Julien Pincemin : « travailler, et enchaîner contre Strasbourg »

Basket — par Julien Lampin, le 14 octobre 2020 (15:25)

Auteures d’une prestation intéressante de combativité et de caractère mardi soir contre Toulouse, les Pétillantes du Champagne Basket ont marqué les esprits. C’est d’ailleurs l’état d’esprit et le sens du collectif qui a plu à Julien Pincemin à l’issue de la rencontre. Entretien avec le coach rémois  

Julien, le Champagne Basket a montré mardi soir qu’elle n’avait pas perdu ses valeurs collectives

Oui, on a retrouvé du caractère. Ca m’a un peu gêné dans les deux premiers matchs. On l’a clairement retrouvé contre Toulouse, notamment dans le dernier quart-temps, où je pense qu’on est allé chercher la victoire après des difficultés éprouvées dans le 3e quart. Parce qu’on a un peu déjoué, subi. On a réussi à inverser la tendance. C’est ce qui fait notre marque : le caractère, l’énergie. On a mieux défendu, mieux attaqué, ce sont nos vraies valeurs. Ca devait être le premier match, le point de départ de notre saison, je pense que là on démarre vraiment notre saison avec notre statut et notre ambition. Pour ça, je compte sur tout le monde, et contre Toulouse, tout le monde a été important à un moment donné. Diana Balayera est importante sur la fin de match, Chloé met des tirs importants… Ca montre qu’en partageant le temps de jeu, on n’a pas besoin de 30 minutes pour performer, c’est ce qui nous rend performants.

La différence avec la saison dernière, c’est peut-être un secteur intérieur plus fort ?

Oui, mardi soir, on a un banc qui met 46 points (sur 73) et une quarantaine de points dans la raquette à 66%. Les joueuses intérieures ont été précieuses, même dans le combat. Ce qui est bien, c’est qu’on n’a pas une joueuse majeure, pas de rivalités, mais des complémentarités. Ginette Mfutila a été performance en première mi-temps, Diana Balayera a été meilleure en 2e mi-temps, et c’est ce qui fait notre force. Après il ne faut pas négliger le secteur extérieur. Avec une Margaux Okou pas forcément en rythme, elle apporte deux tirs à trois points qui sont important à un moment de la partie. Le danger doit venir de partout.

« On ne sait pas qui va sortir du lot, et quand une joueuse est bien, on fait en sorte que le ballon lui parvienne pour la mettre en valeur »

Sur le travail à poursuivre, on a l’impression que l’équipe joue encore par à-coups, presque à réaction quand l’adversaire revient. C’est une vision partagée ?

Oui, c’est le problème de nos derniers matchs, c’est qu’on ne fait pas une erreur de temps en temps, on va enchaîner une erreur sur un temps donné, qui donne énormément de points faciles. Dans le 2e quart-temps, on donne 6 lancers sur des choses où on sait ce qu’elles vont faire. Mais on n’est pas concentrés et on donne des points. Dans le 3e QT, on fait 7 pertes de balle, et d’affilée. Forcément ça relance l’adversaire. Et donc on a des vagues comme ça on tout peut aller très bien, et d’autres où tout peut devenir compliqué. On doit éviter ce genre de trous d’air où l’équipe adverse. Je le constate aussi. Il faut apprendre à gérer ça.

Pour autant, on ne peut pas dire que c’est la jeunesse car le money-time a été bien géré…

Je pense aussi qu’à la fin, les Toulousaines sont fatiguées. Mais certaines filles ont pris des responsabilités. Par leur caractère, comme Coline qui assume des grosses responsabilités à la fin, Chloé qui prend des tirs importants, et finalement, ce n’est peut-être pas joueuses qu’on attendait en fin de match. C’est ça aussi le deal. On ne sait pas qui va sortir du lot, et quand une joueuse est bien, on fait en sorte que le ballon lui parvienne pour la mettre en valeur.

Vous avez subi beaucoup de lancers aussi mardi soir ?

Oui, 20 contre seulement 3 pour nous, en se faisant taper dessus, comme le coup de coude contre Diana où l’arbitre indique que ce n’est qu’un coup d’épaule. Il y a eu plusieurs fautes offensives qui n’ont pas forcément été sifflées à Toulouse. J’ai trouvé que ca avait manqué de cohérence, même si on a été agressives, dans le bon sens, même si parfois on a donné des fautes un peu bête aussi. En tant que coach, c’est difficile à gérer, et ca aurait pu nous coûter cher.

Après un démarrage retardé, on ne savait pas trop où en était Toulouse. Est-ce que l’impact physique était un élément pris en compte ? Les Toulousaines ont beaucoup couru, avec une défense individuelle.. Ca a joué dans la stratégie ?

Elles le payent un peu en fin de match, oui, mais ca reste une très bonne équipe, et il fallait s’attendre à un gros match de leur part. Elles sont déjà un match difficile samedi alors que c’est plus simple à gérer pour nous contre Rezé. Ca a joué. Ca prouve que même avec le Covid, si la tête est prête, ca doit le faire. Il n’y a pas de vérité et il y a plein de façon d’interpréter. Sur le terrain, on joue pour gagner, on ne se cherche pas d’excuses.

3 victoires en 3 matchs, le ton est donné…

Dans la confrontation directe qu’on a avec Toulouse, c’est sûr que c’est un bon coup. Maintenant, pour valider ce match, on doit gagner dès samedi contre Strasbourg. On ne peut se relâcher en disant qu’on est forts. Pour ça, il faut vite se remettre au travail à l’entraînement.