Marseille – Stade de Reims · Le J+1 | Reims encore en rodage

Frustrant ou encourageant ? Le Stade de Reims a mené 1-0 face à l’OM ce samedi lors de la 1ère journée de Ligue 1, avant d’être finalement renversé. Retour à froid sur ce qu’il faut retenir de l’entrée en matière rémoise dans notre premier J+1 de la saison.

Le bulletin

• Yevhann Diouf ⭐⭐⭐
• Josh Wilson-Esbrand ⭐⭐
• Yunis Abdelhamid ⭐ ⭐
• Joseph Okumu ⭐⭐⭐⭐
• Thomas Foket ⭐⭐⭐
• Azor Matusiwa ⭐⭐⭐
• Marshall Munetsi ⭐⭐⭐
• Amir Richardson ⭐⭐⭐⭐
• Reda Khadra ⭐⭐⭐
• Junya Ito ⭐⭐⭐⭐
• Oumar Diakité ⭐⭐

L’analyse

Des enseignements, oui, des conclusions, certainement pas. Parce que Marseillais et Rémois disputaient ce samedi leur première journée officielle de Ligue 1, avec des nouveaux principes de jeu pour l’OM, des nouveaux joueurs pour les deux équipes, il n’y a pas d’éléments de comparaison suffisants pour établir une vraie tendance. Pour autant, le Stade de Reims a montré ce samedi face à une des grosses écuries du championnat qu’il faudrait certainement compter sur lui cette saison. Intrinsèquement, le club semble à la hauteur des hautes ambitions qu’il s’est fixées. Face à l’OM, Reims a finalement montré deux visages. Un en première mi-temps, percutant et audacieux, un autre plus emprunté et en difficulté après l’heure de jeu. Le tout avec des entrants dont le potentiel évident est encore en rodage.

La clé du match

Les changements. Ils sont le véritable tournant de la rencontre samedi entre Marseille et Reims. En difficulté collectivement, Marcelino, le coach olympien, profite de la blessure du jeune Mughe pour faire entrer Ismaïla Sarr après 50 minutes. Un cauchemar pour le jeune latéral rémois Josh Wilson-Esbrand. Déjà peu serein jusque là, il a sans cesse subi les percussions de l’ailier marseillais et a fini par céder peu avant le dernier quart d’heure de jeu. Mené 2-1, Reims ne s’en remettra pas. Will Still a évidemment répondu par les entrées de ses nouvelles recrues. Mais avec trop peu d’entraînements communs, Keito Nakamura et Teddy Teuma sont apparus volontaires mais trop brouillons, en manque évident de repères et d’automatismes. Amine Salama, lui, est resté un peu tendre. Face au manque d’énergie rémois pour construire ses actions, Marcelino a définitivement bloqué le milieu via Jordan Veretour et Mattéo Guendouzi dont l’expérience lui a permis de gérer la fin de match.

Nos impressions

ON A AIME

• Il ne devait pas jouer ou était en tout cas très incertain à en croire Will Still avant la rencontre. Finalement, Junya Ito était titulaire et a été un des meilleurs sinon le meilleur rémois sur le terrain samedi. Souvent bien placé, d’une justesse déconcertante dès sa première touche de balle, capable de casser une ligne en une passe, percutant quand son physique le lui permet, et adroit devant le but, l’international japonais n’a rien perdu des qualités qui ont déjà fait le bonheur du Stade de Reims l’an passé.
• L’autre belle satisfaction, c’est Amir Richardson. Précieux entre les lignes adverses, il est doté d’une technique, d’un toucher de balle et d’une vision du jeu qui seront précieuses s’il confirme sur la durée. Mais face à l’OM, il a déjà confirmé les belles promesses entrevues durant la préparation. Le gap de la Ligue 1 ne semble pas un problème pour lui. Plutôt élégant balle au pied bien que parfois nonchalant (à cause de sa taille ?), il est souvent disponible, parfois même dans les petits espaces, va vers l’avant, et n’a pas peur de provoquer par le dribble ou la passe dans le dernier tiers du terrain. L’attractivité de Junya Ito a tendance a faire pencher Richardson à droite, le côté où il a touché le plus de ballon, à l’image du but refusé. Attention tout de même à l’excès d’engagement sur certaines actions et à une nonchalance qui l’amène à perdre quelques ballons importants. Sa sortie à l’heure de jeu a manqué ensuite pour casser les lignes.
• En défense, Joseph Okumu a confirmé qu’il a l’étoffe d’une taille patron. Il a souvent colmaté les brèches, n’a pas hésité à dézoner sur certaines séquences pour combler quelques absences (seulement 5 de ses 81 ballons touchés l’étaient dans sa surface). Pas gêné par sa grande taille, il est souvent bien placé et solide au duel. Il a manqué de régularité sur 90 minutes ce samedi, mais n’a, pour une fois, pas été beaucoup aidé par son capitaine.
• La base dans les principes de jeu. Dans la continuité du système en 4-2-3-1 de la saison dernière, le Stade de Reims reste une équipe dont la force collective est prometteuse. Solidité au milieu avec le binôme Matusiwa-Munetsi, couloirs rapides et percutants, et un créateur dangereux entre les lignes. Certes il faut désormais digérer un recrutement audacieux cet été. Mais la qualité existe.
• L’entrée de Teddy Teuma. C’était une découverte pour beaucoup. Par son énergie et son volume de jeu, il a montré la plus-value qu’il pouvait apporter au Stade de Reims. Associé à un milieu défensif solide et des ailiers percutants, le nouveau milieu rémois devrait apporter dans l’entre-jeu. Même si sa première fut parfois brouillonne, il dégage clairement un leadership entraînant sur le terrain. Attention à son excès d’engagement sur certaines séquences. En 30 minutes de jeu, il est le joueur le plus sanctionné de la rencontre (3 fautes).

ON A MOINS AIME

• La dernière demi-heure rémoise. En même temps que l’OM semblait monter en régime, les Rémois, eux, se sont peu à peu éteints. Certainement une répercussion de la préparation. Sans énergie, les Marnais ont peiné à réagir après le second but olympien. Et le manque d’automatismes et de repères des entrants n’a pas aidé. Ce n’est qu’une première journée, qui plus est face à Marseille, au Vélodrome. Don’t acte…
• Défensivement, le Stade de Reims a montré des failles étonnantes. Sur l’égalisation marseillaise, Thomas Foket lâche le marquage d’Azzedine Ounahi. En reculant, pensant que le Marocain allait décaler sur le couloir, le défenseur belge a laissé la possibilité au Marseillais d’armer et de frapper, avec réussite. Surtout sur son côté gauche, le jeune latéral Josh Wilson-Esbrand pose questions tant il a été trop souvent dépassé. Déjà gêné par l’activité du jeune Mughe, il a surtout souffert face à l’activité d’Ismaïla Sarr. Certes il n’est pas question de remettre en cause la qualité de l’offensif marseillais. Mais le joueur prêté par Manchester City à Reims a déjà montré quelques errances en préparation. Pris dans les duels, parfois dépassé par la vitesse de son vis-à-vis, Josh Wilson-Esbrand découvre le niveau de la Ligue 1. Cela montre combien il est difficile de trouver aujourd’hui un latéral de qualité.
• Déjà pas exempt de tout reproche sur le premier but après une relance hasardeuse dans l’axe, Yunis Abdelhamid a manqué de réactivité sur le second marqué par Marseille samedi. Assez étonnant pour le souligner. Habitué à des prestations XXL, le capitaine rémois laisse parfois penser que l’âge n’a pas d’emprise sur lui. A bientôt 36 ans, il doit peut-être digérer encore une préparation intensive. Nul doute avec sa rigueur et son expérience, qu’il va monter en régime. Mais à Marseille, il n’a pas montré sa sérénité et son autorité habituelle.
• Folarin Balogun est parti, et il faut maintenant l’oublier. Chacun le sait. Mais à analyser la prestation des attaquants à Marseille samedi, on mesure combien l’attaquant anglais était précieux. Ce samedi, il a été difficile de trouver Oumar Diakité, dont le style est toutefois différent. Intéressant dos au jeu, il a tout de même été difficile à trouver, ne touchant que 20 ballons durant la rencontre dont seulement la moitié dans le camp adverse et 2 dans la surface marseillaise. Evidemment trop peu. Entré à sa place, Amine Salama a certes été trouvé rapidement sur un centre venu de la droite, mais sa tête n’était pas assez puissante pour tromper le gardien adverse. Pour le reste, il a connu les mêmes difficultés dans la surface, poussé beaucoup à descendre trop bas sur le terrain pour toucher une petite dizaine de ballons. La place est-elle promise à Mohamed Daramy ?

ON S’INTERROGE

• Combien de temps va-t-il falloir pour que les recrues s’intègrent au collectif rémois ? Là est la principale interrogation tant on sait désormais le potentiel de l’équipe et de ses individualités.
• Quid de Yevhann Diouf ? Ses qualités sont connues. Dans une équipe globalement bien en place, le gardien rémois est finalement rarement sollicité (2 arrêts et 3 interventions aériennes ce samedi). Alors quand il l’est, on attend de lui qu’il soit décisif. Difficile de lui reprocher quoique ce soit sur les deux buts encaissés. Plutôt bon dans les airs, en progrès dans ses relances au pied, Yevhann Diouf est un bon gardien. Mais à la fin de la saison, on regardera le nombre de buts encaissés.
• Reda Khadra. L’ailier allemand semble intéressant dans sa volonté de percuter sur son côté gauche. Pas avare en effort à l’image d’une énorme course pour défendre après un ballon perdu, il doit encore progresser dans sa vitesse d’exécution, parce qu’en Ligue 1, il aura rarement beaucoup d’espaces pour dribbler. Temps d’adaptation ou lacune ? Quoiqu’il en soit, son temps de jeu devrait vite être réduit dès que Keito Nakamura aura trouvé son rythme de croisière.
• Quel visage pour la première à domicile ? Certes, il n’y a rien d’infamant à perdre à Marseille en ouverture de championnat. Surtout avec un contenu prometteur. Mais dans une Ligue 1 réduite désormais à 18 clubs et donc à 34 journées, il ne faudra pas tergiverser trop longtemps. D’autant qu’à Reims, l’attente et l’exigence est montée d’un cran. Face à Clermont dimanche prochain, Delaune attend au-delà d’une prestation de qualité, une première victoire pour lancer la saison et entretenir l’enthousiasme.