basket, volley, hand, la tentation du haut-niveau

Tandis que les athlètes profitent de congés estivaux mérités, les responsables de clubs s’agitent en coulisses pour préparer la nouvelle saison. Pour certains, avec ambition. Si le Champagne Basket, le Reims Champagne Handball ou Saint-Brice Courcelles Handball ont manqué de peu la promotion à l’échelon supérieur, Le Reims Volley 51 est lui encore dans l’attente d’une éventuelle wild-card en Ligue B. Avec les avantages et les risques que cela suggère…

Depuis plusieurs années, encore plus depuis le Covid, les discours des dirigeants de clubs oscillent entre ambition et prudence. D’un côté la tentation du haut-niveau voire du plus haut niveau. D’un autre des risques économiques, sportifs et des contraintes logistiques et matérielles d’un cahier des charges pas toujours évident à remplir. Le dernier exemple en date, à Reims, vient du volley. Tandis que le club devenait pour la première fois de son histoire champion de France Elite (3e division nationale), Rodolphe Adam, son président, faisait preuve de sagesse en acceptant de prendre le temps de se structurer avant de bondir vers le monde professionnel. Mais la réalité du mois de mai n’est pas celle du mois de juin. Et après que Lyon et Avignon aient jeté l’éponge, voilà le club de volley rémois en pleine course à la constitution d’un dossier de montée. « La question est toujours la même, répond Rodolphe Adam. Quand le train passe, il faut choisir. Monter dedans ou attendre le suivant sans savoir quand il passera ».

Comme bien souvent dans pareil cas, certains salueront la prise de risque, d’autres la pointeront du doigt. Poussé à monter un dossier de wild-card, le président rémois travaille désormais à professionnaliser son club. Si cela passe par l’augmentation évidente du budget, ce n’est pas forcément pour payer uniquement des salaires. « La fédération a mis en place des items qui rapportent des points », explique Rodolphe Adam. L’animation des rencontres avec un speaker, l’accueil privilégié des partenaires, l’habillage de René Tys, la communication et le marketing sont autant de secteurs d’investissement qui doivent mener le Reims Volley 51 à grandir. Et combien même le club pourrait parvenir à rassembler un maximum de ces éléments, il faudra aussi constituer une équipe solide sportivement pour se maintenir et ainsi fidéliser un public, qui, à Reims, n’est pas toujours très fiable.

Reims, le haut-niveau et la tendance

C’est un constat et des sujets que les équipes de Sport Club ont eu avec chacun des responsables concernés. Comment attirer et fidéliser un public enthousiaste, pour constituer à la fois une ressource billetterie non-négligeable et attirer des partenaires ? Depuis des années, le Stade de Reims travaille le sujet. Le Champagne Basket aussi. Avec des fortunes aussi diverses qu’aléatoires. En football, le stade Delaune s’est un peu mieux rempli à mesure que résultats et spectacle sur le terrain, sous la houlette de Will Still, ont fait grimper le Stade de Reims au classement. Les tribunes de René Tys ou de la Reims Arena se sont aussi garnies à mesure que les équipes masculines et féminines du Champagne Basket ont trouvé le succès dans une fin de saison emballante qui a emmené les deux équipes en finale de play-offs. Un constat bien plus enthousiasmant que la saison précédente lorsque les deux équipes connaissaient une saison plus éprouvante. Est-ce à dire que le public préfère encourager son équipe en la voyant gagner dans une division accessible plutôt que de la soutenir pour se maintenir dans une élite plus relevée ?

Difficile à dire selon les retours que nos équipes ont pu constituer. Pour autant, le public reconnaît, sur les dix dernières années, une frivolité assumée. Si le basket suscitait il y a 10 ans l’intérêt d’un rapprochement novateur entre Châlons et Reims, plusieurs spectateurs avouent s’être lassés d’une stagnation des progrès du club sur les cinq dernières années. De quoi se tourner vers une autre attraction, dans la nouvelle piscine de l’UCPA Sport Station. Autre équipe évoluant en Elite, le Stade de Reims version water-polo s’est trouvé son public depuis trois ans. La discipline a pour elle une durée de match relativement courte et un placement horaire avantageux (le samedi à 19h15). Si le socle est fidélisé, plusieurs spectateurs regardent désormais vers le hand (Saint-Brice et Reims) et le volley, aux portes du haut-niveau, et à l’esprit familial. Les clubs concernés auraient tort de ne pas capitaliser. Mais ils sont prévenus. La hype semble ne durer qu’un temps. D’autant que l’Arena offre des perspectives de regain pour le basket si les reins restent solides économiquement.

Car au-delà du public, les finances et les besoins logistiques et structurels restent les nerfs de la guerre. Et sur ces critères, les disciplines pré-citées offrent des réalités bien diverses. Si le Stade de Reims joue à sa main à Delaune et dispose aujourd’hui de ressources financières plus que convenables, il ne suffit pas, par exemple d’un bassin les jours de match, pour évoluer au plus haut-niveau en water-polo. De même, les clubs de basket, handball et volley doivent se partager un complexe René Tys sollicité à Reims. La conséquence de l’ambition d’une ville engagée dans sa politique sportive à un an des Jeux de Paris 2024. Et si le sport pour tous et le sport bien-être sont devenus des enjeux majeurs pour toutes les grandes municipalités, le haut-niveau reste une locomotive qui peut tirer quelques wagons sur le territoire. Le Reims Volley 51 entend bien trouver les bons rails. Les autres aussi. Voilà de quoi offrir quelques émotions pour les mois et saisons à venir.

Une conférence sur le sujet

La Maison de la Vie Associative de Reims (122 bis rue du Barbâtre) accueillera une table ronde qui donnera la parole à Raphaël Blanchard, adjoint aux sports à Reims et Pierre Houin, ancien champion olympique d’aviron et aujourd’hui coordinateur Grand Est de la gouvernance sportive. Le sujet : quels outils pour une politique sportive ambitieuse et de proximité ? RDV le 26 juin à 19h.

DNCG ok pour le Stade de Reims 

C’est une tradition à laquelle les équipes financières du Stade de Reims n’ont pas coupé cette année encore, le club est passé le 8 juin dernier sans encombres devant la Direction Nationale de Contrôle et de Gestion de la LFP. Avec un budget s’approchant des 85 millions d’euros, le club rémois est ressorti de son grand oral sans mesure particulière.

Le Champagne Basket se construit

A sa descente de Pro A, la saison dernière, le club marnais s’était donné 2 ou 3 ans pour remonter. Il était tout proche de le faire dès sa 1ère année de rétrogradation. Si la dynamique créée en fin de saison est positive, le club a peut-être perdu un peu de temps dans la construction de sa prochaine saison sportive par rapport aux autres clubs qui connaissent déjà leur avenir depuis plusieurs semaines. Actuellement avec la sélection nationale U20, Thomas Andrieux sera encore le coach marnais la saison prochaine. Selon toute vraisemblance, Grismay Paumier et Mathis Keita seront encore champenois la saison prochaine. Vincent Vent, Lamine Sambe et Jean-Philippe Dally sont encore sous contrat.

Reims Volley 51 : un nouveau coach pour une nouvelle aventure ?

Montée ou pas, le Reims Volley 51 se devait de se mettre en quête d’un entraîneur après l’annonce du départ de Clément Sattler. Le club s’est porté vers José Amet, entraîneur de 55 ans et en provenance d’Avignon, qui quitte la Ligue B pour revenir en amateur. Passé sur des bancs de Ligue A et B, il aura pour mission, selon les décisions fédérales, soit de se maintenir en Ligue B soit d’y accéder.