Hadja Cissé : « Scorer c’est bien, mais ce que je veux c’est gagner »

Handball — par Julien Lampin, le 2 novembre 2021 (18:35)

Trois jours après la facile victoire des Panthères du Reims Champagne Handball face à Bully-les-Mines à René Tys (36-25), Hadja Cissé est revenue sur cette 4e victoire consécutive en Nationale 1, le début de saison du RCH et les ambitions pour la suite. Le tout avec le caractère qui la caractérise. Echanges…

Hadja, remise de cette victoire dimanche ?

Oui, on a fait un très beau match, je suis super contente de mon équipe. Surtout parce que c’est la première victoire à domicile. On avait commencé par une défaite et un match nul et là enfin une victoire, en plus sur un large score, on est très contentes.

D’autant que la différence a été faite rapidement en début de match. Qu’a dit le coach pour rester focus après la pause ?

C’est surtout avant. On avait bien préparé ce match en amont. C’est marrant parce qu’avant le match, il a tenu un discours que je n’avais jamais entendu avant, mais qui a pris tout son sens pendant le match. Il nous a dit que notre défense devait être au top, quitte à prendre un carton rouge dès les cinq premières minutes. Au final, on a eu une défense de feu, et on prend seulement le premier but après cinq minutes, donc ça a porté ses fruits.

Ca ressemblait au piège, ce match ou pas ? En tout cas, la défaite dans les derniers instants contre Lomme est oublié..

Oui, c’est oublié. C’est sûr que Lomme, c’est une équipe beaucoup plus expérimentée que nous en N1, c’est une équipe qui joue la montée, avec des joueuses qui se connaissent depuis 5-6 ans. C’est vrai qu’on a été tout proche de gagner ce match en début de saison, mais c’est derrière nous. A nous de les battre au retour. On aura le couteau entre les dents.

« On a de très bonnes jeunes. Si le club doit un jour jouer en D2, ce ne sont pas des joueuses qui quitteront le club ».

Lors de ce genre de matchs, ça permet aussi d’équilibrer les temps de jeu..

Ha oui, je suis super contente. Par exemple, sur mon poste d’arrière gauche, Emy Brion a eu du temps de jeu. Elle joue arrière gauche et pivot, là elle a joué sur mon poste, et elle a fait un énorme match et je suis super fière d’elle. Ce n’est pas facile d’être sur le banc, le coach me fait confiance, et là, elle nous a montré qu’elle était là. On sait qu’on peut compter sur elle sur des matchs plus difficiles, et même moi, je vais pouvoir souffler.

Et d’ailleurs il y a une belle génération qui a commencé à éclore à la formation du club…

Carrément, Maeva, Juliette, Emy, Garance… On a de très bonnes jeunes. Elles manquent encore un peu de précision, mais avec un peu plus de précision, elles ont largement le niveau de la N1. Et si le club doit un jour jouer en D2, ce ne sont pas des joueuses qui quitteront le club. Ce sont de bonnes joueuses et elles bossent.

Le fait de jouer un dimanche après-midi, ça convient aux joueuses ?

Honnêtement, on préfère jouer le samedi soir. Il y a plus de monde, le public est plus chaud. C’est pas l’idéal, même au niveau des organismes. Mais il y a beaucoup de matchs de N1 qui se jouent le dimanche après-midi, donc il faut s’adapter. Par exemple, sur un match à 16h, on mange à 10h30.

Quel rôle tu as dans ce groupe assez jeune finalement ?

Le groupe est super. J’en ai fais des clubs, mais je n’ai jamais vu une ambiance comme ça dans un club. Ca rigole de partout, les filles sont super marrantes, et honnêtement, j’adore travailler avec ce groupe. Après je reste une joueuse de l’équipe. Mais avec mon expérience, j’essaie de donner le maximum de conseils. Des fois, j’ai l’impression d’être le coach n°3 (rires) ! Même quand je suis sur le banc, je gueule, j’encourage jusqu’au bout. Je réunis plusieurs personnes à moi tout seule. Après ce n’est pas toujours simple à l’entraînement parce que je suis très exigeante et parfois je ne mets par les formes parce qu’on est à fond, mais tout le monde sait que tout est fait pour que ça tire tout le monde vers le haut.

Tu regardes les statistiques ou pas, à titre personnel ?

Ca ne me fait ni chaud ni froid. Ce qui m’intéresse c’est gagner. Meilleure scoreuse c’est bien, mais on reste en début de championnat. Ce que j’aimerais c’est qu’on soit dans le top 3. Si je suis meilleure scoreuse et qu’on est dans le top 3, ça me va. Après, on sait que je suis une joueuse d’expérience, je dois aussi prendre mes responsabilités et prendre les tirs importants. On est quelques unes à être là pour ça. Diane, moi ou Anne-Sophie par exemple. Et c’est normal.

« Fleury, c’est chez moi. Mais Reims, c’est encore plus chez moi »

Tu parles de top 3, c’était pas forcément l’objectif officiel ?

Honnêtement, je pense qu’on a l’une des meilleures équipes du championnat. C’est juste qu’on a pas encore assez bossé ensemble, surtout avec l’année Covid. Mais je pense qu’on a le potentiel pour un top 3. On était tout près face à Lomme et Colombelles, on a réussi à les mettre en difficulté alors qu’elles se connaissent mieux que nous. Donc je pense qu’on va continuer de monter en puissance sur la 2e partie de championnat. Que ce soit le 7 de base ou le banc, une super gardienne, peut-être une des meilleurs du championnat, je pense que tout ça va monter en puissance.

Le signe du destin, c’est que vous obtenez votre première victoire à Fleury, ton ancien club…

Oui, Fleury, c’est la maison pour moi. J’étais super contente de retrouver le club. Le coach de l’équipe première était venue me voir, c’était vraiment cool. Mais Reims c’est encore plus chez moi. Je n’ai jamais eu l’occasion de jouer ici chez moi sur des matchs nationaux, donc j’ai prévenu les filles qu’il fallait gagner. A Fleury, ce n’était pas un match facile. Dans les réserves de D1, il y a toujours des belles joueuses, mais on a gagné et je suis super fière de l’équipe.