Jeanne Sellier : « J’espère franchir un cap cette année »
Interviews, Sports d'eau — par Julien Lampin, le 7 septembre 2023 (10:58)
Après un courte pause cet été et une longue et difficile saison gênée par des ennuis de santé, Jeanne Sellier compte bien repartir du bon pied cette année pour sa deuxième année U23. Avec lucidité et ambition, elle a répondu à toutes nos questions, avec le sourire..
Jeanne, on sait que l’été est souvent actif, comment as-tu vécu le tien ?
Les différents championnats se sont terminés fin juillet et on a repris fin août donc la coupure a été courte. Franchement, ça a fait du bien de couper parce que quand on sort d’un championnat du monde, on n’a pas forcément envie de se remettre à l’entraînement dans la foulée. On a besoin de respirer, voir notre famille, se détendre et profiter. Emotionnellement ce n’est pas facile.
D’autant que tu sors d’une saison mitigée, comment tu l’as vécue ?
Oui, c’était très spécial cette saison, avec plein de changements. Et les championnats du monde (8e sur le 4 sans barreur U23 à Plovdiv) restent quand même une déception. Ce n’était pas la place attendue. Mais on le prend comme un apprentissage. On espérait rentrer dans les six premières et peut-être même un podium même si c’était compliqué en étant un jeune bateau. On s’est retrouvées contre des filles qui ont pour beaucoup 22 ans alors qu’on avait à peine 19 ou 20 ans. Je pense qu’on pouvait quand même faire mieux.
Les automatismes dans le bateau ont manqué ?
Pour deux d’entres elles, je les connais pour être avec elles, dans le même pôle, à Nantes. Mais on n’a pas forcément beaucoup de compétitions ensemble dans l’année. En fait pour se qualifier pour les championnats du monde, on devait passer par une saison de bateaux courts où j’ai appairé avec une autres fille, tandis que les deux autres ramaient ensemble. Après une régate à Duisbourg en mai, la fédération a décidé de former un 4 sans barreur.
« Je n’ai pas de position fixe dans un bateau, mais j’aime bien être devant et donner le rythme. »
Comment est prise la décision ?
C’est la Fédération d’Aviron, après les regroupements nationaux sur ce qu’on appelle des piges où on se confronte entre plusieurs embarcations. Et selon nos performances, les entraîneurs fédéraux décident qui engager sur les championnats internationaux.
D’ailleurs c’est quoi ta position préférée dans le bateau ?
Je n’ai pas forcément de position fixe, mais je préfère être devant parce que j’ai longtemps été dans cette position plus jeune. Sinon j’aime bien la place du 2. J’aime moins être en fin de bateau parce que j’ai plus de mal à me caler sur le bon rythme avec les autres. Mais si on bosse bien, ça le fait. J’aime bien donner le rythme.
Plovdiv, en Bulgarie, c’est un bassin que tu as déjà connu en 2021, dans un bateau dont tu es presque la seule rescapée
Oui, même si deux de mes coéquipières cette année ont un an de plus que moi et donc elles étaient déjà en U23 l’an passé.
« Le passage de junior à espoir n’est pas simple. Physiquement, il faut monter d’un cran, et techniquement c’est pareil. On se retrouve face à des filles qui peuvent avoir 3-4 ans de plus donc elles ont beaucoup plus d’expérience. »
Comment tu l’as abordé ce changement de catégorie de junior à espoir ?
Ca a été très compliqué parce que j’ai été arrêté pour des problèmes de dos. Ca m’a arrêté deux mois et ralenti dans ma préparation d’avant-saison. Ca m’a un peu mis dans le rouge en début de saison. Le stress a grandi au fur et à mesure quand j’ai vu que mes résultats n’étaient pas ceux attendus pour mon entrée en U23. Il y a vraiment une marche à gravir, et je pense que je ne l’ai pas franchi l’an dernier. J’espère le faire cette année. Les soucis de santé sont derrière moi, c’est déjà une bonne chose.
Elle se situe à quel niveau la différence ?
Physiquement, il faut monter d’un cran, et techniquement c’est pareil. On se retrouve face à des filles qui peuvent avoir 3-4 ans de plus donc elles ont beaucoup plus d’expérience et donc la marche est quand même grande.
Au-delà de tout ça, tu as aussi deux titres de championne de France en indoor, sur 500 et 2000m. C’est quoi ta distance de prédilection ?
Les deux font mal (sourire), mais perso je préfère le 2000m, parce qu’on a plus le temps de se poser techniquement. Il faut savoir prendre sa roue et l’emmener. Sur un 500m, tu ne réfléchis pas. Tu pousses le plus fort jusqu’à ce que tu n’en puisses plus. Je préfère plus prendre mon temps, et même si ça fait mal, je me dis que les autres ont encore plus mal et je peux en remettre une couche.
« Je rêve des Jeux. Mais Paris 2024, c’est un peu court. Je vise plutôt Los Angeles 2028. »
D’ailleurs indoor et sur l’eau, c’est presque deux sports différents non ?
Ce n’est pas du tout pareil, notamment dans la gestion de l’effort. Je trouve qu’une course sur l’eau est plus facile à gérer qu’une course en ergo. Même techniquement, sur l’eau, tu dois faire preuve de plus de concentration alors que sur l’ergo tu penses juste à ton chiffre et à pousser.
Comment tu t’organises entre le travail au pôle à Nantes, ton engagement avec le Cercle Nautique des Régates Rémoises et les différents rassemblements ?
C’est très compliqué de rentrer à Reims, sachant qu’on a peu de week-ends de dispo avec le pôle à Nantes. Et puis faire les allers retours entre Nantes et Reims ça a un coût donc ce n’est pas facile de rentrer. Mais quand on a des compétitions comme pour les prochaines championnats de France de bateaux longs dans quelques jours, je vais essayer de rentrer à Reims quelques jours avant pour m’entraîner avec ma coéquipière.
Justement, les ambitions pour la suite pour toi, Jeanne, c’est quoi ? On sait que tu rêves des Jeux..
Pour cette année, c’est un peu court, je vise plutôt Los Angeles 2028. Mais je suis derrière les filles qui tentent actuellement de qualifier une coque pour Paris l’été prochain. Pour moi, ce sera compliqué.
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