Des étoiles de l’athlé ont brillé à Reims
Athlétisme — par Julien Lampin, le 1 février 2018 (1:26)
Elles étaient partout, sur et en dehors de la piste.. Avec des records, des minimas, quelques frustrations, des chutes, le meeting national des Sacres a offert de belles émotions, notamment sur le sprint. Retour sur une soirée animée..
A chaque année sa vérité.. Si le demi-fond, et le 1500m en particulier avait illuminé le meeting 2017, c’est cette fois le sprint qui a offert un spectacle enthousiasmant le public rémois. Un pic d’euphorie atteint en milieu de soirée lorsqu’un américain, débarqué de Caroline du Sud mais habitué du circuit français, éclaboussé de sa classe le 60m haies.
Un enthousiasme tel que le public rémois s’est épris d’un clapping pour honorer le meilleur performer mondial de la saison. C’est que Jarret Eaton, avec son sourire enjoliveur et son show à l’américaine, arrivait déjà en forme. Déjà auteur d’un 7″69 sur la distance il y a quelques jours, Jarret Eaton descendait d’abord son chrono à 7″65 puis 7″55 avant de réaliser 7″47 en finale, faisant mieux que les 7″49 de Grant Holloway il y a 10 jours. Un temps stratosphérique qui le positionne en candidat pour le titre mondial.
LES MINIMAS POUR SIMON KRAUSS ET GUE ARTHUR CISSé
Une étoile filante qui ne doit pas éclipser la performance de Simon Krauss ! Si la finale de l’internationale français (7″71) lui laissera des regrets, l’essentiel était fait en série. Vainqueur de sa série en 7″63, le champion d’Europe Espoirs en 2013 devient le 2e français après Aurel Manga à valider son ticket pour les Mondiaux de Birmingham début mars. Un 60m haies masculin qui aussi permis à Benjamin Sedecias, vainqueur à Reims en 2017 et Ludovic Payen, d’améliorer leur marque de la saison et leur record personnel pour le second.
Le sprint masculin était par ailleurs particulièrement effervescent ce mercredi soir sur la réputée rapide piste rémoise. L’occasion pour Gué-Arthur Cissé d’étonner tout son monde et d’obtenir lui aussi le sésame pour Birmingham, grâce à une montée en puissance progressive qui l’a amené à améliorer son record personnel autant que la meilleure marque française de l’hiver. Abaissant son RP à 6″68 sur sa première course, l’Ivoirien de l’Efsra réalisait les minimas lors de sa seconde course (6″63). Libéré et plein de confiance, Gué-Arthur Cissé parti vite et sans s’affaisser ensuite s’impose en 6″57 en finale et fait mieux que les 6″62 de Christophe Lemaître.
LE SPRINT FéMININ EN VERVE
Le sprint féminin ne fut pas en reste. Si Aisseta Diawara, dans le flou depuis une faste année 2016 s’est rassurée sur le 60m haies en assurant un prometteur 8″32, Awa Sene (8″35) et Rosvitha Okou (8″36) ont également montré de belles dispositions. Insuffisant toutefois pour s’imposer en finale, derrière la Portugaise Olimpia Barbosa, vainqueur en 8″29.
Surtout, le public rémois attendait avec une impatience non dissimulée le duel attendu sur le 60m plat entre Stella Akakpo, la championne de France et vainqueur du meeting en 2017, et Marie-Josée Ta Lou, multiple médaillée mondiale et vainqueur à Reims en 2016. Une opposition que la salle Poczobut a failli raté, la faute à des soucis de transports de la championne ivoirienne. Endormie dans le train, la sprinteuse ne s’est arrêtée qu’à… Metz. Rien de suffisant qui puisse la déstabiliser. Absente du premier tour, la pensionnaire du Stade Français Paris descend sa marque à 7″13, son meilleur chrono depuis 2016. Pour autant, le duel attendu fut admirablement arbitré par la jeune Orlann Ombissa-Dzangué. Déjà auteure d’un record à 7″33 à Val de Rueil il y a quelques jours, l’Azuréenne se hissait entre les deux favorites en finale, améliorant sa marque à 7″22, soit à 2 centièmes des minimas pour les Mondiaux.
LE DEMI-FOND EN DEMI-TEINTE
Comme l’an passé, le meeting devait se clôturer en apothéose. Les espoirs étaient légitimes sur le 1500m. Mais attendu après son abandon à Val de Rueil, Sofiane Selmouni, logiquement déçu, n’a pas fait mieux à Reims. Sans lui, c’est le Marocain de Créteil, Rabii Doukkana, qui remporte la course dans un temps somme toute plutôt moyen de 3’41″99, suivi par Salim Keddar (3’42″22). Tarik Moukrime, de retour à la compétition, aura placé une belle attaque à l’aube du dernier 400m. Mais plus en difficulté dans le finish, il finira 4e en 3’43″18.
Les 800 mètres féminin et masculin, à défaut de signer des chronos endiablés, auront offert du spectacle et de l’émotion. Chez les messieurs, l’espoir a laissé place à la frustration dont a su profiter Thijmen Kupers. Parti de loin, le Hollandais n’a jamais été rattrapé (1’48″75), malgré un bon finish de l’Espagnol Alvaro De Arriba (1’49″27). Loin des 1’46″50 recherchés, synonyme de minimas, Benjamin Robert, le meilleur performer français termine 3e en 1’49″51.
La course féminine a laisser plus de suspens et un final inattendu. Derrière la lièvre locale, Mathilde Desgrippes, passée à la minute à mi-course, Cynthia Anaïs, toute proche des minimas, s’est finalement contractée et a chuté à 3 mètres de la ligne d’arrivée, coiffée par Sofia Ennaoui (2’03″81).
On notera tout de même la belle sortie de Thomas Jordier sur 400m. En forme depuis quelques semaines, il s’impose sans réellement trembler en 47″68 de Miloud Laredj (47″86). Dans l’autre série, le local de l’étape, Mohammad Kounta (Efsra) a pour sa part battu son record personnel en 48’20.
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