Le sport amateur (mais pas que) à nouveau plongé dans le vide

Divers — par Julien Lampin, le 27 octobre 2020 (12:12)

Crédit photo : reims.fr

Si les clubs et fédérations ont jusqu’ici toujours su adapter les protocoles de plus en plus stricts dus au Covid, l’instauration du couvre-feu et la réduction d’accès aux installations sportives ont eu raison du volontarisme du mouvement sportif local. Conséquence, plusieurs fédérations ont d’ores et déjà mis entre parenthèses leurs championnats. Le CNOSF tire la sonnette d’alarme.

C’est la mesure de trop. L’annonce du couvre-feu et des nouvelles mesures restrictives a donné un nouveau coup d’arrêt à bien des disciplines sportives à Reims et son agglomération. Conséquence du passage du département de la Marne en zone d’alerte maximale. Désormais, entre 21h et 6h, seuls les sportifs professionnels et les athlètes dits de haut niveau ou inscrits sur les listes ministérielles peuvent se munir de dérogations ou d’autorisations pour s’entraîner ou jouer des compétitions. Pour le reste, difficile d’accéder à une pratique optimale. Seuls les scolaires, les mineurs encadrés, les étudiants en Staps, les personnes en situation de handicap ou pratiquant sur prescription médicale, gardent accès aux gymnases en zone d’alerte maximale. Les effectifs seniors non prioritaires voient dont leur pratique stoppée dans les établissements recevant du public, et fortement réduite en extérieur. De quoi offrir des situations cocasses et incohérentes de l’aveu même de plusieurs acteurs locaux.

Une situation qui poussent certaines fédérations à stopper leurs championnats. Ainsi, la Fédération Française de Handball a mis entre parenthèses tous ses championnats non professionnels, tout comme la Fédération Française de Volley. De quoi impacter les Panthères du Reims Champagne Handball qui évoluent en N1 et les filles du Reims Métropole Volley (N3). Si la FFF n’a pas officiellement communiqué, la D2 futsal pour le Reims Métropole Futsal, en attendant un ComEx fixé vendredi, est également à l’arrêt. Les jeunes pensionnaires du RMF sont également privés de championnats de France universitaires après l’interdiction par l’URCA de la pratique du sport universitaire (là où d’autres universités poursuivent l’activité). « Il ne faudrait pas que cela remette en cause leur participation aux championnats d’Europe au mois de juillet en Serbie », s’inquiète leur entraîneur Stéphane Le.

Le CNOSF monte au créneau

Les Rapaces de Reims (N1 de roller hockey), eux, bataillent pour pouvoir s’entraîner, profitant d’avoir plusieurs listés ministériels. Le club espère encore jouer ce week-end dans le respect des horaires de couvre-feu. Quelques nageurs du Stade de Reims Natation ont encore la possibilité de profiter des piscines. Mais les conditions demeurent difficiles. Idem pour les garçons du RMV, encore en capacité de poursuivre leur championnat, tout comme les basketteurs, filles et garçons du Champagne Basket dont les horaires des matchs seront toutefois modifiées dans les prochaines semaines.

Au Creps, les athlètes de haut-niveau continuent tant bien que mal de travailler. Et pour les publics considérés comme prioritaires, ils doivent désormais lutter pour bénéficier de nouveaux créneaux adaptés. Mais à Reims, difficile de redispatcher les 250h du soir en journée en satisfaisant tout le monde. Quant aux sports extérieurs, ils demeurent contraints tant pas des créneaux resserrés que la limitation des rassemblements. Seule la Ligue 1 de football semble pouvoir poursuivre dans des conditions toutefois contraintes également et une jauge réduite à 1000 spectateurs pour les matchs programmés hors horaires de couvre-feu.

Une situation qui pousse le Comité National Olympique et Sportif Français à monter au créneau et tirer la sonnette d’alarme. Dans une lettre ouverte au Président de la République ce lundi, le CNOSF et 95 fédérations sportives françaises ont dénoncé la « stigmatisation violente et infondée » du sport, regrettant que la pratique sportive ne fasse pas partie des priorités du gouvernement dans la gestion de crise du coronavirus (contenu complet ICI). En attendant, les clubs tentent de s’adapter, une fois de plus. Les mesures de durcissement qui devraient être annoncées ce mercredi ne devraient pour autant pas aller dans le sens de l’appel du mouvement sportif.