Mélissa Gomes : « Le Portugal, c’est une partie de moi »

Football — par Julien Lampin, le 10 juillet 2019 (15:02)

Crédit photo : Elodie SAINTE

C’est depuis plusieurs saisons l’un des atouts majeurs du Stade de Reims offensivement. Avec 19 buts marqués lors du dernier exercice de D2, Mélissa Gomes a largement contribué à l’accession des Rouge et Blanche en D1. De retour en sélection portugaise depuis ce printemps, il est temps de découvrir l’attaquante rémoise autant que sa sélection portugaise.

Née en région parisienne, Mélissa Gomes reste fière de ses racines, au Portugal. Alors lorsque Francisco Neto a coché son nom sur la liste des joueuses sélectionnées en février dernier, l’attaquante lusitanienne avait du mal à cacher son plaisir. Avec la double nationalité, la Rémoise a découvert la sélection portugaise en U19, un 31 mars 2011, face à la Norvège. Dans un pays où le foot est roi, la sélection féminine peine pourtant à trouver sa place parmi les cadors. Non qualifié pour la Coupe du Monde qui s’est déroulée en France cet été, le Portugal gravit pourtant les échelons un à un. L’occasion de le vérifier à travers l’attachement de Mélissa Gomes pour sa sélection.

Mélissa, est-ce que comme beaucoup de Portugais, le foot était une évidence pour toi ?

Oui, un peu, j’ai commencé quand j’étais petite, pendant la récréation à l’école et pendant la pause du midi. Il y avait un petit terrain de foot et tous les garçons jouaient. Du coup, je m’y suis mise et j’y prenais plaisir et donc après un an, j’ai pris une licence à Pontault-Combault, et j’ai joué avec les garçons jusqu’à l’âge de 15 ans. On était deux filles au milieu des garçons, et d’avoir une autre fille avec moi, c’était encore mieux.

Quel est l’attachement que tu portes au Portugal ?

Le Portugal, ce sont mes origines, c’est une partie de moi. J’y allais tous les ans quand j’étais petite. Encore maintenant, j’essaye d’y aller souvent, de retrouver ma famille. Que ce soit les filles ou les garçons, j’ai toujours supporté le Portugal. Après de porter ce maillot, c’était un rêve. Très vite, quand j’ai eu l’occasion de jouer au niveau national à Juvisy chez les jeunes, j’ai été appelée en U19. A partir de là, on rêve de le reporter à nouveau. De représenter son pays, c’est une fierté.

La première fois, justement, quelles sont les sensations quand on porte le maillot de sa sélection nationale ?

C’est beaucoup d’émotions. Déjà quand j’ai appris ma sélection, mes parents, ma famille étaient super fiers. Je crois que j’ai versé ma petite larme lors de l’hymne national. Depuis j’ai tout fait pour y rester. Ca n’a pas été le cas, mais j’ai continué à travailler, et au bout de cinq, c’était un plaisir de retrouver la sélection.

Ce retour en sélection, c’est un aboutissement, ou une simple reconnaissance du travail accompli ?

En fait, je n’ai jamais abandonné et j’ai toujours travaillé. Je pense que ça m’a fait aussi beaucoup mûrir. Je sais que je suis une bosseuse et le Stade de Reims m’a aussi beaucoup aidé. La D1 et la sélection ce sont de belles récompenses.

Est-ce qu’on aborde de la même façon une semaine d’entraînement avec le Stade de Reims et avec le Portugal ?

Dans les deux cas, il y a des objectifs. Mais les entraînements avec la sélection nationale nécessitent plus de concentration, tout simplement parce qu’on ne peut pas se rater. Il faut vraiment être concentré du début à la fin, un peu comme en club, mais la sélection, c’est une opportunité que tout le monde n’a pas, donc il faut savoir saisir sa chance pour pouvoir y rester.

Quelles évolutions tu as constatées entre tes premières sélections et la toute dernière ?

Ha oui, il y a une grande amélioration. Déjà, on n’est plus au même centre d’entraînement, il est tout neuf, donc avec de meilleures infrastructures. Le staff est aussi plus complet, mieux structuré. Et footballistiquement, ça s’est beaucoup développé et le niveau est meilleur qu’avant.