les droits TV, le nerf de la guerre

Divers — par Julien Lampin, le 27 mai 2020 (9:21)

La crise liée au Covid-19 a mis en évidence durant ce printemps la dépendance des sports professionnels français aux droits TV. Mais vu la difficulté de générer de réelles recettes de marchandising et sans billetterie, difficile de limiter cette dépendance. Heureusement pour le Stade de Reims, la 6e place de L1 permet une belle distribution. Pour le CCRB en revanche, et pour le basket français de façon générale, c’est plus complexe…

En période de crise, il n’y a pas de compensation qui tiennent. Il y a des gains et des pertes. Si les pertes sont globalement connues pour l’ensemble des clubs professionnels, certaines recettes demeurent encore floues. Le Stade de Reims y voit tout de même un peu plus clair pour boucler la saison 2019/2020 grâce au montant connu des recettes télévisuelles. A ce titre, le club rémois n’est pas malheureux. 6e au terme d’un exercice raccourci, et malgré une répartition rognée après les accords passés entre la LFP et Canal + et BeIn Sport suite à la non-diffusion d’une trentaine de matchs, l’institution marnaise est parvenue à augmenter sa dotation.

Avec environ 28 millions d’euros de recettes pour cette saison, le Stade de Reims parvient tout de même à faire mieux que les 24,8 M€ de l’an passé. Un gain non négligeable dans le contexte actuel et au sein d’une répartition pour la dernière fois réalisée avec une part fixe, un montant « licence club », la notoriété et sur la moyenne des 5 dernières saisons en plus de la dernière écoulée. Une nouvelle d’autant plus belle que les revenus devraient malgré la crise augmenter encore avec l’arrivée de Mediapro pour la prochaine quadriennale. Reste tout de même à percevoir ces montants, Reims n’ayant pour le moment encaissé qu’un peu plus de la moitié de la somme attendue.

le basket et le CCRB dans le flou

Si le football attend une éclaircie avec l’arrivée de Mediapro dans les semaines qui viennent, le basket, lui, fait la grimace. Le contrat avec RMC Sport (qui a annoncé un plan d’économies) arrive à échéance et les diffuseurs du basket ne se bousculent pas au portillon. Encore moins avec la crise actuelle. De quoi laisser dans le flou les clubs de Jeep Elite, donc le CCRB, déjà peu mis en valeur par les retransmissions télévisées. Il faut dire que plus de la moitié du budget de la LNB repose sur des droits TV déjà peu élevés (10,8 millions d’€). Pire, la seconde partie du paiement n’a pas été versée par la chaîne à cause de l’arrêt des compétitions.

Des négociations entre les deux parties avaient débuté avant l’arrêt des compétitions du fait de la pandémie, comme le révèle L’Équipe, à des montants en deça de ceux de l’accord de 2015, soit 10 millions d’euros par saison. Évidemment, tout cela a été mis à l’arrêt à cause de la situation actuelle, tout comme les diffusions initalement prévues dans le contrat. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Altice a pris la décision de ne pas verser la seconde partie du paiement à la LNB le 31 mars dernier, et les négociations pour un éventuel renouvellement de contrat (stoppées avec la crise) n’ambitionnaient pas d’augmentation de tarif, bien au contraire.

Quid, dans ce contexte, d’une éventuelle reprise de la saison en septembre si RMC Sport ne renouvelle pas son bail ? Nul doute que la réflexion sera discutée ce mercredi à la Ligue au moment de décider du format de reprise en septembre. Quid alors, d’autres solutions ? D’après des informations du journal L’Equipe, Eurosport et BeIn Sports s’étaient un temps rapprochés de la LNB sans un grand enthousiasme, et l’historique Canal + ne paraissait pas grandement enchanté à l’idée de revenir. La possibilité de création d’une plateforme OTT pour la Ligue est aussi en réflexion. Rien de bien engageant à l’heure de faire les budgets du prochain exercice. Encore moins pour le CCRB, en pleine refondation de son modèle économique.