-on régalé, ou ne serait-ce que divertit devant ce match ? Pas vraiment. As usual. Alors une nouvelle question apparaît : le Stade peut-il faire mieux dans le contenu ? En l’état, peut être pas. Privés de Cafaro, de Zeneli, avec l’intégration tardive de Kutesa, sans véritable 9 jouant dans cette position, le Stade ne semble pas en capacité de proposer un jeu léché. Ni même de vaincre des adversaires par le jeu des adversaires bien regroupés. Il n’y aura pas un penalty chaque semaine.
  • Les véritables ambitions du Stade. Entre ambition comptable (comprendre nombre de points) et ambition de jeu, le Stade a pour le moment fait son choix. Mais est-ce un vrai choix ? On l’a dit, en l’état, compliqué pour le Stade de se trouver un joueur frisson capable d’emmener dans sa folie ses 10 compères sans que la solidité défensive n’en soit impactée. Alors, tous, joueurs, dirigeants, et supporters, devront se contenter de cette équipe solide, qui gagne parfois, qui encaisse et perd peu mais qui ne révolutionne pas la Ligue 1. Chacun y trouvera ou non son compte en fonction de sa sensibilité. Toujours est-il qu’avec 7 points, Reims est dans ses temps de passage, et devrait sauf catastrophe, avoir les armes pour réaliser son objectif maintien.
  • Pourquoi le côté droit rémois ne fonctionne pas ? Si côté gauche, que ce soit Kamara ou Konan se régalent avec Doumbia, sur l’autre flanc, c’est la soupe à la grimace. Pas d’alchimie, peu de montées de Foket, peu de services d’Oudin à son compatriote belge … La symbiose n’est pas la même ! Et lorsqu’on sait l’importance des ailes dans le 4-2-3-1 de Guion, le Stade serait bien avisé de tenter de solutionner ce problème.

 Avec cette deuxième victoire, Reims occupe la 5ème place du classement. Anecdotique après 4 journées ? Peut être. Mais faire la course en tête, dans la première partie de tableau, est toujours un avantage par rapport à ses adversaires directs, pour certains englués au fond de tableau. La trêve va faire du bien. Rendez-vous contre Nantes !