150 millions d’€ d’investissements pour une vision du sport de demain à Reims

Divers — par Julien Lampin, le 29 janvier 2023 (15:18)

Crédit photo : Elodie SAINTE

Forts de ses près de 800 équipements sportifs, la Ville de Reims se veut résolument sportive. Déjà Terre de Jeux en amont de Paris 2024, la municipalité compte bien être une actrice majeure du sport des prochaines années, tant en compétition que pour la pratique loisir et de santé, en mutation. En ce sens, le maire de Reims, Arnaud Robinet, a présenté mercredi soir un immense plan de rénovation et de création d’infrastructures sportives, pour un total de près de 150 millions d’euros sur 10 ans.

Le montant des annonces est à la hauteur des ambitions. Et les superlatifs entendus à Delaune à l’issue du discours officiel montrent à quel point les attentes étaient grandes. Arnaud Robinet lui-même ne manquait pas de parler d’un « plan historique » d’investissement sur les infrastructures sportives, réparti d’ici à 2033. Pourtant, l’édile rémois n’oubliait pas de rappeler que la moyenne d’équipements sportifs pour 10.000 habitants (un peu plus de 25) était largement au-dessus de la moyenne nationale.

Pour autant, l’état vieillissant de nombre d’entre eux suscite des débats depuis plusieurs années déjà. Et la moyenne de licenciés (17,2%) est trop faible si elle est comparée à la moyenne nationale. Un constat qui s’explique en partie par la mutation de la pratique sportive, accélérée depuis la crise Covid. De plus en plus d’activités sont désormais réalisées hors fédération, souvent individuellement, en plein air, et de plus en plus axée vers la recherche du bien-être. Autant de raisons avancées pour justifier un plan qui doit « rénover les équipements existants, développer ceux de demain et améliorer les conditions d’accès sur tout le territoire ». Des investissements qui convainc la Ville de Reims d’être un acteur majeur dans le domaine dans les années futures et ainsi gagner en attractivité.

  • UNE NOUVELLE PATINOIRE, LA GRANDE ANNONCE

L’annonce réalisée en fin de discours, en a surpris plus d’un dans les salons de Delaune. Théâtre historique dans l’histoire du hockey sur glace et des sports de glace, Reims doit se doter d’une toute nouvelle patinoire double-piste, dont le coût est estimé à 45 millions d’euros. Si son emplacement n’a pas été officialisé, elle doit être facilement accessible et profiter tant aux scolaires, qu’au grand public et aux clubs. De dimension événementielle, elle doit, à terme, remplacer les patinoires Albert Ier et Barot qui doit toutefois bénéficier de travaux de maintenance d’ici là. Car la construction d’un tel complexe n’est pas pour tout de suite. La nouvelle patinoire est attendue pour 2030. L’occasion ensuite d’accueillir à Reims des événements de grande ampleur.

  • 2 nouveaux sites sportifs

La municipalité compte aussi passer à la « vitesse supérieure » avec la création de nouveaux espaces comme le complexe sportif urbain Courcelles dans le quartier Clairmarais. Sur le site actuel doivent naître à terme une halle sportive urbaine polyvalente, un city stade, un espace fitness et street work moderne ainsi que des aires de jeux. Un complexe tout neuf attendu pour 2027 après un investissement de plus de 18 millions d’euros.

Autre nouveau site, sur la zone du futur quartier du port Colbert. En plein développement avec les arrivées prochaines de Neoma et de l’ESAD, la plaine des sports Saint-Charles devra devenir un point central au milieu d’un site qui va gagner en attractivité. Un nouveau site qui verra pousser bars et restaurants pour entourer un nouveau pôle canoë-kayak et raquette, qui doit compter une dizaine de courts de tennis de padel et de badminton, tout autant appréciés par les futurs étudiants qui investiront les lieux. Un appel à projet autour du sport urbain est aussi imaginé à l’horizon 2026-2029.

  • UN GRAND PLAN PISCINE

Si ce n’est pas la partie de l’investissement la plus retenue par les Rémoises et les Rémois, l’investissement autour d’un grand plan piscine est à noter. Arnaud Robinet a annoncé mercredi la rénovation de cinq piscines d’ici à 2033. Si des travaux de soutien ont d’ores et déjà été entamés à la piscine Château d’eau, celles des Thiolettes, Orgeval et Louvois auront le droit à des travaux de réfection bien utiles. Mais jamais deux piscines ne fermeront en même temps, et seulement, idéalement, durant les congés scolaires prévient l’édile rémois. Au-delà de ces 4 piscines, Talleyrand doit s’offrir une seconde vie entre 2026-27. La revalorisation de la façade devra permettre de lui rendre son style art-déco et ainsi faire de la structure un lieu tout autant culturel que sportif, permettant d’intégrer un circuit de visite à travers la possibilité d’y intégrer des expositions, notamment. L’équipement sportif ne sera pas sous-estimé, avec la rénovation des espaces de bien-être, le total pour un investissement de plus de 5 millions d’euros.

  • 9 GYMNASES PROFITERONT DU PLAN GYMNASE

Plus que les problématiques de créneaux, nombreux sont les usagers qui pointent du doigt la vétusté de plusieurs gymnases de la ville. Le chantier est grand, et la patience sera de rigueur. La Ville de Reims a annoncé la rénovation de 9 gymnases sur les dix prochaines années, au-delà des travaux ponctuels déjà existants. Le gymnase Roland Bourgoin, à Croix-Rouge, sera le premier à bénéficier d’un coup de neuf. Les gymnases Prieur de la Marne, Saint-Exupéry, François Legros (en 2030), mais aussi Docteur Roux, Neuvillette, François Legros, Desbureaux et Richelieu en 2033. Objectifs, moderniser et sécuriser les structures concernées, et les adapter aux nouveaux enjeux de sobriété énergétique

D’autres projets seront initiés dès cette année 2023. Le Cercle Rémois des Arts Martiaux, lieu historique du sport de combat rémois bénéficiera rapidement d’un rajeunissement. Autre investissement, l’installation de terrains synthétiques sur les terrains des Eglantines et de LED’s au stade Delaune. L’accélération de la pratique de plein air a poussé également la Ville a investir dans la mise en place de casiers connectés en plusieurs espaces de la ville, tandis que le hangar des Régates Rémoises devra être agrandi.

Enfin le stage George Hébert doit lui aussi profiter de ce grand plan d’investissement. Une salle de soin y verra prochainement le jour et les tribunes rénovées en plus de la création de nouveaux locaux. Autant de travaux qui nécessiteront de nombreuses réorganisations et adaptations pendant dix ans. Pourtant la Ville en est persuadée, ce plan doit apporter une nouvelle attractivité et une meilleure adaptation aux nouvelles pratiques du sport de compétition et de bien-être. De l’aveu de plusieurs témoins lors de l’annonce, le plan se veut « ambitieux et à la hauteur des enjeux », dixit plusieurs responsables associatifs.