Reims – Lille · Le J+1 | Reims retrouve du mordant

Football — par Antoine Pate, le 8 mai 2023 (12:13)

Après un mois sans victoire, le Stade de Reims a mis fin samedi à sa série noire en s’imposant sur la plus courte des marges face à Lille. Dans la tourmente après les mauvais résultats ayant fait sortir le club du top 10, les hommes de Will Still se sont remobilisés pour prendre l’ascendant dans une rencontre animée de bout en bout. Retour sur les enseignements retenus de l’opposition d’hier.

ON A AIMÉ

  • Une solidité défensive retrouvée. Bousculés dès l’entame de match, les Rémois sont parvenus à rester compactes et à ne pas encaisser de but. A l’inverse des dernières oppositions où les Rémois concédaient le premier but dans les premières minutes, la charnière défensive composée de Yunis Abdelhamid et Cheick Keita (en l’absence d’Emmanuel Agbadou, suspendu) a effacé les traumatismes des derniers matchs, même si quelques sueurs froides sont encore évitables. De quoi s’offrir un cleen-sheet, devenu rare.
  • Marshall Munetsi, présent sur tous les fronts. Que cela soit dans la cause humanitaire dans le cadre de son nouveau contrat avec le Stade de Reims ou sur le terrain, le Zimbabwéen a vécu des derniers jours plutôt riches. Prolongé mercredi avec à la clé, une dotation d’une centaine d’euros versés par le club champenois à chaque kilomètre parcouru par le joueur, l’initiative s’est concrétisée dès hier avec 1100€ récoltés et reversés la fondation du joueur. Pas suffisant pour ce dernier qui s’est également offert un but, le seul de la rencontre et ainsi, reverser trois points à son équipe. Quelle générosité M. Munetsi.
  • Junya Ito. Aligné comme à son habitude dans le couloir droit, l’ailier rémois a retrouvé des couleurs hier en proposant et se rendant disponible à de nombreuses reprises pour ses partenaires. S’il s’avère hors-jeu au moment de son face à face réussi face à Lucas Chevalier, l’international japonais est à la création de plusieurs belles séquences dans la profondeur. A poursuivre dans cette voie pour celui qui ne parvient pas à maintenir une régularité entre chaque rencontre.
  • Yehvann Diouf, impériale muraille ! Décisif à plusieurs reprises dont la reprise à bout portant de Rémy Cabella, le portier rémois a tout simplement écœuré son adversaire du jour jusque dans les derniers instants. Bien aidé par une charnière compacte et des attaquants présents dans les phases défensives, il est l’un des hommes forts de ce match, sans qui, la victoire n’aurait sans doute pas été acquise.
  • Le coup tactique de Will Still. Avec un milieu en losange qui a considérablement gêné le milieu technique du LOSC. Le trio Matusiwa – Munetsi – Cajuste, a proposé une rare intensité avec beaucoup de volume de la 1ère à la dernière minute, et un Cajuste précieux des deux côtés du terrain. En attaque, belle complicité malgré le manque de réussite entre Balogun et Ito, à qui il était demandé de se replier sur les ailes à la perte du ballon pour bloquer les couloirs lillois, tandis que l’axe était bloqué par les trois du milieu. Une réussite.
  • La fougue de la jeunesse. Tandis que les Rémois commençaient à souffrir, les entrées des jeunes Valentin Atangana et Mohamed Touré (première apparition en Ligue 1) ont soulagé. Par leur envie, leur combativité et leurs efforts, ils ont compensé leur manque d’expérience. Un peu de fraîcheur et de folie qui ont été précieux dans les derniers instants de la partie.

ON A MOINS AIMÉ

  • Folarin Balogun encore trop brouillon, malgré les efforts. L’attaquant toujours bloqué à 18 buts n’est pas parvenu à retrouver le chemin des filets hier à Delaune. Manquant sa frappe en 1 contre 1 face au gardien lillois que Munetsi viendra concrétiser dans la foulée, l’anglais n’a pas su faire la différence malgré les nombreux ballons dont il a disposé. Servi dans la profondeur par Kamory Doumbia juste avant la pause, l’anglais ne parvient pas à conclure devant le retour de Fonte qui sauve les siens du break. En seconde période, même constat avec de nombreuses frappes, qui ne trouvent pas le chemin des filets. Attention de ne pas vouloir tout faire tout seul.
  • Nullement l’idée de stigmatiser. Mais Thibault De Smet a souvent été mis en difficulté ce samedi. Les Nordistes ne s’y sont pas trompés en passant régulièrement par le couloir gauche de la défense rémoise. Ce sera forcément un sujet lors du prochain mercato.
  • Une VAR qui aime le suspens. Appelée à plusieurs reprises par l’arbitre du jour, la VAR n’a jamais cessé de fonctionner. Que cela soit pour le but validé de Marshall Munetsi, celui refusé de Junya Ito ou le carton rouge annulé à l’encontre de Chevalier, cette dernière a rendu une bonne copie malgré un délai d’action encore bien trop long au goût du public lillois et rémois. Parfois, il faut savoir prendre son temps…

ON S’INTERROGE

  • Quel milieu de terrain l’an prochain ? Tandis que Marshall Munetsi a signé pour 4 saisons supplémentaires, qui des retours d’Ilan Kebbal (Paris FC), de Martin Adeline (Rodez) ou de l’arrivée d’Amir Richardson en provenance du Havre ? Si l’évocation d’un départ d’Azor Matusiwa ressort depuis de nombreuses semaines, le Stade de Reims a bien vu que sans lui, les transitions entre la défense et l’attaque sont difficiles tant il est devenu l’élément important de la colonne vertébrale rémoise. L’avenir se pose également pour Jens Cajuste et Dion Lopy. L’été s’annonce chaud.
  • Sursaut d’orgueil ou fin du coup de mou ? Après plusieurs matchs où les Rémois paraissaient usés, lessivés, ils ont retrouvé énergie et volume de jeu samedi contre Lille. Pour autant, plusieurs signes de fatigue ont laissé craindre un dernier quart d’heure difficile. S’ils ont résisté, les Rémois risquent malgré tout de passer encore quelques moments douloureux si l’intensité reste élevée. Elle devrait l’être à Lens, vendredi soir.