Crédit photo : Julien LAMPIN

📄 L’esprit olympique a enflammé Reims ce dimanche

Il n’y a guère que le sport qui peut fédérer avec une telle force. En pleine journée électorale, des milliers de Rémois et touristes se sont massés ce dimanche le long du parcours du passage de la flamme olympique à Reims jusqu’à l’allumage du chaudron par Yohann Diniz sur le parvis de la Porte Mars. Un instant d’unité populaire qui devrait rester dans les mémoires..

Cette fois, les Jeux sont lancés… A Reims en tout cas, la liesse populaire qui a entouré la traversée de la ville par la flamme olympique a offert une fête incontestablement réussie. Un moment unique pour tous, avec des stratégies toutefois différentes. Certains s’étaient massés très tôt au point culminant de la journée, au pied de la Porte Mars pour voir l’allumage de la vasque. D’autres se sont retrouvés en des points stratégiques, du départ, au Parc de Champagne ou sur le parcours pour admirer ou saluer un ou une relayeuse en particulier. D’autres encore avaient choisi le vélo pour suivre le parcours le plus longtemps possible. Dans tous les cas, les sourires tantôt de joie, tantôt de fierté, avaient investi les visages.

Emotion, fierté et bonheur notamment pour la toute première relayeuse rémoise, la jeune nageuse locale Elsa Millart. Attachée aux valeurs d’inclusion, la championne du monde de natation artistique en situation de handicap faisait la fierté de nombre de ses proches, amassés au départ, au Parc de Champagne. Il faut dire que la jeune femme n’avait pas mesuré tout de suite l’impact d’un tel moment et d’un tel privilège. Après quelques larmes d’une émotion compréhensible, les sourires pouvaient revenir au moment de voir sa torche s’allumer, sous les crépitements nombreux des appareils photos.

Crédit photo : Julien LAMPIN

Fête populaire, fierté pour les porteurs

C’était là le début d’un parcours de 8Km intra-muros à Reims, pour une flamme relayée par une quarantaine de porteurs. Le tout, dans une organisation millimétrée et une sécurité aussi stricte que bienveillante. Après 250m, Elsa Millart pouvait donc transmettre cette magie olympique à Nicolas Pietton, autre relayeur en situation de handicap. Dès lors, les relais s’enchaînaient avec la même ferveur sur l’ensemble du parcours. Et à chaque fois, les mêmes ressentis de bonheur et de fierté, mais aussi de rapidité. “Tout va très vite admettent Endy Miyem et Rose Cherronnet”. “Le cerveau se débranche pendant quelques instants, on n’a le temps de penser à rien”, témoigne Bernard Llagone, chirurgien sparnacien et marathonien, lui aussi relayeur dans les rues rémoises.

De relais en relais, la flamme réchauffait plusieurs lieux emblématiques de la ville. Au milieu d’athlètes de renom et grands champions, tels Tony Yoka, Lucas Créange, Isabelle Sévérino, Jean-Michel Lucenay ou encore Endy Miyem, Manon Durand et Laurence Klein, quelques personnalités moins reconnues ne manquaient pas de succès. Parfaitement accompagnés par l’organisation “Paris 2024”, chaque relayeur était déposé en bus quelques minutes à leur point de départ respectif, puis étaient récupérés par un autre bus après leur relais pour que chacun puisse profiter de la grande fête finale.

Crédit photo : Julien LAMPIN

Le show Diniz, l’attraction Tony Parker

Entre le parvis de la porte Mars et les halles du Boulingrin, la foule ne manquait pas, assidue devant les démonstrations et autres animations démarrées dès le milieu de l’après-midi. Mais la vraie attraction, c’était la présence de Tony Parker, sur le stand d’un partenaire de l’événement. Sous les yeux émerveillés de la foule, le “Hall of Fame” NBA et ancienne star de l’Equipe de France de basket a alterné pendant plusieurs heures, selfies, défis sportifs ou simples échanges. “C’est une chance incroyable de pouvoir l’approcher, il est cool”, se réjouit une passante. Beaucoup ont fait la queue, la plupart, avec succès pour l’approcher.

Très vite, à son départ, une heure avant le grand final de la journée, la foule se positionner autour du chaudron. Conscients de ne vivre ce moment qu’une fois dans leur vie, les nombreux habitants usaient de stratégie et jouaient des coudes pour se faire une bonne place. Parmi eux, les relayeurs des villes marnaises précédentes. De Véronique Pierron à Marc Truffaut, en passant par Grégoire Pastres, Manon Etringer ou Sébastien Verrier, tous témoignant d’un “moment vraiment incroyable”.

Le moment d’accueillir sous les vivas de la foule, Yohann Diniz, ultime relayeur. Torche en main, sourire aux lèvres, le marcheur rémois, recordman du monde et champion du monde de marche athlétique entamait alors avec son allure si spécifique à sa discipline.. Un show de quelques instants dont il a le secret, comme pour faire durer le plaisir. A 19h20, il était alors temps d’allumer le chaudron. Instant magique et symbolique dans un décor idoine et sous une météo plus que clémente. Un moment suspendu, certes trop court. Mais qui lance définitivement les Jeux de Paris 2024 à Reims. Tous les athlètes olympiques vont dans le même sens. L’engouement ne cesse de monter et la foule rémoise n’est qu’un argument de plus de la grande fête que représentent ces Jeux Olympiques et Paralympiques.

Avant ça, Reims gardera l’esprit olympique avec l’arrivée dans la Cité des Sacres d’athlètes britanniques, finlandais et norvégiens, mais aussi de l’Equipe de France féminine de basket. La flamme, elle, n’est déjà plus qu’un souvenir. Pourvu que l’union suscitée par l’événement puisse subsister. Car oui, il n’y a guère que le sport qui parvient à fédérer si bien.